Conseil des ex-agents de la défunte Banque of credit and commerce international (BCCI), Me Franck Kouyaté revient à la charge dans ces propos recueillis sur un dossier chaud, qui l'oppose à la direction du Trésor de Côte d'Ivoire. Il en interpelle le chef de l'Etat et son Premier ministre.
Maître, Où en êtes-vous aujourd'hui avec le dossier BCCI?
Je commence même à être gêné de parler de ce dossier. Il est au statu quo. Nous avons saisi le président de la République depuis le 28 novembre dernier, il n'a pas réagi. Après, nous avons saisi la presse et je voudrais vous remercier, vous ''L'inter'', car, c'est grâce à vous que ce dossier a bougé. Nous avons organisé une conférence de presse le 20 janvier, toute la presse était là. Mais, jusqu'à ce jour, je sens un découragement chez les agents qui étaient enthousiastes. Parce que tout le monde s'est dit qu'on tenait le bon bout à la conférence. Et, pour donner une onction politique au dossier, puisque le dossier est juridique, mais avec un pan politique, j'ai saisi le Premier ministre Soro pour qu'il donne des instructions fermes au ministre de l'Economie et des Finances afin que le dossier soit réglé définitivement.
Alors, qu'est-ce qui bloque jusque-là?
Ce qui bloque, c'est que les responsables du Trésor, avec à leur tête M. Koné Adama, au lieu de régler le problème, préfèrent agir dans l'ombre sur la presse, que ce soit écrite ou audiovisuelle. Le dernier cas le plus flagrant, c'est la RTI, notre télé d’Etat. Nous avons invité la RTI le 20 janvier dernier. Le directeur général, AKA Sayé, a fait venir Diarrassouba Ali, qui a couvert l’événement. Il a même interrogé quelques vieux qui étaient là. Le lendemain, l'élément devait passer. Mais, jusqu'au moment où je vous parle, 30 jours après, il n'y a pas de diffusion. J'ai approché les responsables de la télé, et M. Koné Lanciné de me dire: ''grand frère, je veux équilibrer l'information''. Equilibrer quelle information? Il faut publier notre information d'abord et si quelqu'un a une réaction, il la fera. Donc il aurait écrit à Koné Adama pour lui demander sa contrepartie de vérités. Mais Koné Adama n'a pas bougé, il n'a rien à dire. Il se dit que tant qu'il est là, il peut bloquer le dossier. Donc, j'ai écrit au DG de la RTI et je vais envoyer copie au président de la République pour dire que la télé ivoirienne n'est pas la télé des Ivoiriens, contrairement à ce qu'on nous dit. Il y a des individus tapis dans l'ombre qui bloquent la diffusion des informations. Ça me surprend de la part d'une télé ivoirienne actuelle. Ceci décourage les Ivoiriens à espérer de tout ce que le chef de l'Etat veut faire. Parce qu'on a voulu le changement, mais nous constatons que nous retournons aux mêmes travers.
Quelle a été la suite à votre courrier à la Primature?
La Primature ne dit rien en ce moment et ça aussi ça m’étonne. J'ai écrit personnellement au Premier ministre depuis le 05 janvier, le courrier a été imputé à la cellule juridique. Un mois après, je me rends compte que ce service est en train de tergiverser. Je les ai approchés le 09 de ce mois, et ils m'ont dit qu'ils ont des préoccupations et qu'ils veulent savoir qu'elle est la base des calculs pour payer les agents. J'ai dit que ça ne les concerne pas. Ils veulent savoir à partir de quoi on tire les dividendes. Je leur ai répondu que c'est à partir des capitaux. J'ai signé un partenariat avec l'avocat international ivoirien Farikou Fadiga de Londres. C'est lui qui va s'occuper de cet aspect. On a plusieurs pans et le pan au niveau national, c'est la liquidation des dividendes. Tenez-vous bien, sur 3,648 milliards Fcfa de programmé par le liquidateur, elle (Mme Carrasset) a envoyé 3,268 milliards. Mais le Trésor n' payé que 1,4 milliard Fcfa. Donc il y a un gap de 1,8milliard. Le solde chez le liquidateur est de 387 millions et je crois que c'est ce côté-là qui coince le Trésor. Pour revenir à mon courrier, jusqu'au vendredi dernier, il n'était pas encore parvenu au niveau du Premier ministre. J'ai joint son directeur de cabinet, Dao Bakary, à qui j'ai transmis un courrier explication par explication pour qu'il prenne connaissance de la gravité de la situation.
Pourquoi le ministre de l'Economie et des Finances ne réagit pas?
Lorsque le ministre a été informé des arrivées du courrier de Mme Carrasset, le 02 janvier, il a désigné lui-même son collaborateur, Kalou Emmanuel, pour entrer en contact avec M Koné Adama afin de régler ce problème. J'ai été approché personnellement par son émissaire afin que je mette balle à terre. J'ai demandé, à cet effet, que les 164 millions derniers envoyés par Mme Carrasset et qui sont hors d'encaissement, soient payés. Depuis le 4 août, c'est de l'argent qu'on a envoyé au nom des agents de l'ex-BCCI. Je n'ai rien contre la personne de Adama Koné, mais le problème ne peut se résoudre sans lui, directeur général du Trésor, et de surcroît, le liquidateur de l'ex-BCCI à Abidjan. Il est l’alpha et l’oméga, l'ordonnateur des dépenses. Donc, c'est à lui qu'on a envoyé le chèque. Mais ce chèque étant arrivé, bizarrement il ne l'a pas encaissé, alors que le liquidateur l'a déposé sur le compte du Trésor. Il ne l' a pas encaissé, mais ne l'a pas débité non plus sur le compte de dame Carrasset qui s'en inquiète, puisqu'aujourd'hui ce chèque est porté disparu. Mais, mes clients et moi, nous ne voulons pas rentrer dans ce jeu de sorcellerie. On demande de nous rembourser le même chèque en équivalent d'un chèque compensatoire de 164 millions en attendant qu'on règle les autres problèmes. Notamment le retrait du Trésor du dossier en ce qui concerne le fonds à Paris de 387 millions en plus du gap non justifié de 1,8 milliard entre 1997 et 4 août 2011 à propos duquel nous demandons au ministre de l'Economie et des finances de prendre sur le budget part un arrêté. Le ministère a joué sa partition, mais j'ai l'impression que M. Koné Adama est assis sur du solide pour que son ministre lui donne des instructions et qu'il ne s'exécute pas. C'est pourquoi j'ai saisi le Premier ministre.
Que comptez-vous faire maintenant que tous ces recours n'ont rien donné?
Nous sommes toujours dans le compromis,. Au lieu de chercher à éteindre le dossier par des voies détournées, il faut qu'il soit réglé. Et le plus urgent, c'est de nous payer d'ici la fin de ce mois, la somme des 164 millions et le reste on va gérer. Mais si le trésor continue de faire le Tango, nous allons demander à Me Farikou Fadiga de porter plainte contre l’État de Côte d'Ivoire parce que c'est en 1991 à Londres que la liquidation a été proclamée et Mme Carrasset nommée liquidateur mondial des 75 agences BCCI, y compris celle de la Côte d'Ivoire. Nous ne voulons pas arriver à cet extrême, mais qu'on ne nous y pousse pas! Notre combat est un problème social. Il faut restituer aux bénéficiaires les sommes qui leur sont dues. Il y en a déjà 4 qui sont décédés. Tous ont vieilli. L’Etat n'a rien à voir dans cette affaire. C'est pourquoi j''en appelle au président de la République et au Premier ministre afin qu'ils s'attellent à liquider ce dossier conformément aux propositions que nous lui avons faites. M. Koné Adama ne doit pas gérer le Trésor d'une nation qui sort de crise comme la Côte d'Ivoire, comme il le fait. Il faut régler les problèmes pour éviter de salir notre nation et ses premiers responsables. C'est tout ce que nous demandons. Faire droit à des citoyens désabusés.
Propos recueillis par Y.DOUMBIA
Maître, Où en êtes-vous aujourd'hui avec le dossier BCCI?
Je commence même à être gêné de parler de ce dossier. Il est au statu quo. Nous avons saisi le président de la République depuis le 28 novembre dernier, il n'a pas réagi. Après, nous avons saisi la presse et je voudrais vous remercier, vous ''L'inter'', car, c'est grâce à vous que ce dossier a bougé. Nous avons organisé une conférence de presse le 20 janvier, toute la presse était là. Mais, jusqu'à ce jour, je sens un découragement chez les agents qui étaient enthousiastes. Parce que tout le monde s'est dit qu'on tenait le bon bout à la conférence. Et, pour donner une onction politique au dossier, puisque le dossier est juridique, mais avec un pan politique, j'ai saisi le Premier ministre Soro pour qu'il donne des instructions fermes au ministre de l'Economie et des Finances afin que le dossier soit réglé définitivement.
Alors, qu'est-ce qui bloque jusque-là?
Ce qui bloque, c'est que les responsables du Trésor, avec à leur tête M. Koné Adama, au lieu de régler le problème, préfèrent agir dans l'ombre sur la presse, que ce soit écrite ou audiovisuelle. Le dernier cas le plus flagrant, c'est la RTI, notre télé d’Etat. Nous avons invité la RTI le 20 janvier dernier. Le directeur général, AKA Sayé, a fait venir Diarrassouba Ali, qui a couvert l’événement. Il a même interrogé quelques vieux qui étaient là. Le lendemain, l'élément devait passer. Mais, jusqu'au moment où je vous parle, 30 jours après, il n'y a pas de diffusion. J'ai approché les responsables de la télé, et M. Koné Lanciné de me dire: ''grand frère, je veux équilibrer l'information''. Equilibrer quelle information? Il faut publier notre information d'abord et si quelqu'un a une réaction, il la fera. Donc il aurait écrit à Koné Adama pour lui demander sa contrepartie de vérités. Mais Koné Adama n'a pas bougé, il n'a rien à dire. Il se dit que tant qu'il est là, il peut bloquer le dossier. Donc, j'ai écrit au DG de la RTI et je vais envoyer copie au président de la République pour dire que la télé ivoirienne n'est pas la télé des Ivoiriens, contrairement à ce qu'on nous dit. Il y a des individus tapis dans l'ombre qui bloquent la diffusion des informations. Ça me surprend de la part d'une télé ivoirienne actuelle. Ceci décourage les Ivoiriens à espérer de tout ce que le chef de l'Etat veut faire. Parce qu'on a voulu le changement, mais nous constatons que nous retournons aux mêmes travers.
Quelle a été la suite à votre courrier à la Primature?
La Primature ne dit rien en ce moment et ça aussi ça m’étonne. J'ai écrit personnellement au Premier ministre depuis le 05 janvier, le courrier a été imputé à la cellule juridique. Un mois après, je me rends compte que ce service est en train de tergiverser. Je les ai approchés le 09 de ce mois, et ils m'ont dit qu'ils ont des préoccupations et qu'ils veulent savoir qu'elle est la base des calculs pour payer les agents. J'ai dit que ça ne les concerne pas. Ils veulent savoir à partir de quoi on tire les dividendes. Je leur ai répondu que c'est à partir des capitaux. J'ai signé un partenariat avec l'avocat international ivoirien Farikou Fadiga de Londres. C'est lui qui va s'occuper de cet aspect. On a plusieurs pans et le pan au niveau national, c'est la liquidation des dividendes. Tenez-vous bien, sur 3,648 milliards Fcfa de programmé par le liquidateur, elle (Mme Carrasset) a envoyé 3,268 milliards. Mais le Trésor n' payé que 1,4 milliard Fcfa. Donc il y a un gap de 1,8milliard. Le solde chez le liquidateur est de 387 millions et je crois que c'est ce côté-là qui coince le Trésor. Pour revenir à mon courrier, jusqu'au vendredi dernier, il n'était pas encore parvenu au niveau du Premier ministre. J'ai joint son directeur de cabinet, Dao Bakary, à qui j'ai transmis un courrier explication par explication pour qu'il prenne connaissance de la gravité de la situation.
Pourquoi le ministre de l'Economie et des Finances ne réagit pas?
Lorsque le ministre a été informé des arrivées du courrier de Mme Carrasset, le 02 janvier, il a désigné lui-même son collaborateur, Kalou Emmanuel, pour entrer en contact avec M Koné Adama afin de régler ce problème. J'ai été approché personnellement par son émissaire afin que je mette balle à terre. J'ai demandé, à cet effet, que les 164 millions derniers envoyés par Mme Carrasset et qui sont hors d'encaissement, soient payés. Depuis le 4 août, c'est de l'argent qu'on a envoyé au nom des agents de l'ex-BCCI. Je n'ai rien contre la personne de Adama Koné, mais le problème ne peut se résoudre sans lui, directeur général du Trésor, et de surcroît, le liquidateur de l'ex-BCCI à Abidjan. Il est l’alpha et l’oméga, l'ordonnateur des dépenses. Donc, c'est à lui qu'on a envoyé le chèque. Mais ce chèque étant arrivé, bizarrement il ne l'a pas encaissé, alors que le liquidateur l'a déposé sur le compte du Trésor. Il ne l' a pas encaissé, mais ne l'a pas débité non plus sur le compte de dame Carrasset qui s'en inquiète, puisqu'aujourd'hui ce chèque est porté disparu. Mais, mes clients et moi, nous ne voulons pas rentrer dans ce jeu de sorcellerie. On demande de nous rembourser le même chèque en équivalent d'un chèque compensatoire de 164 millions en attendant qu'on règle les autres problèmes. Notamment le retrait du Trésor du dossier en ce qui concerne le fonds à Paris de 387 millions en plus du gap non justifié de 1,8 milliard entre 1997 et 4 août 2011 à propos duquel nous demandons au ministre de l'Economie et des finances de prendre sur le budget part un arrêté. Le ministère a joué sa partition, mais j'ai l'impression que M. Koné Adama est assis sur du solide pour que son ministre lui donne des instructions et qu'il ne s'exécute pas. C'est pourquoi j'ai saisi le Premier ministre.
Que comptez-vous faire maintenant que tous ces recours n'ont rien donné?
Nous sommes toujours dans le compromis,. Au lieu de chercher à éteindre le dossier par des voies détournées, il faut qu'il soit réglé. Et le plus urgent, c'est de nous payer d'ici la fin de ce mois, la somme des 164 millions et le reste on va gérer. Mais si le trésor continue de faire le Tango, nous allons demander à Me Farikou Fadiga de porter plainte contre l’État de Côte d'Ivoire parce que c'est en 1991 à Londres que la liquidation a été proclamée et Mme Carrasset nommée liquidateur mondial des 75 agences BCCI, y compris celle de la Côte d'Ivoire. Nous ne voulons pas arriver à cet extrême, mais qu'on ne nous y pousse pas! Notre combat est un problème social. Il faut restituer aux bénéficiaires les sommes qui leur sont dues. Il y en a déjà 4 qui sont décédés. Tous ont vieilli. L’Etat n'a rien à voir dans cette affaire. C'est pourquoi j''en appelle au président de la République et au Premier ministre afin qu'ils s'attellent à liquider ce dossier conformément aux propositions que nous lui avons faites. M. Koné Adama ne doit pas gérer le Trésor d'une nation qui sort de crise comme la Côte d'Ivoire, comme il le fait. Il faut régler les problèmes pour éviter de salir notre nation et ses premiers responsables. C'est tout ce que nous demandons. Faire droit à des citoyens désabusés.
Propos recueillis par Y.DOUMBIA