C`est fait. Le président béninois préside depuis hier, et ce pour un an, aux destinées de l`Union africaine. Ses pairs de l`Afrique de l`Ouest dont le tour est venu d`assurer la présidence de l`organisation panafricaine au cours d`un huis clos samedi à Addis Abeba, ont porté leur choix sur lui pour continuer l`œuvre d`unification, de la pacification et du développement du continent noir. La bataille pour le contrôle de l`UA qui s`était engagée entre le Benin, le Nigeria et le Tchad a donc tourné en faveur du président béninois. La cérémonie d`ouverture hier, dans le siège flambant neuf offert par le Chine, du 18e sommet de l`UA a donc consacré sa prise du pouvoir. En remplacement du président équato-guinéen, Theodoro Obiang Nguema, il s`est installé dans le fauteuil de président de l`UA et a conduit les travaux du 1er jour de la conférence des chefs d`Etat et de gouvernement. Non sans avoir adressé des mots de remerciement à l`endroit de ses homologues de l`Afrique occidentale en particulier et de tous les dirigeants de l`Afrique en général. Il s`est engagé à maintenir le continent dans la dynamique de paix, de cohésion, d’unité, de stabilisation politique et de croissance économique. En effet, le président de la Commission de l`UA, Jean Ping dont le mandat de 4 ans est arrivé à expiration et il faut le préciser, qui brigue le suffrage des 54 pays membres pour un second mandat, a dressé le bilan de son action à la tête de l`organe exécutif de l`union. Tout en laissant le soin aux chefs d`Etat et de gouvernement d`apprécier. Selon lui, grâce aux efforts et à l`engagement de la commission, l`Afrique sort progressivement de la tempête des guerres et de la famine pour amorcer la pente du développement et de la prospérité avec espoir et en toute sérénité. `` Il vous appartient de faire l`évaluation. Mais une chose est certaine, dans la gestion des affaires du continent, la commission, malgré les contraintes auxquelles elle a fait face, n` a pas ménagé sa peine. Par-dessus tout, elle s`est employée à promouvoir l`unité de l`Afrique``, a-t-il estimé. Car, a-t-il poursuivi, dans l`unité, le succès est plus qu`une probabilité et dans la division l`échec est une certitude. Pour lui, prenant la pleine mesure de cette réalité, la commission de l`UA s`est battue durant les quatre années de son mandat pour l`avènement d`une Afrique sans violence, sans discrimination, portée vers l`extérieur dans sa volonté de faire entendre sa voix sur la scène internationale. Les fruits de cette détermination à l`en croire, sont là. ‘’La présente session ordinaire de la conférence de l`Union se tient au terme d`une année exceptionnelle a bien des égards. Elle a été une année d`épreuves, marquée par de nombreuses crises tant politiques qu`humanitaires. Mais, elle doit aussi être perçue comme une année qui a ouvert des opportunités. Celle d`une relation que nous espérons enfin apaisée entre le Soudan et le Soudan du Sud, celle d`une Somalie, ou, pour la première fois depuis deux décennies, se dessine une véritable perspective de sortie de crise, celle d’un renforcement de la démocratie sur le continent dans le prolongement des soulèvements populaires en Afrique du Nord, celle d’une stabilisation de l’Afrique de l’Ouest avec le dénouement de la crise post-électorale en Côte d’Ivoire, celle de la confirmation du renouveau politique et économique du continent’’, s’est-il réjoui. Avant de soutenir que l’Afrique est en essor et qu’il appartient aux gouvernants des Etats de maintenir le cap par la démocratisation des pays et surtout la formation des blocs commerciaux afin que l’Afrique commerce avec elle-même. ‘’Agissons ensemble pour mettre le milliard d’Africaines et d’Africains que nous sommes à l’ abri de la peur et du besoin’’, a-t-il recommandé. Le secrétaire général de l’ONU Ban-Ki Moon, a embouché la même trompette pour exhorter les dirigeants africains à l’effort, à l’union, à la cohésion et la solidarité pour un avenir radieux du continent. Le patron de l’organisation mondiale qui selon lui, fait de l’Afrique une priorité, a dit qu’il a espoir que ce continent décollera enfin, pour être une puissance dans le monde. ‘’Notre partenariat est stratégique. Il faut voir comment assumer nos responsabilités communes en faveur de la paix, de la prévention des conflits, du développement durable, de l’autonomisation des femmes et des jeunes, de la stabilité des pays. Attelez-vous à la tâche pour l’avancement de l’Afrique au profit des générations futures’’, a-t-il suggéré aux gouvernants africains. Parce que pour lui, le futur du continent se trouve dans l’investissement, dans la bonne gouvernance, dans la lutte contre la discrimination, l’impunité, le chômage et la misère. Il faut mener, a-t-il dit, la lutte pour le respect des droits de l’homme avec fermeté. L’invité d`honneur du sommet, le président de la Conférence consultative du peuple chinois, Jia Qinglin, a pour sa part, apprécié les efforts de l’Afrique à s’ouvrir sur le monde. Il a annoncé que son pays, qui est le premier partenaire commercial de l’Afrique, sera toujours aux côtés des peuples africains dans une relation gagnant-gagnant empreinte de considération et de respect mutuel. La rencontre africaine qui a pour thème ‘’promouvoir un commerce inter-africain’’, atteint aujourd’hui son sommet, avec l’élection du président de la Commission de l’UA où deux candidats sont en lice, à savoir : le président sortant, Jean Ping et l’ancienne ministre des Affaires étrangères de l’Afrique du Sud, Nkosazana Dlanimi-Zuma.
Lacina Ouattara, envoyé spécial à Addis-Abeba
Lacina Ouattara, envoyé spécial à Addis-Abeba
