La tenue de l’élection présidentielle au Mali commence à susciter des débats. Certains observateurs craignent un report du scrutin, pour permettre au président sortant, le général Amadou Toumani Touré (ATT), qui ne se représente pas au terme de ses deux mandats constitutionnels, de mater la nouvelle rébellion. D’autres pensent qu’il est pressé de transmettre le brûlant dossier à son successeur. Les élections générales au Mali prévues le 29 avril 2012 prochains pourront elles se tenir ? L’idée d’un report commence à être évoquée par certains leaders politiques. La situation de guerre au Nord du pays risque de poser de sérieux problèmes pour l’organisation du scrutin. Pour Soumbeylou Boubeye Maiga, ministre malien des affaires étrangères et de la coopération internationale la priorité aujourd’hui pour le Mali est le retour de la sécurité. « Dans tous les cas de figure, même si d’aventure les dates que nous avions déjà fixées n’étaient pas possibles pour telle ou telle raison objective, notre Constitution nous offre assez de clés pour la poursuite des procédures démocratiques. En 1992, nous avions connu la même situation. Et à un moment donné, nous avions dû repousser de quelques semaines les élections législatives. Cette fois-ci, je pense que le moment venu, tous les acteurs concernés feront l’évaluation de la situation. Mais il n’y a aucun risque parce que les dispositions de notre Constitution nous offrent assez de marge de manœuvre pour éviter toute rupture constitutionnelle », note le chef de la diplomatie malienne. Quant au général Kafougouna Koné, ministre de l’Administration territoriale et des Collectivités locales, il n’exclut pas que le président puisse recourir au Conseil constitutionnel, afin qu’il se prononce sur la question du report ou non du scrutin. Mais on n’en est pas encore là, car des candidats déclarés à cette élection présidentielle d’avril prochain croient en sa tenue effective. Donc, pas question de transition politique ou de vacance du pouvoir, selon le président de conseil économique social et culturel du Mali. Pour le moment, les autorités chargées de l’organisation des élections excluent tout report du scrutin. La nouvelle rébellion touarègue qui a éclaté à la mi-janvier dans le Nord-Mali ne perturbe pour l’instant pas le calendrier électoral.
par Jean Philippe Okann et
Yann Dominique N’guessan
par Jean Philippe Okann et
Yann Dominique N’guessan