Nous sommes en 1993, année du décès du président Félix Houphouët-Boigny. Il fallait choisir entre la formation d’un gouvernement de transition, et le texte fondamental de la constitution qui en son article 11 faisait de Henri Konan Bédié le successeur de Félix Houphouët-Boigny. A l’époque, Francis Wodié, premier secrétaire national de son parti, le Parti Ivoirien des Travailleurs (Pit) affichait sa présence pour l’application de l’article 11 en faveur d’Henri Konan Bédié au nom de la légalité constitutionnelle. Et, ce n’est pas tout. Francis Wodié entame une autre démarche au nom de la légalité constitutionnelle : il affronte Henri Konan Bédié, successeur constitutionnel de Félix Houphouët-Boigny, à l’élection présidentielle de 1995. Cette décision courageuse de Francis Wodié, était une véritable leçon démocratique qu’a apportée le Pit, pour une contribution à la paix sociale en Côte d’Ivoire. Francis Wodié n’avait pas gagné l’élection présidentielle. Mais, déjà, il avait entamé une troisième marche pour la légalité constitutionnelle. Francis Wodié entrait au gouvernement du Président élu, Henri Konan Bédié, en qualité de ministre issu du Pit, chargé de l’Enseignement supérieur. Là encore, Francis Wodié a affiché une sérénité déconcertante. Mais, le ministre, lui-même enseignant à l’Université, connaissait bien l’impatience des étudiants et ses structures syndicales. Une époque obligée, là où Francis Wodié avait tenté sa volonté d’exprimer sa propre marque, au nom de la tutelle de son parti politique. En toute sincérité, Francis Wodié a été sensible aux préoccupations des étudiants dans le cadre de l’insuffisance des bourses scolaires et logements dans les cités universitaires. A ce niveau de l’enjeu de sa mission, Francis Wodié a tout tenté de régler en s’engageant dans la voie du dialogue. Malheureusement, Francis Wodié a eu du mal à redéfinir un nouveau pacte social-scolaire pour réconcilier enseignants, étudiants. L’Etat de grâce a été bien court pour Francis Wodié à l’enseignement supérieur. Mais qui reste un champion de la légalité constitutionnelle en 1993. Vous me demandez si Francis Wodié aura la même décision courageuse au conseil Constitutionnel ? Ça ! Je ne sais pas.
Ben Ismaël
Ben Ismaël