Aussitôt signé, aussitôt appliqué. La France et la Côte d’Ivoire ne veulent pas perdre de temps dans la mise en route de l’Accord de défense et de sécurité signé le 26 janvier dernier, entre les deux pays. Point d’orgue de la récente visite d’Etat et d’amitié du chef de l’Etat ivoirien sur les bords de la Seine, le compromis sur la coopération militaire entre Abidjan et Paris a déjà été actionné surtout dans son volet formation des soldats ivoiriens. En effet, selon un militaire ivoirien en fonction au nouveau camp militaire d’Akouédo, qui a requis l’anonymat, les formateurs français ont déposé leurs valises sur les bords de la lagune Ebrié depuis peu. «Ils sont à Akouédo et ils nous forment de manière efficace. Chaque matin depuis leur arrivée, nous sommes soumis à des exercices d’endurance, d’efficacité et de maintien d’ordre. La formation est tellement rude que des collègues ne cachent pas leur épuisement. Certains mêmes soutiennent qu’ils sont prêts à renoncer au treillis si les choses continuent ainsi», nous a-t-il confié. Sans entrer dans les détails, notre interlocuteur renseigne qu’il est certain qu’à la fin de cette formation militaire solide et ardue, la Côte d’Ivoire pourra se targuer d’avoir des soldats rompus aux pratiques militaires et donc d’avoir une armée expérimentée, moderne et républicaine. «Nos formateurs ne font pas dans la complaisance. Ils sont pointilleux et rigoureux. Ils sont en train de faire un travail remarquable pour l’armée ivoirienne», a estimé notre source. Avant d’ajouter que la formation s’étendra aux autres camps militaires du pays. En somme, c’est l’ensemble de la troupe ivoirienne qui est concerné. Et cela traduit en acte, la volonté et le désir ardent du président de la République, Alassane Ouattara, depuis la fin de la crise postélectorale de disposer d’une grande armée moderne, modèle, ancrée dans les valeurs républicaines et surtout respectueuse des droits humains. Le premier citoyen ivoirien ne manque pas, en outre, une occasion pour exprimer son souhait de forger une armée qui assure et qui inspire confiance et aux citoyens ivoiriens et aux investisseurs qui font des affaires en Côte d’Ivoire. Pour cela, il table au nom de la coopération militaire qui lie son pays à la France, sur le soutien de Paris pour réaliser son rêve. «Nous souhaitons un accord de partenariat ambitieux et transparent. La France doit rester dans notre pays plus longtemps et de manière substantielle. Je comprends les contraintes budgétaires mais Paris doit bien prendre en compte la fragilisation de l’Afrique du Nord. Il est important que nous ayons une coopération plus forte en matière d’équipement et de formation mais aussi dans le renseignement et la lutte contre le terrorisme», a souligné Alassane Ouattara dans une interview accordée au journal français, Le Monde, le 26 janvier dernier. Le plaidoyer semble avoir une oreille attentive du côté de Paris qui ne ménage pas ses efforts pour faire de l’armée ivoirienne, une puissance militaire sous-régionale. Surtout que l’ancienne puissance coloniale, selon nos sources, aurait décidé d’être de moins en moins présente militairement sur le continent noir. Comme quoi, il vaut mieux apprendre à quelqu’un à pêcher que de lui donner du poisson tous les jours.
Lacina Ouattara
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