Retour à la normale. Petit à petit ? la vie reprend son cours normal à Arrah. Pour preuve, les mini cars en partance pour Kotobi traversent la ville tranquillement. Hier mardi, il est 12 h 20 lorsqu’en provenance d’Abidjan, nous arrivons au corridor de la ville. Notre attention est attirée par la présence d’un véhicule blindé de l’ONUCI. La rue principale qui mène jusqu’à la résidence du préfet est presque déserte. Par petits groupes, les populations sont visibles de part et d’autre de la rue. Le long de la rue des magasins aux portes défoncées ou brûlées, de la cendre à même le sol de laquelle se dégage une épaisse fumée noire. Preuve que les affrontements ont été violents. « Hier, c’était la chasse à l’homme pendant que les uns se terraient dans leurs maisons, d’autres ont trouvé refuge dans les forêts ou dans les villages environnants,» témoigne un habitant de la ville. Des propos soutenus par le Préfet. Un tour dans la ville nous situe un peu plus sur ce que les populations ont vécu. Des résidences entièrement calcinées. Le foyer des jeunes filles de la ville également calciné. Plusieurs maisons et magasins sans fenêtres ni portes d’où continue de se dégager encore une épaisse fumée. Pour comprendre ce qui s’est passé, Paul Koffi, Koffi ministre délégué à la Défense a multiplié les rencontres. Trois au total, d’abord la cours royale autour de Nanan Tehoua II. L’émissaire du gouvernement n’a pas mâché ses mots. «L’Etat de droit ne se négocie pas. Il ne faut pas mettre les Institutions en mal selon nos humeurs», indique-t-il d’entrée. Et d’enfoncer le clou. «Il ne revient pas aux populations de demander le départ des FRCI. Le gouvernement a un programme d’encadrement.». Il n’est également pas admissible que l’autorité du roi soit bafouée. Autre lieu même langage. Devant la communauté malinké, au foyer des jeunes de la ville, Paul Koffi Koffi a également indiqué qu’il ne revient pas aux populations pour un oui ou pour un non, de faire appel aux FRCI. Puis, la délégation ministérielle s’est rendue à nouveau à la résidence du Préfet pour une réunion de synthèse. Réunion qui s’est conclue par une chaude poignée de main entre Nanan Téhoua II et Sangaré Adama de la communauté Malinké.
Genèse d’une crise
Tous deux ont reconnu avoir été légers dans la gestion de la crise. «Nous vivions en symbiose depuis 1944. Jamais, nous n’avons connu de tels évènements», rappelle Sangaré Adama. Le roi ne dira pas le contraire. «Nos communautés vivent depuis de longues années en symbiose». Pourtant, le dimanche et le lundi ont été éprouvant pour les populations d’ Arrah.
Les affrontements intercommunautaires qui ont fait 3 morts et 9 blessés graves dont certains par balles ont été le fait de jeunes Agni qui, dans leur volonté de faire partir les FRCI de leur ville, ont pris 3 d’entre eux en otage. Malgré l’intervention du roi, ces derniers n’ont rien voulu entendre. Plutôt, ils se sont déportés au Q.G des FRCI qu’ils ont encerclé et menacé d’y mettre le feu. Débordés, ces derniers se sont retranchés dans leurs bases: «Les jeunes Agni étaient surexcités. Ils tenaient des propos hostiles au chef de l’Etat. Et accusaient les FRCI d’être une milice à la solde de ce dernier», souligne Touré Issa. Des propos qui ont été mal perçus par les jeunes malinké qui, à leur tour, se sont constitués en groupe: «Nous ne pouvions pas accepter que les jeunes Agni s’en prennent au pouvoir de Ouattara,» souligne pour sa part un jeune de la ville. De plus, en repliant sur leur base, les jeunes Agni ont saccagé et pillé les magasins poursuit-il. Du coup, deux groupes se sont constitués. D’une part, les Malinké et d’autre part les Agni. Ils se sont affrontés toute la journée du dimanche. Alors qu’on croyait le calme revenu, les choses ont dégénéré le lundi. Bilan 3 morts, 9 blessés graves. Hier mardi heureusement, le calme est revenu. Les populations commencent à se fréquenter. Le ministre délégué à la Défense a instruit ses hommes d’opérer les perquisitions dans tous les domiciles afin de dénicher toutes les caches d’armes. Il a indiqué également que les FRCI ne bougeront pas de la ville. Au contraire, ils seront renforcés par la gendarmerie. Quant au chef, il leur a demandé de parler à leurs enfants.
Propos recueillis par Thierry Lath.
Genèse d’une crise
Tous deux ont reconnu avoir été légers dans la gestion de la crise. «Nous vivions en symbiose depuis 1944. Jamais, nous n’avons connu de tels évènements», rappelle Sangaré Adama. Le roi ne dira pas le contraire. «Nos communautés vivent depuis de longues années en symbiose». Pourtant, le dimanche et le lundi ont été éprouvant pour les populations d’ Arrah.
Les affrontements intercommunautaires qui ont fait 3 morts et 9 blessés graves dont certains par balles ont été le fait de jeunes Agni qui, dans leur volonté de faire partir les FRCI de leur ville, ont pris 3 d’entre eux en otage. Malgré l’intervention du roi, ces derniers n’ont rien voulu entendre. Plutôt, ils se sont déportés au Q.G des FRCI qu’ils ont encerclé et menacé d’y mettre le feu. Débordés, ces derniers se sont retranchés dans leurs bases: «Les jeunes Agni étaient surexcités. Ils tenaient des propos hostiles au chef de l’Etat. Et accusaient les FRCI d’être une milice à la solde de ce dernier», souligne Touré Issa. Des propos qui ont été mal perçus par les jeunes malinké qui, à leur tour, se sont constitués en groupe: «Nous ne pouvions pas accepter que les jeunes Agni s’en prennent au pouvoir de Ouattara,» souligne pour sa part un jeune de la ville. De plus, en repliant sur leur base, les jeunes Agni ont saccagé et pillé les magasins poursuit-il. Du coup, deux groupes se sont constitués. D’une part, les Malinké et d’autre part les Agni. Ils se sont affrontés toute la journée du dimanche. Alors qu’on croyait le calme revenu, les choses ont dégénéré le lundi. Bilan 3 morts, 9 blessés graves. Hier mardi heureusement, le calme est revenu. Les populations commencent à se fréquenter. Le ministre délégué à la Défense a instruit ses hommes d’opérer les perquisitions dans tous les domiciles afin de dénicher toutes les caches d’armes. Il a indiqué également que les FRCI ne bougeront pas de la ville. Au contraire, ils seront renforcés par la gendarmerie. Quant au chef, il leur a demandé de parler à leurs enfants.
Propos recueillis par Thierry Lath.