Président de la Confédération africaine de football (CAF) depuis 1988, Issa Hayatou n'est pas sur le point de passer le relai. Lors de l'Assemblée générale ordinaire de l'institution qui s'est récemment tenue en marge de la CAN 2012, le patron du football africain a réuni son monde pour dire sa détermination à rester à son poste. L'occasion de l'AGO était d'abord pour le président Hayatou de s'assurer du soutien des présidents des associations nationales. Et sans doute, il a pris la température de ceux-ci à travers le vote des résolutions qui ont arraché, à chaque fois, l'adhésion de tous. Pas de couac, tous les présidents de Fédération semblent regarder dans la même direction que le Camerounais quant à l'avenir du football africain. Hayatou a pu apprécier les déclarations des uns et des autres dont la majorité semble lui être favorable à propos de sa propre gestion. La CAF se porte plutôt bien quand on s'en tient aux 3, 750 milliards de francs de bénéfices dégagés par la CAN 2012. Mais une élection reste une élection et à côté de la foule des déclarations de laudateurs de tout acabit, une voix s'est singularisée. Prié de se prononcer sur l'annonce de la candidature de Issa Hayatou et sur l'élection de 2013, Jacques Anouma, l'ancien président de la Fédération ivoirienne de football (FIF) et membre des Comités Exécutifs de la CAF et de la FIFA s'est gardé de propos hâtifs. "On verra d'ici là", s'est-il contenté. Notoirement cité pour succéder à Issa Hayatou, l'Ivoirien semble donner le temps au temps. Il sait que la qualité du marigot du football africain n'a jamais été d'être limpide. Il est plutôt vaseux et boueux. Beaucoup de ceux qui ont voté les résolutions lors de l'AGO sont ceux qui, régulièrement, demandent au président Anouma de se présenter contre Hayatou. C'est que l'homme a la cote auprès de ses pairs, qui ont une profonde admiration pour lui. Il a montré à la tête de la FIF, de grandes qualités de manager et de gestionnaire, et les réformes qu'il a apportées au football ivoirien sont révolutionnaires. Il a modernisé de fond en comble ce football au point de susciter l'estime de Joseph Blatter, le président de la Fédération internationale de la football (FIFA) qui ne rate aucune occasion pour lui rendre hommage. Face à tant de sollicitations pour le poste de patron du football africain, Jacques Anouma sait qu'il n'a pas le droit de décevoir. Et entre lui et Hayatou, on peut le dire, le compte à rebours a commencé. Depuis l'AGO de Libreville, Anouma sait qu'il lui faudra affronter Hayatou s'il veut répondre au voeu de tous les présidents de fédération qui le pressent depuis quelques années de briguer la présidence de la CAF. Pour lui, c'est maintenant que le plus dur commence. Il lui faudra maintenir l'enthousiasme et la détermination de ses partisans jusqu'à l'Assemblée générale élective de janvier-février 2013. La tâche est déjà ardue. Il va à l'assaut de 24 ans de règne dont la particularité est de drainer des courtisans prêts à tout pour garder des privilèges.
Litié BOAGNON
Litié BOAGNON