La semaine dernière a connu des affrontements entre les soldats de notre l`Armée, les Forces républicaines de Côte d`Ivoire (FRCI), soutenus par de jeunes malinkés, et des Agnis d`Arrah, la ville natale d`Affi N`Guessan. On le sait, ceci procède de la crise postélectorale qui est restée à la gorge d`une grande partie des partisans de Laurent Gbagbo. Cela m`amène à soumettre, à nouveau, ce texte écrit en 2011, pendant la crise postélectorale. Je le suggère pour dire à mes frères et sœurs Agnis et Malinkés qu`ils sont de la même graine et qu`ils ne doivent pas s`entretuer.
Qu`ils regardent vers les Anos, les Abrons, en se dirigeant vers Prikro, Bondoukou et Kong. Les Akans qu`ils sont proviendraient du Mali! Peut-on comprendre que des Gouros s`en prennent aux Malinkés pour des raisons de choix politiques? Est-il raisonnable qu`on persécute, à Zangué, des Baoulés parce qu`ils ont voté pour un candidat autre que celui choisi par la majorité des autochtones Gouros, lorsqu`on sait que le V Baoulé s`épand, sur l’autre rive du Bandama, à partir de Kimoukro? Kimoukro, première agglomération sur la route Oumé-Yamoussoukro, après Zangué, n`est-il pas le village construit par N`Guessan Kimou, qui était le grand-père maternel de Houphouët-Boigny, qui devint lui-même chef de canton des Akoués plus tard? La tradition orale ne dit-elle pas que cette localité carrefour et si proche du pays Gouro serait le lieu de naissance véritable de Félix Houphouët-Boigny? N’Guessan Kimou ne bâtit-il pas Kimoukro pour, entre autres, établir des rapports commerciaux avec les Gouro à partir du centre aurifère de Kokoumbo? N’est-ce pas de l’or de Kokoumbo que Houphouët-Boigny tira une grande partie de sa richesse pour lancer sa carrière politique au bénéfice de l’édification de la Côte-d’Ivoire dont nous sommes tous fiers? Les Akoués ne sont-ils pas, selon leur légende, un métissage de Baoulés et de Gouros? N’Guessan Kimou n’avait-il pas de relations de parenté avec les Gouros à partir de Dyokro où il serait né? Que dire des liens entre les Kodês, les Yohourès, les Ayahous, d`une part, et les Gouros et Baoulés, d`autre part, avec comme peuples tampons les Wuans? Ces peuples ne sont-ils pas tous issus du brassage entre les Baoulés et les Gouros?
Pourquoi à Oumé, à Bouaflé ou à Zuénoula, des Malinkés et Baoulés, ayant effectué un choix politique différent de celui de leurs frères et sœurs Gouros, ne pourraient-ils pas exprimer publiquement ce choix sans s`attendre à la foudre de la part des autochtones? Pourquoi des affrontements entre des Ivoiriens appartenant à des groupes ethniques que sont les Gouros, les Malinkés, les Senoufos, les Baoulés, simplement pour avoir donné libre cours à leur préférence pour tel ou tel autre candidat de la présidentielle? Les Didas ne sont-ils pas le ciment entre les Akans (Avikams, Alladjans, Ahizis) et les Krou (Bétés, Néhos, Godiés)? Les Abidjis et les Adioukrous n’ont-ils pas de traits culturels et de rites sociaux proches de ceux des Krous, ainsi que ceux de leurs autres frères Akans? Pourquoi des Ivoiriens issus d`ethnies du Centre et du Nord doivent-ils aligner leur vote sur le choix des autochtones du Centre-Ouest où ils travaillent la terre, selon le mot d`Affi Nguessan, pour éviter des représailles de leurs hôtes? Pourquoi doivent-ils être considérés comme étant de la diaspora ou des citoyens de seconde zone dans leur propre pays? Comment peut-on être de la diaspora dans une partie du territoire national de la Côte-d`Ivoire, lorsqu`on est citoyen ivoirien? Les Malinkés, les Senoufos et les Baoulé sont en osmose avec les Djiminis et les Tagouanas. Des sous-groupes Akans, comme les Anohs, ou même les Agnis et les Abrons, ont d`intimes éléments de convergence avec les Malinkés; Kong étant un symbole fort de ces liens. Les Yacoubas, les Touras, les Wans convergent vers les Senoufos et les Malinkés, en partageant des espaces sociaux de convivialité avec eux. Avec leurs cousins gouros, ils ont transmis une dimension de la culture du masque aux Baoulés, à travers des danses sacrées comme le Goly et le Glahou. Les Ebriés, Attiés, Abourés et N`Zimas, avec les Agnis et les Baoulés, prolongent l`Akan dont le sanctuaire se trouve dans l`Ashanti, au Ghana.
L`Ashanti qui, selon Basile Davidson, serait issu de l`ancien empire du Ghana, au Mali actuel, d`où son attachement à l`or. La Côte d`Ivoire pourrait-elle s`engager dans une guerre contre elle-même pour le pouvoir politique sans détruire le socle humain sur lequel elle est bâtie? Pourquoi nous haïr les uns les autres pour un fauteuil présidentiel? Pourquoi celui qui a perdu s`arme-t-il d`un orgueil vain et aveugle, fondé sur des considérations ethniques ou ultranationalistes grégaires, pour refuser de céder le pouvoir? Pourquoi instrumentaliser l`ethnie, le repli identitaire, l’atavisme grégaire et la religion dans une lutte qui ne porte que sur le pouvoir politique et dont la solution est donnée dans les urnes? Pourquoi, pourquoi, pourquoi?
Par Emmanuel Yao Ngoran depuis le 1er mars 2011
Qu`ils regardent vers les Anos, les Abrons, en se dirigeant vers Prikro, Bondoukou et Kong. Les Akans qu`ils sont proviendraient du Mali! Peut-on comprendre que des Gouros s`en prennent aux Malinkés pour des raisons de choix politiques? Est-il raisonnable qu`on persécute, à Zangué, des Baoulés parce qu`ils ont voté pour un candidat autre que celui choisi par la majorité des autochtones Gouros, lorsqu`on sait que le V Baoulé s`épand, sur l’autre rive du Bandama, à partir de Kimoukro? Kimoukro, première agglomération sur la route Oumé-Yamoussoukro, après Zangué, n`est-il pas le village construit par N`Guessan Kimou, qui était le grand-père maternel de Houphouët-Boigny, qui devint lui-même chef de canton des Akoués plus tard? La tradition orale ne dit-elle pas que cette localité carrefour et si proche du pays Gouro serait le lieu de naissance véritable de Félix Houphouët-Boigny? N’Guessan Kimou ne bâtit-il pas Kimoukro pour, entre autres, établir des rapports commerciaux avec les Gouro à partir du centre aurifère de Kokoumbo? N’est-ce pas de l’or de Kokoumbo que Houphouët-Boigny tira une grande partie de sa richesse pour lancer sa carrière politique au bénéfice de l’édification de la Côte-d’Ivoire dont nous sommes tous fiers? Les Akoués ne sont-ils pas, selon leur légende, un métissage de Baoulés et de Gouros? N’Guessan Kimou n’avait-il pas de relations de parenté avec les Gouros à partir de Dyokro où il serait né? Que dire des liens entre les Kodês, les Yohourès, les Ayahous, d`une part, et les Gouros et Baoulés, d`autre part, avec comme peuples tampons les Wuans? Ces peuples ne sont-ils pas tous issus du brassage entre les Baoulés et les Gouros?
Pourquoi à Oumé, à Bouaflé ou à Zuénoula, des Malinkés et Baoulés, ayant effectué un choix politique différent de celui de leurs frères et sœurs Gouros, ne pourraient-ils pas exprimer publiquement ce choix sans s`attendre à la foudre de la part des autochtones? Pourquoi des affrontements entre des Ivoiriens appartenant à des groupes ethniques que sont les Gouros, les Malinkés, les Senoufos, les Baoulés, simplement pour avoir donné libre cours à leur préférence pour tel ou tel autre candidat de la présidentielle? Les Didas ne sont-ils pas le ciment entre les Akans (Avikams, Alladjans, Ahizis) et les Krou (Bétés, Néhos, Godiés)? Les Abidjis et les Adioukrous n’ont-ils pas de traits culturels et de rites sociaux proches de ceux des Krous, ainsi que ceux de leurs autres frères Akans? Pourquoi des Ivoiriens issus d`ethnies du Centre et du Nord doivent-ils aligner leur vote sur le choix des autochtones du Centre-Ouest où ils travaillent la terre, selon le mot d`Affi Nguessan, pour éviter des représailles de leurs hôtes? Pourquoi doivent-ils être considérés comme étant de la diaspora ou des citoyens de seconde zone dans leur propre pays? Comment peut-on être de la diaspora dans une partie du territoire national de la Côte-d`Ivoire, lorsqu`on est citoyen ivoirien? Les Malinkés, les Senoufos et les Baoulé sont en osmose avec les Djiminis et les Tagouanas. Des sous-groupes Akans, comme les Anohs, ou même les Agnis et les Abrons, ont d`intimes éléments de convergence avec les Malinkés; Kong étant un symbole fort de ces liens. Les Yacoubas, les Touras, les Wans convergent vers les Senoufos et les Malinkés, en partageant des espaces sociaux de convivialité avec eux. Avec leurs cousins gouros, ils ont transmis une dimension de la culture du masque aux Baoulés, à travers des danses sacrées comme le Goly et le Glahou. Les Ebriés, Attiés, Abourés et N`Zimas, avec les Agnis et les Baoulés, prolongent l`Akan dont le sanctuaire se trouve dans l`Ashanti, au Ghana.
L`Ashanti qui, selon Basile Davidson, serait issu de l`ancien empire du Ghana, au Mali actuel, d`où son attachement à l`or. La Côte d`Ivoire pourrait-elle s`engager dans une guerre contre elle-même pour le pouvoir politique sans détruire le socle humain sur lequel elle est bâtie? Pourquoi nous haïr les uns les autres pour un fauteuil présidentiel? Pourquoi celui qui a perdu s`arme-t-il d`un orgueil vain et aveugle, fondé sur des considérations ethniques ou ultranationalistes grégaires, pour refuser de céder le pouvoir? Pourquoi instrumentaliser l`ethnie, le repli identitaire, l’atavisme grégaire et la religion dans une lutte qui ne porte que sur le pouvoir politique et dont la solution est donnée dans les urnes? Pourquoi, pourquoi, pourquoi?
Par Emmanuel Yao Ngoran depuis le 1er mars 2011