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Politique Publié le jeudi 23 février 2012 | L’expression

Sécurisation des frontières : L’Ouest attend les actions concrètes du gouvernement

L’Ouest de la Côte d’Ivoire continue d’être en proie à des violences. En cause, des hommes en armes, très souvent non identifiés. Les populations continuent d’attendre les promesses du gouvernement qui tardent malheureusement à être tenues.
Dans la nuit du 20 au 21 février, un campement de la sous-préfecture de Taï a été attaqué par des inconnus en armes. Faisant six morts. Des agresseurs qui commettent leur forfait, et s’évanouissent dans la nature. Mais ce n’est pas une première. Dans la nuit du 16 au 17 septembre 2011, toujours dans la même région de Taï, une attaque armée, attribuée à des personnes, identifiées comme des mercenaires venus du Liberia voisin, avaient fait 23 morts. Et pourtant, ce ne sont pas les promesses qui ont manqué. Suite à cette attaque de septembre 2011 à Taï, le chef d’état-major général des Frci, le général Soumaïla Bakayoko, après une réunion tripartite des généraux des Forces présentes sur le sol ivoirien (Frci, Licorne et Onuci), avait annoncé de grandes décisions. « Nous sommes en train de prendre toutes les dispositions pour sécuriser l’Ouest. Ce sera une présence marquée, renforcée », avait-il rassuré. Informant, pour le lendemain, d’une visite des lieux en vue d’en savoir davantage sur ladite attaque. « Le nouveau dispositif partira de Taï jusqu’à Tabou d’un côté, et de l’autre, de Taï jusqu’à Danané. Toute la frontière sera couverte par les Forces républicaines de Côte d’Ivoire», avait insisté Soumaïla Bakayoko.
Les moyens ne font pas défaut…
A ce dispositif, se sont ajoutés les dons du chef de l’Etat de 87 véhicules, de 40 ordinateurs complets, et de fax à l’armée et à la gendarmerie, pour leur permettre d’être plus efficaces sur le terrain. « Le président de la République offre ce matériel roulant et informatique aux forces de l’ordre, surtout dans le cadre de la sécurisation de l’Ouest », a précisé le ministre délégué à la Défense Paul Koffi Koffi, le mercredi 8 février. On ne pouvait pas attendre mieux du chef de l’Etat Alassane Ouattara, qui a exigé de son armée, la sécurisation des populations, lors de sa récente rencontre avec les grands corps de l’armée ivoirienne. La volonté affichée par le président Ouattara et son gouvernement est réelle. Mais il semble que l’application des mesures prises par l’état-major des Frci connait des difficultés. Puisque malgré les annonces et les moyens mis à la disposition des militaires, des tueries continuent d’être perpétrées dans cette partie sensible du pays. La question des mercenaires libériens, qui ont combattu en Côte d’Ivoire, à la faveur de la crise postélectorale, aux côtés des Forces fidèles à l’ancien président Laurent Gbagbo, est une réalité. Ces combattants enragés, ayant survécu à cette crise, ont regagné leur pays dans la fuite. Dans les forêts situées à la frontière entre le Liberia et la Côte d’Ivoire, qui leur servent de repaires, ces mercenaires sont certainement à la solde de déstabilisateurs de l’ancien régime, tapis dans l’ombre. Ils font quelques apparitions dans les villages de l’Ouest de la Côte d’Ivoire, comme pour se signaler et pour dire qu’ils sont toujours présents. Ne sont-ce pas là des signes annonciateurs d’un grand mouvement de déstabilisation du pouvoir ? Les autorités en place ne peuvent pas dire le contraire. Elles qui ont à leurs services les renseignements généraux du pays.
…mais Frci et Onuci manquent au rendez-vous
Les Frci ne sont pas les seules à avoir été annoncées le long de la frontière ouest. Les Forces de l’Onuci ont, elles-aussi, été associées à la sécurisation de cette partie occidentale du pays. Le 30 juillet 2011 déjà, au cours d’une conférence de presse au siège de l’Onuci, Young Jin Choi, l’ancien représentant du secrétaire général de l’Onu dans le pays, avant son départ définitif, avait annoncé des mesures en vue d’aider les autorités ivoiriennes à sécuriser l’Ouest du pays. Parmi ces mesures, figurait la mise en place de huit camps et le déploiement de 1.250 casques bleus dans la zone. « Les villes de Bouaflé, de Gagnoa, d’Issia, de Sinfra, de Tabou, de Taï, de Toulepleu et de Zouan-Hounien seront chacune dotées d’un camp, équipé sur fonds propre de l’Organisation internationale. Ces camps auront comme ‘’état-major‘’ la base UN de la ville de Daloa. Ils seront renforcés par des personnels civils travaillant dans les domaines des droits de l’Homme, l’Etat de droit, la protection de l’enfance et le Vih/Sida », avait précisé Y. J. Choi, qui justifiait la création de ces casernes par l’existence d’un « déficit de sécurité » à amoindrir, voire « endiguer », avant la tenue des élections législatives prévues avant la fin de cette année 2011. Mais depuis lors, les violences se suivent et se ressemblent dans ces localités de l’Ouest, au grand dam des populations qui en souffrent énormément. Les chefs militaires des Frci et de l’Onuci devraient prendre le taureau par les cornes. Car, l’Ouest reste un brasier qui peut se rallumer à n’importe quel moment.
Ouattara Abdoul Karim
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