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Politique Publié le mercredi 8 février 2012 | AFP

Crise ivoirienne: le parti de Laurent Gbagbo récuse l`enquête officielle

© AFP
Monsieur Laurent Akoun, porte-parole du Front populaire ivoirien (FPI)
ABIDJAN - Le parti de l`ex-président ivoirien Laurent Gbagbo récuse par avance les conclusions d`une commission d`enquête sur les violences commises durant la crise de 2010-2011, mise en place par le chef de l`Etat Alassane Ouattara, selon un communiqué transmis mercredi à l`AFP.

"Le pouvoir de Ouattara n`a pas attendu le rapport de cette commission avant de mettre en prison plusieurs partisans du président Laurent Gbagbo et procéder à sa déportation à La Haye", à la Cour pénale internationale (CPI) qui le soupçonne de crimes contre l`humanité, affirme le porte-parole du Front populaire ivoirien (FPI), Laurent Akoun.

Une vingtaine de figures du régime déchu, dont l`ex-Première dame Simone Gbagbo, sont en détention en Côte d`Ivoire depuis la fin de la crise de décembre 2010-avril 2011, qui a fait quelque 3.000 morts après le refus de M. Gbagbo de reconnaître sa défaite à l`élection de novembre 2010.

Le pouvoir ayant "démontré son caractère partisan", les Ivoiriens ne peuvent s`attendre à "un rapport objectif d`une commission mise en place par lui", estime le FPI, qui dénonce une "justice des vainqueurs" épargnant les pro-Ouattara soupçonnés de crimes.

"Le FPI tient donc à dénoncer publiquement cette commission +non inclusive+ et ne saurait nullement se reconnaître dans le rapport qui en sortira", conclut M. Akoun.

Le gouvernement Ouattara a mis en place une "commission nationale d`enquête" chargée de faire la lumière sur les violations des droits de l`homme durant la crise.

La commission, qui travaille parallèlement aux enquêtes de la justice ivoirienne ayant conduit à l`incarcération de pro-Gbagbo, a débuté récemment à Abidjan ses investigations et doit rendre son rapport d`ici fin février à M. Ouattara.

Régulièrement mis en cause sur le terrain de la justice, le chef de l`Etat a promis la fin de "l`impunité" et affirmé que des poursuites seraient engagées sur la base du rapport, y compris, le cas échéant, contre des chefs militaires issus de son camp.

tmo/jlb
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