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Société Publié le vendredi 24 février 2012 | Nord-Sud

Mutinerie avortée au P.K.17 à Yopougon : Ce qui s’est réellement passé

Des soldats mécontents de leur statut au sein de l’armée ont bruyamment manifesté, hier, sur le site de regroupement des ex-combattants de Yopougon. Tout est finalement rentré dans l’ordre. Plus de peur que de mal.


Bruits de bottes sur le site de regroupement des ex-combattants de Yopougon. Hier, à 2 h du matin, les éléments du lt. Mamadou Tiéné ont bouclé tous les accès menant à la caserne militaire, selon une source. Empêchant ainsi, tout mouvement. Ces ex-combattants regroupés sous les tentes sont sortis casseroles et bâtons à la main, sifflets à la bouche, faisant du bruit. Pour demander le départ de leur commandant, le lt. Tiéné. Comment sommes-nous arrivés à cette situation ? Mercredi après-midi, rapporte une source, l’un des soldats, très malade sur le site n’a pas reçu de soins. N’ayant pas de moyens de locomotion, ses frères d’armes ont utilisé des moyens de fortune pour transporter leur camarade à l’hôpital militaire d’Abidjan (Hma). Arrivés à l’hôpital, les soldats n’ont pas été reçus. Selon le personnel soignant trouvé sur place, le malade n’était pas un militaire. Donc, il ne pouvait pas bénéficier de soins dans ce centre hospitalier. Au fur à mesure que les discussions avec les médecins s’éternisaient, le malade devenait de plus en plus mourant. Ses camarades le transportent à Abobo pour le faire soigner. Après avoir accompagné le soldat, de retour sur le site, les soldats ont ouvert les yeux aux autres pour leur dire qu’ils n’avaient pas le statut de militaires. Après cette mauvaise information, les ex-combattants se sont révoltés. Leur seule arme, faire assez de bruit en prenant presque en otage leur chef. Joint au téléphone, un proche du commandant du site de regroupement Pk 17 revient sur les circonstances de la mutinerie: «Le lieutenant Tiéné n’est pas pris en otage. C’est un militaire. Ils ne peuvent pas le prendre en otage. C’est une insurrection qui vient d’avorter. Ces jeunes gens qui sont sur le site sont manipulés de l’extérieur. Certains civils qui se font appeler commandants, les appellent et leur donnent des consignes de quitter le site. J’ai informé la hiérarchie. Nous allons prendre des dispositions. Tous ces bruits que vous entendez, ce sont ces jeunes gens qui refusent la discipline. J’accuse un civil du nom de Traoré Amara. Qui était le second du sergent-chef Sucette Fofana qui était chargé de l’encadrement des jeunes, d’être le responsable de cette manipulation». Mis en cause, nous avons contacté par téléphone, Traoré Amara qui dit ne pas se reconnaître dans ces accusations. «Depuis le 2 février, je n’ai plu mis les pieds dans ce camp. Je suis actuellement à Bassam. Je suis surpris qu’on m’accuse de vouloir pousser des jeunes gens à la révolte. J’ai lutté pour que le président vienne au pouvoir. Ce n’est pas moi qui vais déstabiliser son pouvoir. Je viens de recevoir un coup de fil du cdt Ben Laden et du cdt Tracteur qui m’ont demandé de me rendre sur le site afin de calmer les éléments. Je ne me sens pas concerné par tout ce qui se passe», se défend-il. Les deux commandants sont venus calmer les soldats révoltés mais rien n’y fit. Le ministre-délégué à la Défense est donc arrivé en pompier. Paul Koffi Koffi tient un langage de vérité aux soldats: « il est interdit de faire du syndicalisme dans l’armée. Ce n’est pas de cette manière qu’il faut revendiquer. Je vous demande de rester calmes et d’écouter vos encadreurs». Le ministre a encore présenté le lt. Tiéné comme le commandant du camp. Il faut noter que celui-ci a été installé le 2 février dernier. Il dirige 1500 ex-combattants, regroupés sur 88 guitounes. Tout est bien qui finit bien. La caserne a retrouvé son calme.

Bahi K.nou
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