Le calme était revenu, hier, à Dakar. Mais, selon plusieurs habitants, la capitale sénégalaise porte encore les stigmates des violences de samedi consécutives à la contestation par l’opposition de la candidature du président Abdoulaye Wade à la présidentielle du 26 février prochain. Alioune Tine, le coordinateur du Mouvement du 23 juin (M23), principal mouvement d'opposition mêlant société civile et partis politiques, a passé la nuit de samedi à dimanche à la police judiciaire de Dakar où il se trouvait toujours dimanche matin «dans les locaux de la Division des investigations criminelles», selon l'un de ses proches. Le M23 assure que des «dizaines» de ses militants et responsables ont été arrêtés samedi dans tout le pays. L'annonce de la validation de la candidature du président Wade a provoqué de graves violences, vendredi soir, dans plusieurs villes du Sénégal, dont Dakar. L'opposition a lancé, samedi, «la résistance» contre le président sénégalais Abdoulaye Wade, 85 ans. En attendant de savoir en quoi va consister la résistance, les recours se sont multipliés à l'encontre de la candidature du président Wade. Sept candidats dont Ousmane Tanor Dieng, Moustapha Niasse, Idrissa Seck ont déposé, samedi soir, au Conseil constitutionnel des recours pour l'invalidation de sa candidature à la présidentielle. Le chanteur-vedette Youssou Ndour, dont la candidature a été rejetée, a également saisi le Conseil Constitutionnel contre cette invalidation, selon un de ses porte-parole, Doudou Sarr. Devant la presse, Youssou Ndour a lui-même fait état de «menaces» contre sa personne physique, sans fournir de détails. De son côté, Abdoulaye Wade a introduit auprès du Conseil une requête pour le rejet des candidatures de Macky Sall, Idrissa Seck et Cheikh Tidiane Gadio, s’ils ne produisent pas un document prouvant qu’ils sont en règle avec l’administration fiscale. Rappelons qu’Abdoulaye Wade a été élu en 2000 pour sept ans sur la base d'une Constitution modifiée en 2001 pour instaurer un quinquennat renouvelable une fois, puis à nouveau changée en 2008 pour réinstaurer le septennat renouvelable une fois.
Bakayoko Youssouf
Bakayoko Youssouf