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Sport Publié le samedi 11 février 2012 | L’intelligent d’Abidjan

Les samedis de Biton : La fin du passage

Le 7 février 1999. L’une des plus grandes dates du football ivoirien. Toute l’Afrique et le monde entier découvrent des gamins triompher d’un ogre. Le combat de David et Goliath s’était fixé au stade Félix-Houphouët-Boigny ce jour-là. L’Espérance de Tunis est battue et humiliée par l’Asec d’Abidjan au cours de la super coupe de la Caf. La particularité de l’équipe abidjanaise résidait dans le fait que l’équipe, constituée des moins de 17 ans, sortait d’un centre de formation. Ils venaient de terminer six (6) ans de formation. L’Afrique comprenait qu’il n’existait pas de génération spontanée en matière de football. Tout s’apprend. L’initiateur de cette école, Jean-Marc Guillou, disait que le footballeur africain était doué mais qu’il lui manquait quelques principes élémentaires en football qui ne pouvaient s’acquérir que par une formation débutée à l’adolescence. Il trouvera en l’Asec d’Abidjan une oreille attentive et un partenaire. Un opérateur économique va apporter son soutien financier. Dès le début, Jean-Marc Guillou insistait sur deux points. Tous ces gosses étaient formés pour jouer dans des équipes européennes. Ils disaient que ses enfants joueront aussi la Coupe du Monde. Dès que cette fameuse finale prit fin, de nombreux pays voulaient développer ou créer des centres de football. Une équipe européenne proposa d’acheter tous ces jeunes académiciens. Jean-Marc Gillou les poussa vers le Ghana. La marque Guillou ne continuera pas à Abidjan. Mais depuis le 7 février 1999, les « centres » de formation vont se multiplier à Abidjan, en Côte d’Ivoire et dans le reste de l’Afrique. Mais comme tout ce qui se fait en Afrique, il y a un manque de professionnalisme. C’est la précipitation, l’impatience, l’âpreté au gain, le manque de suivi, les critiques malveillantes, la jalousie. La méthode manquait à tous ces « centres » de formation. A force d’échecs répétés, certains pays appelèrent Jean-Marc Guillou pour vendre sa méthode. Depuis l’apparition de ces enfants, la Côte d’Ivoire devint le point de mire du football africain. Chaque année, sa sélection nationale est la favorite des compétitions africaines. Elle arrive presque toujours au bout du chemin mais n’arrive pas à passer, à traverser la frontière. Demain, c’est la fin du passage. Toute une génération arrive à la fin d’une carrière. Elle joue son «dernier» match. C’est la composition de passage pour rentrer dans la gloire. La moitié des joueurs a été formée à l’Académie de l’Asec Mimosifcom.

Ils ont appris à tout faire avec un ballon. Ils ont évolué dans des grands clubs de football dans le monde. Demain, c’est la fin de l’initiation. C’est la sortie du bois sacré. Gervinho qui fait partie de la dernière promotion de cette académie a donné le ton en propulsant l’équipe en finale. La Côte d’Ivoire doit absolument gagner pour faire comprendre aux Africains que tout s’apprend et qu’on ne bâtit pas une grande équipe en ne comptant que sur des talents et des dons. Une formation doit durer plusieurs années et les résultats ou le succès ne se voient qu’au bout d’autres années d’expérience donc de pratique. Lycéen, je voulais devenir écrivain. Je me suis inscrit à un cours par correspondance appelé l’Ecole Française de Rédaction créée par des académiciens français. Pendant 18 mois, j’ai beaucoup appris.

Aujourd’hui, on s’étonne de ma créativité. J’ai tout appris en matière d’écriture de roman et de nouvelle. Nos joueurs ont tout appris et ont tout vécu. La coupe d’Afrique des Nations doit revenir en Côte d’Ivoire. Elle nous sera nécessaire pour plusieurs raisons. Le président de la République a mis la pression. «J’ai la certitude …» Petit des Coulibaly, tu as parlé dè ! On attend ton retour avec la coupe le dimanche soir. D’ores et déjà, dans la perspective de la fête de la victoire, le pays doit penser à Jean-Marc Guillou et à maître Roger Ouégnin pour les médailles. Toute l’aventure a commencé grâce à eux. Et voici la fin du passage. Qu’ils soient honorés. Ils ne manquaient que la combativité à cette génération même si leur chef Drogba, formé en France, est un joueur motivé en permanence. Le match de demi-finale a montré que la plupart de ces joueurs pouvaient se battre aussi comme des « lions indomptables». Maintenant tout a été fait, tout a été dit. L’heure est arrivée de récompenser ce vaillant peuple de Côte d’Ivoire. Revenez, chers Eléphants, le dimanche soir ou le lundi matin, avec le trophée. On vous attend. Ainsi va l’Afrique ! A la semaine prochaine !

Par Isaïe Biton Koulibaly
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