Supprimer la bibliothèque nationale. La proposition semble cynique. Mais, elle mérite d’être posée. Vu l’état de délabrement dans lequel la structure gît et le travail herculéen à effectuer pour la remettre sur les rails, on est tenté de demander si elle ne doit pas être fermée pour de bon. « Non », répondent en chœur les acteurs du livre. «C’est triste. Je ne serais pas favorable qu’on supprime une bibliothèque nationale. Le signe n’est pas bon. On peut la fermer en attendant qu’on trouve les moyens pour la remettre sur pied, mais pas la supprimer», a confié Tiburce Koffi, écrivain et ex-directeur de la structure. Cette opinion est partagée par Isabelle Kassi Fofana, initiatrice du Prix ivoire de la littérature d’expression francophone. «La BN est tout un symbole qui est rentré dans l’histoire de la Côte d’Ivoire. Elle est sacrée. Si on peut la sauver, il faut tout faire», insiste-t-elle. La présidente d’Akwaba culture n’est même pas d’accord à l’idée qu’on la délocalise. Car, pense-t-elle, la BN va perdre son « âme ». Pour elle, il faut une volonté du pouvoir public pour la réveiller de son coma. Cela doit être accompagné du soutien de toute la chaîne du livre et des mécènes privés. Tiburce Koffi, lui, est pour qu’on réunisse l’opinion nationale, qu’on amène les intellectuels à se soulever afin d’agir en faveur d’une réhabilitation totale.
S.A.
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