Le nouveau pouvoir est sur ses gardes. Et pour éviter de se faire surprendre, il surveille, comme du lait sur le feu, les mouvements suspects en dehors et à l`intérieur de ses frontières. Selon RFI, le régime du président Ouattara craint un coup venant de pro-Gbagbo et pro-IB soutenus par des mercenaires recrutés dans la sous-région par des durs de l`ancien pouvoir. S`appuyant sur les confidences d`un haut responsable du pouvoir actuel, RFI a révélé qu`une connexion entre miliciens, ex-soldats en exil et en Côte d`Ivoire demeurés fidèles à l`ancien président, ainsi que des pro-IB, a été établie par des caciques de l`ancien régime. En clair, soutien cette source à RFI, des proches de Gbagbo installés au Ghana, qui ne digéreraient pas la perte du pouvoir par leur mentor, comptent s`appuyer sur des mercenaires recrutés dans la sous-région qui viendront prêter main forte à des soldats en Côte d`Ivoire pour renverser le nouveau régime. « Quoi qu`il en soit, les activités de certains caciques de Laurent Gbagbo n`ayant pas fait le deuil de la reconquête du pouvoir par les armes préoccupent les services secrets ivoiriens. Selon plusieurs sources, ces irréductibles installés au Ghana comptent s`appuyer sur les mercenaires recrutés dans la sous-région et quelques centaines de soldats et de miliciens en exil. En Côte d`Ivoire, le contact n`a pas été rompu avec les combattants demeurés fidèles à Laurent Gbagbo », soutien RFI, qui révèle que dans le cadre du projet de déstabilisation du nouveau pouvoir, « des contacts ont été noués récemment à Abobo avec d`anciens proches du sergent chef Ibrahim Coulibaly restés à Abobo». Pour ceux qui l`ignorent, Ibrahim Coulibaly alias IB s`était arrogé la paternité du commando invisible, un groupe de volontaires armés, qui avait tenu tête aux forces loyales à l`ancien président pendant la crise post-électorale. Le 27 avril 2011, soit plus de deux semaines après l`arrestation de Laurent Gbagbo, IB, qui avait été sommé de déposer les armes, a été tué dans des affrontements entre ses éléments et les Forces républicaines de Côte d`Ivoire (FRCI), qui avaient organisé une battue dans son fief à Abobo pour l`arrêter et désarmer ses soldats. C`est la version officielle livrée par le ministère de la Défense après la mort de celui qui a été présenté comme un « éternel putschiste », vu qu`il était régulièrement cité dans toutes les tentatives de déstabilisation des régimes qui ont succédé au président Félix Houphouët Boigny. Le nouveau régime croit que les éléments de l`ex-sergent chef, qui sont restés tapis à Abobo, sont en contact avec des pro-Gbagbo à l`extérieur pour lui régler ses comptes. Si le haut placé dans l`appareil de l’État a confié à RFI que ces groupes ont les moyens de mener des actions ciblées de déstabilisation, il soutient cependant qu`ils ne peuvent pas faire vaciller le pouvoir.
Y.DOUMBIA
Y.DOUMBIA