«Wade dégage». Les Etats-Unis et la France pensent avoir dit la vérité au président sénégalais. Mais pas du tout. Le Français Nicolas Sarkozy et l’Américain Barack Obama jouent toujours en Afrique au ‘’service après vente’’. En ce qui concerne le Sénégal, le retrait d’Abdoulaye Wade de l’élection présidentielle est ‘’un produit fini’’. C’est vrai que les Etats-Unis et la France n’ont jamais pris au sérieux les institutions africaines, mais au Sénégal, c’est le Conseil constitutionnel qui a décidé de la validation de la candidature d’Abdoulaye Wade. Nicolas Sarkozy et Barack Obama ne critiquent que le ‘’produit fini’’ du Conseil constitutionnel. Pour moi, c’est trop tard. On aurait pu croire à la sincérité et à la crédibilité des déclarations de Paris et Washington si Nicolas Sarkozy et Barack Obama avaient mis en garde Abdoulaye Wade de ne pas se présenter à nouveau à l’élection présidentielle sénégalaise, 1 ou 2 mois avant le dépôt des dossiers du président sortant au Conseil constitutionnel. Le choix et le temps des déclarations de Paris et de Washington frisent un ‘’service après vente’’, plongeant le Sénégal dans un effort de guerre. La position de ces pays sur son départ prend une allure particulière d’ingérence pour Abdoulaye Wade et une résonnance ‘’d’urgence’’ pour l’opposition politique sénégalaise. Paris et Washington jouent à l’esprit de sage, dans une tempête politique dont ils savent depuis longtemps, le parcours cabossé. Une chose est sûre : Nicolas Sarkozy et Barack Obama ne changeront jamais leur façon de s’asseoir en Afrique, dans un abus de pouvoir diplomatique. Comme dans tous les pays africains en difficulté, la France et les Etats Unis aiment le traditionnel emploi de la diplomatie, alimenté par les querelles de clans politiques. Ce choix diplomatique prend une part importante dans le jeu de mots : «Nous ne soutenons aucun candidat». Cela s’est passé en Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, la position de Paris et de Washington sur l’évènement politique sénégalais est un simple jeu : créer une situation confuse, mais qui n’échappera pas à Nicolas Sarkozy et à Barack Obama qui assumeront plus tard leur responsabilité. Celle d’introduire au Sénégal, leur agenda de mauvais jours économiques et politiques, qui ne finiront jamais. ‘’Que Abdoulaye Wade dégage’’, est un esprit habité par la Maison Blanche et l’Elysée qui vient en retard !
Ben Ismaël
Ben Ismaël