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Afrique Publié le jeudi 16 février 2012 | Le Patriote

Adama Bictogo : “Il faut sortir de la CEDEAO des Etats pour celle des peuples”

© Le Patriote Par Serge T
Coopération économique: les ministres Bictogo, Banzio et Dosso au lancement du Programme d`appui au commerce et à l`intégration régionale (PACIR)
Mercredi 2 novembre 2011. Abidjan, salle de conférence du ministère des Affaires étrangères au Plateau. Le ministre de l`Intégration africaine, Adama Bictogo (photo) ouvre en présence de ses pairs du Commerce, Dagobert Banzio, et de l`Industrie, Dosso Moussa, l`atelier de lancement du Programme d`appui au commerce et à l`intégration régionale (PACIR), en présence des partenaires de l`Union européenne, du FMI, de la Banque mondiale, de l`Onudi, etc. Le programme qui porte sur un montant de 16 millions d`Euros doit être exécuté sur 36 mois
Je viens de prendre part à la réunion du conseil de médiation et de sécurité de la CEDEAO. Je dois néanmoins préciser que les textes de la CEDEAO sont clairs : lorsqu’il s’agit de la réunion du conseil de médiation, ce sont les ministres des Affaires étrangères qui siègent. Mais compte tenu du programme chargé du ministre des Affaires étrangères à Abidjan, j’ai donc été mandaté par le ministre d’Etat Kablan Duncan et le Chef de l’Etat pour prendre part à cette réunion. Celle-ci a concerné essentiellement, les pays en crise notamment en matière de sécurité simple et de sécurité alimentaire. Comme vous le savez, le Mali est en proie à une crise, le Sénégal et quatre autres pays vont aller aux élections cette année. Malheureusement ici en Afrique, chaque élection est parfois un début de crise, une menace pour la cohésion sociale. Nous avons essayé de discuter des moyens, des politiques à engager pour prévenir d’éventuelles crises. Nous avons aussi évoqué les problèmes du sahel à savoir le Mali et le Niger afin de trouver des solutions. Cela concerne d’ailleurs aussi le Burkina. Cela fait trois pays de la CEDEAO. Donc si la situation dégénère, cela peut déstabiliser toute la sous région. Nous avons, bien sûr, discuté de la réunion des Chefs d’Etat de demain (aujourd’hui, Ndrl). Une réunion qui devrait aboutir à l’élection du Président de la République de Côte d’Ivoire comme Président en exercice de la CEDEAO. Ce qui est historique. Car depuis la création de cette organisation en mai 1975, la Côte d’Ivoire ne l’a jamais présidée. C’est donc une journée attendue. Du fait de la dimension du Président Alassane Ouattara dans lequel tout le monde place beaucoup d’espoirs. Le Président de la Commission devrait aussi céder son poste à un nouveau en l’occurrence, le Burkinabé Kadré Ouédraogo. C’est un tournant. Car nous avons proposé des réformes au sein d la CEDEAO qui doivent lui permettre de se mettre au même niveau que les autres organisations internationales de sorte que nous puissions tous tirer profit de notre institution commune. Cela devrait permettre à nos Etats dans les années à venir, de renforcer les principes démocratiques. C’est l’une des grandes idées du Président qu’il aura à développer lors du sommet des Chefs de l’Etat. Nous avons eu une bonne séance. Et demain, tous les sujets abordés seront portés devant la conférence des Chefs d’Etat qui est l’instance de validation. Leur validation devrait permettre à la Commission, de mettre en œuvre, les résolutions arrêtées aujourd’hui

Plus précisément, quelles sont les réformes que la Côte d’Ivoire entend apporter ?
Depuis quatre à cinq mois, notre pays a proposé un diagnostic organisationnel de la CEDEAO. Depuis 37 ans qu’elle existe, il n’y a pas eu de réformes. Il faut s’assurer aujourd’hui que les procédures, l’architecture de la CEDEAO soient en phase avec les attentes des peuples de ses Etats-membres. Qu’elles soient en adéquation avec les réalités du monde. Nous sommes dans un monde qui évolue. De plus en plus, vous avez une évolution des accords bilatéraux vers des accords entre régions. Les accords se font entre grandes régions et c’est à l’intérieur de ces accords que vont se définir les accords bilatéraux. Pour nous, il est important que la CEDEAO se renforce pour devenir plus efficace. Au-delà de l’appareil politique qu’elle représente, elle est avant tout, un organisme économique d’intégration. Donc que ces réformes permettent la libre circulation des biens et des personnes. Que cela permette les échanges entre les Etats, que le commerce intra Etats, intra africains soit une réalité au niveau de la CEDEAO. Aujourd’hui, nous sommes à 10% d’échanges entre nos Etats alors qu’au niveau de l’UE, ils sont entre 80 et 90%. L’un des objectifs que va viser le Président de la République, c’est de faire en sorte que les textes de la CEDEAO ne soient plus désormais muets. Il ne faut pas que les textes soient votés et que dans leur application, il y ait un mutisme. Il faut que le droit à l’établissement des sociétés soit une réalité. Que tout citoyen de la CEDEAO soit capable de se réaliser, d’investir dans l’un des Etats-membres. Qu’il y ait l’harmonisation des droits de douanes. Ce qu’on a appelé le Tarif extérieur commun. Ce sont autant d’éléments nouveaux que nous avons introduits au niveau des réformes et qui devraient se réaliser avec la nouvelle équipe. C’est v raiment une chance d’avoir le Président qui est un gestionnaire, un économiste et aussi le futur Président de la Commission qui sortent quasiment de la même école. Cette équipe devrait impulser un dynamisme nouveau afin que la CEDEAO devienne plus efficace pour le bonheur des peuples qui la composent. Il faut sortir de la CEDEAO des Etats pour aller vers la CEDEAO des peuples.
Propos recueillis par KIGBAFORY Inza à Abuja
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