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Politique Publié le mardi 28 février 2012 | Le Nouveau Réveil

Après sa bastonnade, KKB accuse ... : « Ils ont téléphoné à un ministre pour jubiler de ma mort »

Que le Rdr me bastonne, ce n’est pas cela mon problème. Mais que, depuis vendredi, samedi, dimanche et aujourd’hui lundi, je n’aie pas reçu un seul petit mot de réconfort du président Bédié, ça, je l’explique difficilement. Et cela installe beaucoup de doute dans mon esprit ». La tempe toujours tuméfiée, un sparadrap encore scotché à la joue, un bras dans le plâtre, le président des jeunes Kouadio Konan Bertin, dit KKB, a animé hier matin une conférence de presse à la Maison du Pdci à Cocody. Ce n’était pas pour dire sa douleur physique, 48 heures après sa bastonnade à Bonon, par des jeunes présumés du Rdr, en pleine campagne électorale pour les législatives partielles. Ce n’était pas seulement pour condamner ses bourreaux, contre qui il a déposé plainte. C’était surtout pour dire qu’il est troublé par le silence du président du Pdci, son «père», Henri Konan Bédié.

« Tuez-le !»

«Je voudrais remercier le Secrétaire général (Alphonse Djédjé Mady qui m’a suivi de bout en bout durant cette épreuve. Et beaucoup d’autres. Beaucoup d’autres m’ont appelé. Mais j’étais en droit d’attendre le coup de fil du père Bédié, parce qu’aucun coup de fil au parti ne peut remplacer celui de Bédié», a-t-il insisté. Tout au plus, KKB a-t-il aussi reçu le réconfort de son «ami» Karamoko Yayoro de la jeunesse du Rdr, mais pas celui des dirigeants de ce parti allié, ni du chef de l’Etat Alassane Ouattara. «Il faut que nos amis se ressaisissent ! Les Ivoiriens ne vivent plus ensemble. Ils vivent côte-à-côte. On sent la haine, la rage de tuer l’autre. Mais aujourd’hui, c’est vous qui avez la force, qui vous dit que demain, c’est encore vous qui aurez la force ?» S’est interrogé KKB. Pour lui, son bourreau à Bonon, n’était autre que «l’énergumène» Koné Yacouba, un militant du Rdr, membre du staff de campagne des républicains : «Il était, lui Koné Yacouba face à moi dans la bastonnade. Et il a crié dans mes propres oreilles : « tuez-le » ! Je vais vous épargner les coups de fil qu’il a donnés à des gens, que je connais bien, pendant qu’il me croyait mort. Il a téléphoné à un ministre, à qui il a dit, avec fierté qu’il venait de me tuer. Et que si c’était à refaire, il referait la même chose. (…) Je vous dis que ceux qui me bastonnaient étaient tous, pour la plupart, en tenue Rdr, avec l’effigie d’Alassane Ouattara.

Des mains du Pdci ?

A moins qu’on me dise que le Pdci manipule le Rdr contre moi. Mais là, à quelle fin ? (…) Si ce sont les militants du Rdr qui doivent défendre quelqu’un que, dit-on, je combats, alors cela sème le doute dans mon esprit. Alors, je suis convaincu qu’il y a anguille sous roche». Autrement dit le président des jeunes du vieux parti n’exclut rien a priori. Pas même l’hypothèse que ses agresseurs aient été manipulés par des mains tapies au sein du Pdci qui n’apprécient pas ses attaques répétées contre la ligne politique actuelle du Pdci.» Quoiqu’il en soit, le verbe haut, comme à son habitude, KKB a tenu à montrer qu’il ne changera pas d’un iota ses convictions. «Tant que je serai convaincu que mes convictions s’inscrivent dans le droit fil de la philosophie du père fondateur, le président Félix Houphouët-Boigny, je suis serein, et il ne m’arrivera rien (…) Un héritage, ça s’assume et ça se fructifie. Si on me tue pour ça, je serai fier d’être mort pour la mémoire de Félix Houphouët-Boigny. Sur ça, je suis intransigeant. Nul ne me sacrifiera sur l’autel de ses intérêts», a-t-il martelé. Avant de conclure sur ce rappel aux accents de reproches à ses aînés : «Chaque génération doit avoir le souci de léguer aux plus jeunes, plus qu’elle n’a obtenu des anciens. Nos anciens ont obtenu d’Houphouët un Pdci fort, dont ils ont joui abondamment.

« Jusqu’au bout »

Pendant qu’ils s’apprêtent à prendre leur retraite- parce qu’ils le veulent ou non, ils prendront leur retraite- ces jeunes cadres que vous voyez, qui ont accepté de militer librement au Pdci, qui veulent faire de la politique et dont l’avenir politique dépend du Pdci-Rda, ont quand même le droit de s’interroger : alors même que la hiérarchie reconnait que le parti est rabougri, ce n’est pas dans sa taille actuelle que les jeunes auront leur bonheur. Donc, nous sommes fondés à nous inquiéter. Nous sommes fondés à être angoissés. Ce qu’on attend de notre hiérarchie, ce n’est pas la chicotte, ce n’est pas la guillotine. Ce sont des réponses». Déterminé à aller «jusqu’au bout», KKB prépare, avec son bureau de la jeunesse du Pdci, une grande mobilisation pour le 17 mars prochain. Un rendez-vous où ils vont, «courageusement», «indiquer le chemin et la voie au Pdci-Rda». KKB qui est membre de la Commission devant débattre des questions brûlantes du Parti, dans le cadre du Bureau politique décidé par Bédié, attend de donner clairement sa position sur l’alliance Pdci-Rdr, notamment.
Benoit HILI
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