Les épreuves, il en a connues, le Pdci-Rda, de 1946 à nos jours. Déjà, aux temps anciens, le colon et ses traîtres d’alliés locaux avaient mis tout en œuvre pour faire disparaître ce parti révolutionnaire et nationaliste de Côte d’Ivoire. L’on se souvient de cette sortie courageuse de son chef, feu Félix Houphouët-Boigny, dans la presse pour dénoncer l’exploitation éhontée de nos petits paysans : «On nous a trop volés». En 1934, déjà ! La répression avait été féroce. Mais, toutes ces tentatives, pour réduire le Pdci-Rda au silence, auront été vaines et vouées à l’échec. La raison : des militants disciplinés, convaincus du bien-fondé de leur lutte. A la mort du «Vieux», le 7 décembre 1993, que n’avons-nous pas entendu, surtout de la part de ses adversaires ? : «C’est fini ! Plus de Houphouët-Boigny, plus de Pdci-Rda». Ici encore, c’était sans compter avec le mental des militants qui, dans un sursaut d’orgueil, ont démontré aux yeux du monde que le Pdci-Rda s’est bâti autour d’une discipline exemplaire, d’une conviction surtout, gage de sa longévité. Non seulement, ceux qui prennent les rênes du parti, autour du président Bédié, tenus par les militants, du plus anonyme au plus illustre, réussissent à surmonter le traumatisme de la mort du Sage de l’Afrique, mais ils vont faire mieux : à l’élection présidentielle de 1995, ils vont laminer leurs adversaires, au point que Laurent Gbagbo, l’opposant historique, jeta l’éponge, et pour cacher son peu de courage et son aversion pour le jeu démocratique, décréta un boycott actif qui fit, hélas, des morts à Gagnoa. La troisième épreuve titanesque, parmi tant d’autres, fut le coup d’Etat de 1999. Ici encore, très vite, on a sonné le glas du Pdci-Rda. Ici encore, très vite, les railleries n’ont pas manqué : «C’en est fini du vieux parti. Aucune formation politique au monde ne survit à un coup d’Etat. Dans quelques mois, on n’entendra plus parler de Pdci-Rda. Les militants, traumatisés et déboussolés, vont fuir ce parti comme la peste».
Ces méchantes paroles circulaient, surtout après l’élimination de tous les candidats du Pdci-Rda à l’élection présidentielle d’octobre 2000. Mais, c’était encore sans compter avec l’esprit de dépassement des militants à transcender les situations les plus complexes grâce à ce qui a toujours constitué leur force inébranlable : la discipline, basée sur leur marque déposée qu’est le Dialogue. Aujourd’hui encore, le Pdci-Rda, pour avoir été spolié de sa victoire au 1er tour de la présidentielle d’octobre 2010, et pour avoir aidé le Rdr à gagner cette présidentielle, se retrouve à la croisée des chemins, face à une autre épreuve : le Pdci-Rda et les ambitieux. Mais, faisons attention aux ambitieux qui veulent bouleverser toute la superstructure du parti. Attention aux ambitieux qui ne pensent qu’à eux d’abord. Il est un message qui circule. Ce n’est pas une question de Bédié qui a pris de l’âge. Il le sait mieux que quiconque. A la présidentielle d’octobre 2010, il disait, « C’est mon dernier combat ». A son âge, et beaucoup n’auront certainement pas la chance de vivre heureux comme lui, quand vous jetez un regard du côté de La Haye où séjourne le "Boulanger" de la lagune Ebrié, on peut le dire sans se tromper, M. Bédié sait prendre de la hauteur. Il le dit lui-même, à la page 239 de son livre-testament "Les chemins de ma vie" : « Il faut aussi accepter parfois de se raviser, et ne pas faire preuve d’une obstination aveugle ». Les vociférations ne lui glissent, certes, pas sur la peau, mais ayant lu Sénèque, Marc Aurèle et autres, il « regarde le monde avec beaucoup de bienveillance, mais sans illusions ». Une personnalité de haut vol d’une telle disposition d’esprit peut-elle être une entrave à la tenue d’un congrès, pour ne pas dire, à la bonne marche du parti ? A ne s’y méprendre, le devenir du Pdci-Rda se joue sous nos yeux. Cause principale : les ambitions personnelles des uns et des autres. Quand on sait que le Pdci-Rda n’a pas gagné directement l’élection présidentielle, alors, l’on se demande : les militants feront-ils preuve de discipline et de dépassement pour s’aligner derrière la direction du parti, et surtout derrière le président Bédié, président du parti en ces heures si délicates ? Mettront-ils leurs ambitions personnelles au-dessus de l’avenir et le devenir du Pdci-Rda ? Tel est l’enjeu du Bureau politique que le président Bédié va convoquer très bientôt et qui se prépare activement depuis des semaines. La question, qui sera sur toutes les lèvres, est : « Toi-là, tu joues dans quel camp » ? Nous nous retrouvons, pratiquement, dans l’atmosphère d’après-coup d’Etat de 1999. A la seule différence que le président du parti est aujourd’hui présent sur le sol ivoirien.
Et peut intervenir directement à chaque instant. Déjà jubilent ceux qui voudraient voir l’Eléphant, un genou à terre, et dont le barrissement serait moins audible que le bêlement d’un agneau. Parce qu’ils sont arrivés. Mais, ils oublient qu’ils sont parce que le Pdci est. Alors, ceux, qui vont animer le Bureau politique, convoqué par le président Bédié, doivent avoir à l’esprit que c’est un Bureau politique exceptionnel préparé par au moins quatre commissions et les structures spécialisées du parti que sont l’Ufpdci et la Jpdci. Un Bureau politique qui a tout l’air d’un pré-congrès. Les trouble-fêtes ne manqueront, certainement, pas. Oui, assurément, sous nos yeux, se joue une scène terrible entre ambitions personnelles et avenir du Pdci-Rda. Les relents dévastateurs de cette bataille n’échappent à personne. Les militants sauront-ils faire preuve d’humilité, de sursaut d’orgueil, de discipline surtout, devant la menace qui plane, pour sauvegarder la cohésion du Pdci-Rda, quels que soient les choix qui seront opérés ?
Tout choix est toujours arbitraire, soulignent nos Anciens ! Mais, au nom de quoi, des militants croient-ils le président Henri Konan Bédié capable de livrer le Pdci-Rda pieds et mains liés à une autre formation politique, se plantant le couteau tout droit dans le cœur ?
A samedi, si Dieu le veut !
Chronique politique (Par Denis Kah Zion)
Ces méchantes paroles circulaient, surtout après l’élimination de tous les candidats du Pdci-Rda à l’élection présidentielle d’octobre 2000. Mais, c’était encore sans compter avec l’esprit de dépassement des militants à transcender les situations les plus complexes grâce à ce qui a toujours constitué leur force inébranlable : la discipline, basée sur leur marque déposée qu’est le Dialogue. Aujourd’hui encore, le Pdci-Rda, pour avoir été spolié de sa victoire au 1er tour de la présidentielle d’octobre 2010, et pour avoir aidé le Rdr à gagner cette présidentielle, se retrouve à la croisée des chemins, face à une autre épreuve : le Pdci-Rda et les ambitieux. Mais, faisons attention aux ambitieux qui veulent bouleverser toute la superstructure du parti. Attention aux ambitieux qui ne pensent qu’à eux d’abord. Il est un message qui circule. Ce n’est pas une question de Bédié qui a pris de l’âge. Il le sait mieux que quiconque. A la présidentielle d’octobre 2010, il disait, « C’est mon dernier combat ». A son âge, et beaucoup n’auront certainement pas la chance de vivre heureux comme lui, quand vous jetez un regard du côté de La Haye où séjourne le "Boulanger" de la lagune Ebrié, on peut le dire sans se tromper, M. Bédié sait prendre de la hauteur. Il le dit lui-même, à la page 239 de son livre-testament "Les chemins de ma vie" : « Il faut aussi accepter parfois de se raviser, et ne pas faire preuve d’une obstination aveugle ». Les vociférations ne lui glissent, certes, pas sur la peau, mais ayant lu Sénèque, Marc Aurèle et autres, il « regarde le monde avec beaucoup de bienveillance, mais sans illusions ». Une personnalité de haut vol d’une telle disposition d’esprit peut-elle être une entrave à la tenue d’un congrès, pour ne pas dire, à la bonne marche du parti ? A ne s’y méprendre, le devenir du Pdci-Rda se joue sous nos yeux. Cause principale : les ambitions personnelles des uns et des autres. Quand on sait que le Pdci-Rda n’a pas gagné directement l’élection présidentielle, alors, l’on se demande : les militants feront-ils preuve de discipline et de dépassement pour s’aligner derrière la direction du parti, et surtout derrière le président Bédié, président du parti en ces heures si délicates ? Mettront-ils leurs ambitions personnelles au-dessus de l’avenir et le devenir du Pdci-Rda ? Tel est l’enjeu du Bureau politique que le président Bédié va convoquer très bientôt et qui se prépare activement depuis des semaines. La question, qui sera sur toutes les lèvres, est : « Toi-là, tu joues dans quel camp » ? Nous nous retrouvons, pratiquement, dans l’atmosphère d’après-coup d’Etat de 1999. A la seule différence que le président du parti est aujourd’hui présent sur le sol ivoirien.
Et peut intervenir directement à chaque instant. Déjà jubilent ceux qui voudraient voir l’Eléphant, un genou à terre, et dont le barrissement serait moins audible que le bêlement d’un agneau. Parce qu’ils sont arrivés. Mais, ils oublient qu’ils sont parce que le Pdci est. Alors, ceux, qui vont animer le Bureau politique, convoqué par le président Bédié, doivent avoir à l’esprit que c’est un Bureau politique exceptionnel préparé par au moins quatre commissions et les structures spécialisées du parti que sont l’Ufpdci et la Jpdci. Un Bureau politique qui a tout l’air d’un pré-congrès. Les trouble-fêtes ne manqueront, certainement, pas. Oui, assurément, sous nos yeux, se joue une scène terrible entre ambitions personnelles et avenir du Pdci-Rda. Les relents dévastateurs de cette bataille n’échappent à personne. Les militants sauront-ils faire preuve d’humilité, de sursaut d’orgueil, de discipline surtout, devant la menace qui plane, pour sauvegarder la cohésion du Pdci-Rda, quels que soient les choix qui seront opérés ?
Tout choix est toujours arbitraire, soulignent nos Anciens ! Mais, au nom de quoi, des militants croient-ils le président Henri Konan Bédié capable de livrer le Pdci-Rda pieds et mains liés à une autre formation politique, se plantant le couteau tout droit dans le cœur ?
A samedi, si Dieu le veut !
Chronique politique (Par Denis Kah Zion)