La 4ème session extraordinaire du parlement ivoirien ouverte lundi denier, sera consacrée à l’examen des projets de lois sur la nationalité, le foncier rural et l’apatridie. Ces questions qui cristallisent les passions en Côte d’Ivoire seront sur la table des députés pour des débats certainement houleux en vue de l’adoption des lois. Pendant que les groupes parlementaires préparent activement les discussions qui débuteront le vendredi prochain, deux blocs s’affrontent au sien du parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI). En effet, les élus du parti doyen ne font pas la même lecture des projets des lois sur les sujets qualifiés de sensibles sur les bords de la lagune ébrié. D’un coté, les députés inscrits dans le sens de l’alliance avec le Rassemblement des républicains (RDR), l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI) et le mouvement des forces de l’avenir (MFA) estiment que la Côte d’Ivoire doit aller de l’avant en réglant de façon responsable et définitive ces questions relatives à la nationalité et foncier rural. Lesquelles ont pendant des décennies, détérioré le tissu social. Sceptiques au départ, beaucoup de députés du vieux parti ont opté pour le vote des lois après les éclairages du président de la République, Alassane Ouattara lors de son interview télévisée le 7 aout dernier. Pour ces députés, il est temps de fermer la parenthèse des incompréhensions inutiles et des antagonismes. Lesquelles malheureusement débouchent sur des crises meurtrières. De l’autre coté, le front du refus est à la man?uvre. Ce groupe des députés PDCI a décidé de refuser tout ce que le chef de l’Etat va entreprendre. Ainsi, malgré les explications du premier citoyen ivoirien et toutes les assurances données, ces parlementaires veulent toujours mettre dans les esprits des Ivoiriens un supposé bradage de la nationalité ivoirienne. Selon eux, il s’agit de permettre aux étrangers d’acquérir la nationalité. En véritables chantres de la préférence nationale, ils sont plutôt enclins à la vision d’exclusion prônée par le Front populaire ivoirien (FPI). Ils agissent donc dans le sens de la disparition de la Coalition des héritiers d’Houphouët-Boigny, actuellement au pouvoir. C’est justement ce groupe que le parti fondé par l’ex-chef de l’Etat Laurent Gbagbo courtise par ses incessants appels de pied lancé au parti présidé par Henri Konan Bédié. Cependant, ce camp du refus permanent s’effrite. Car, de nombreux députés ont aujourd’hui compris qu’il faut dépassionner et surtout dépolitiser les débats autour des questions de la nationalité et du foncier rural afin que la Côte d’Ivoire solutionne ces problèmes désignés par nombre d’observateurs comme les principales causes de la décennie de crise qu’elle vient de vivre.
Lacina Ouattara
Lacina Ouattara