La sous-préfecture de Taï dans le département de Guiglo à l’ouest de la Côte d’Ivoire a été attaquée une nouvelle fois dans la nuit du lundi à mardi. Six personnes ont été tuées et de nombreuses autres sont blessées. Selon les témoignages recueillis sur place, c’est tard dans la nuit du lundi à mardi qu’un commando d’environ une vingtaine d’hommes puissamment armés ont attaqué le campement Ernestkro à quelques encablures du village de Zriglo. Village frontalier (à seulement 5 kilomètres de la frontière) avec le Liberia qui avait essuyé, il y a quelques mois déjà, deux attaques d’une grande envergure ayant fait aussi plus de 11 morts. Toujours selon des témoignages, les assaillants semblent connaitre les lieux et auraient fait préalablement des repérages ciblés. Ils ont ouvert le feu après avoir encerclé le village pour empêcher d’éventuelles fuites des habitants de ce campement qui sont pour la plupart des paysans non ressortissants de la région. Le propriétaire du campement, le nommé Ernest, est parmi les blessés. Saisies, les autorités administratives (le sous-préfet de Taï notamment) accompagnés des éléments de la gendarmerie, des FRCI et des éléments de l’ONUCI se sont rendues sur place. Les Forces de l’ordre ont quadrillé le secteur et ont entamé depuis hier les recherches pour rattraper les assaillants. Aux dernières nouvelles, ils sont sur la bonne piste puisque des jeunes ont été formellement identifiés comme étant des membres de ce funeste commando nocturne. Mais les choses ne sont pas aisées dans la mesure où la proximité du Libéria offre une facilité de repli aux tueurs, s’ils ne sont pas venus du Liberia. Qui sont donc ces hommes en armes ? Des miliciens et mercenaires ? C’est l’épineuse équation que cherchent à résoudre les forces de l’ordre déployées. La gendarmerie en première ligne des ratissages et recherches de suspects préfère ne pas faire du bruit présentement. Elle souhaite qu’on attende de voir. Cette énième attaque de la région de Taï remet au goût du jour le sempiternel problème de la sécurisation de l’Ouest. A Taï, il n’y a pas d’électricité. La gendarmerie et le camp FRCI de Taï sont dans le noir. Seule l’ONUCI disposant d’un groupe électrogène a du courant électrique.
Déhé Paul (député de Taï-Zagné) : « Ce qui arrive à Taï peut arriver à toutes les localités le long de la frontière libérienne »
Tout abasourdi par cette autre attaque de sa localité, le député Déhé Paul de la circonscription de Taï Zagné pousse ici un cri du cœur pour demander au Gouvernement de songer à sécuriser une bonne fois pour toutes. Car, l’ouest compte encore et toujours ses morts.
Taï, une fois de plus, est attaqué. Qu’est-ce que cela vous inspire comme réaction ?
C’est dommage qu’au moment où on cherche à réconcilier tous les Ivoiriens, en utilisant tous les moyens, cette autre attaque intervient chez nous.
Cela repose le problème de sécurisation de la région, quand on sait que le ministre délégué à la Défense avait annoncé l’installation d’un bataillon.
Malheureusement, ce n’est pas le cas. Au moment où je vous parle, la route qui mène au sud de Taï est totalement impraticable. Des promesses avaient aussi été faites dans le sens de son amélioration. Il n’y a pas de bataillon. C’est juste un tout petit contingent qui est à Taï et qui n’a même pas d’électricité dans son camp. Les militaires travaillent avec des lampes torches. Tout comme les gendarmes, parce que Taï n’a pas d’électricité depuis des lustres. Nous avons juste un contingent en lieu et place du bataillon promis et bien sûr cela pose le problème de sécurisation de toute la région de l’Ouest. Puisque toutes les promesses qui ont été faites dans ce sens ne semblent pas se réaliser. Jusque-là, elles ne sont pas tenues. Bien entendu, nous nous sentons toujours menacés. J’ai toujours crié que la zone est toujours enclavée et exposée
Miliciens et mercenaires, qui craignez-vous le plus ?
Nous craignons tout le monde, parce que nous ne savons pas ce qui se trame derrière le Cavally. Or, nous sommes quasiment sur la frontière avec le Liberia. Nous sommes dans leur ligne de mire. La frontière est poreuse.
Que demandez-vous au Gouvernement ?
Qu’on nous sécurise, comme il se doit. Que les promesses de sécurisation qui ont été faites soient tenues pour que nos populations vaquent tranquillement à leurs occupations. Sinon, nous irons chaque fois pleurer avec elles et ce n’est pas bon. Je dis que ce qui arrive à Taï peut arriver à toutes les localités le long de la frontière. Nous sommes exposés à tout moment et nous demandons aux autorités de prendre des mesures vigoureuses et de les mettre rapidement en pratique.
Propos recueillis par Eddy PEHE
Déhé Paul (député de Taï-Zagné) : « Ce qui arrive à Taï peut arriver à toutes les localités le long de la frontière libérienne »
Tout abasourdi par cette autre attaque de sa localité, le député Déhé Paul de la circonscription de Taï Zagné pousse ici un cri du cœur pour demander au Gouvernement de songer à sécuriser une bonne fois pour toutes. Car, l’ouest compte encore et toujours ses morts.
Taï, une fois de plus, est attaqué. Qu’est-ce que cela vous inspire comme réaction ?
C’est dommage qu’au moment où on cherche à réconcilier tous les Ivoiriens, en utilisant tous les moyens, cette autre attaque intervient chez nous.
Cela repose le problème de sécurisation de la région, quand on sait que le ministre délégué à la Défense avait annoncé l’installation d’un bataillon.
Malheureusement, ce n’est pas le cas. Au moment où je vous parle, la route qui mène au sud de Taï est totalement impraticable. Des promesses avaient aussi été faites dans le sens de son amélioration. Il n’y a pas de bataillon. C’est juste un tout petit contingent qui est à Taï et qui n’a même pas d’électricité dans son camp. Les militaires travaillent avec des lampes torches. Tout comme les gendarmes, parce que Taï n’a pas d’électricité depuis des lustres. Nous avons juste un contingent en lieu et place du bataillon promis et bien sûr cela pose le problème de sécurisation de toute la région de l’Ouest. Puisque toutes les promesses qui ont été faites dans ce sens ne semblent pas se réaliser. Jusque-là, elles ne sont pas tenues. Bien entendu, nous nous sentons toujours menacés. J’ai toujours crié que la zone est toujours enclavée et exposée
Miliciens et mercenaires, qui craignez-vous le plus ?
Nous craignons tout le monde, parce que nous ne savons pas ce qui se trame derrière le Cavally. Or, nous sommes quasiment sur la frontière avec le Liberia. Nous sommes dans leur ligne de mire. La frontière est poreuse.
Que demandez-vous au Gouvernement ?
Qu’on nous sécurise, comme il se doit. Que les promesses de sécurisation qui ont été faites soient tenues pour que nos populations vaquent tranquillement à leurs occupations. Sinon, nous irons chaque fois pleurer avec elles et ce n’est pas bon. Je dis que ce qui arrive à Taï peut arriver à toutes les localités le long de la frontière. Nous sommes exposés à tout moment et nous demandons aux autorités de prendre des mesures vigoureuses et de les mettre rapidement en pratique.
Propos recueillis par Eddy PEHE