Chassez le naturel, il revient au galop. Les barons de l’ancien régime, qui ont fait prospérer toutes sortes de frasques et de coups fourrés pendant les dix années qu’ils ont passées au pouvoir, font encore parler d’eux. Certains cadres Lmp qui ont trouvé refuge au pays de Faure Gnassimbgé après la capture de leur champion, le 11 avril 2011, ont renoué avec les activités peu recommandables. Il ressort de nos investigations que certains refugiés ivoiriens au Togo, pour la plupart proches de l’ancien régime, continuent de gruger certains de leurs compatriotes qui rêvent d’aller en Europe, aux Etats-Unis ou au Canada. Ceux-ci, avec leurs relais d’Abidjan, promettent aux candidats à ‘‘l’exil’’, l’obtention d’un titre de refugié politique à partir de Lomé qui leur permettra de rejoindre plus tard l’occident. A travers une stratégie bien huilée, avec la complicité de certaines compagnies de transport, ces refugiés peu scrupuleux arrivent à faire partir des centaines de jeunes d’Abidjan qui déboursent de grosses sommes d’argent pour la réalisation de leur rêve. Quand la supercherie a été découverte, ces trafiquants d’une nouvelle race ont mis un bémol à leur traite. Les derniers convois, selon nos sources, sont partis d’Abidjan les 12 et 21 décembre 2011. La place Ficgayo de Yopougon est le lieu d’embarquement de ces cars qui font le plein avant de prendre la direction de Lomé. Leur principal contact, toujours selon nos sources, est un certain Babadjan, chef de gare d’une compagnie de transport de premier plan en Côte d’Ivoire. L’âge des candidats varie généralement entre 18 et 33 ans. Les organisateurs arrivent à faire partir ces jeunes en masse parce que les autorités de ce pays délivrent systématiquement le statut de refugié politique à tout Ivoirien qui foule le sol togolais et qui en formule la demande. Fort de cette facilité, les ‘‘recruteurs Lmp’’ font languir leurs victimes en leur faisant croire qu’après Lomé, ils pourront émigrer facilement au Canada. Pour la cause, les candidats déboursent entre 100 et 500 mille Fcfa pour transiter par Lomé avant de joindre leur pays de rêve. Une fois à Lomé, au lieu de prendre la direction de l’ambassade du Canada, ceux-ci sont conduits au camp de réfugiés d`Avepozo, le Q.G des Ivoiriens en exil au Togo. Il ressort de nos investigations que ces refondateurs ne sont pas à leur premier forfait. Déjà en août 2011, cette traite a failli provoquer un incident diplomatique entre le Canada et le Togo par le fait de ces candidats floués qui avaient assiégé pendant près de 4H le consulat du Canada. Il a fallu ce jour-là, indiquent nos sources, l’intervention des ministres togolais de l’Intérieur et son collègue des Affaires sociales pour ramener ces refugiés peu ordinaires à la raison.
Kra Bernard
Kra Bernard