Le Mercredi des Cendres (22 février 2012) a marqué le début du carême chrétien. Pour en savoir davantage sur ce cheminement nous avons contacté l’Archevêché d’Abidjan, par le biais de l’Abbé Augustin Obrou, Chargé de la communication et des Relations extérieures.
Le Patriote : Qu’est-ce que le carême?
Augustin Obrou : On appelle ‘‘Carême’’ la période de quarante jours (quadragesima) réservée à la préparation de Pâques. L’Eglise s’unit chaque année par les quarante jours du Grand Carême au mystère de Jésus dans le désert. L’aspiration profonde qui gouverne la vie spirituelle des chrétiens pendant le temps de carême est la purification du cœur qui n’est rien d’autre que la lutte rigoureuse contre le péché.
L.P. : Quelle attitude adopter durant cette période ?
A.O. : Le carême est avant tout une retraite collective de quarante jours pendant lesquels l’Eglise propose à ses fidèles l’exemple du Christ au désert, et les prépare à la célébration des solennités pascales dans la purification du cœur, la pratique parfaite de la vie chrétienne et une attitude de pénitence. Il apparaît ainsi comme un temps fort et un temps pénitentiel approprié pour ‘‘ les exercices spirituels, les liturgies pénitentielles, les pèlerinages en signe de pénitence, les privations volontaires comme le jeûne et l’aumône, le partage fraternel (œuvres caritatives et missionnaires). L’Eglise nous invite aussi à faire du Carême un temps de retraite spirituelle dans lequel l’effort de méditation et de prière doit être soutenu d’un effort de mortification personnelle, laissé à la libre générosité de chacun.
L.P. : Qu’est-ce qui caractérise le Carême ?
A.O. : Il s’agit du Jeûne, l’Aumône, la Prière. Par sa nature pénible et sa continuité rigoureuse, et surtout pour le chrétien à cause de l’exemple du Christ, le Jeûne est la caractéristique fondamentale de la pratique du carême. Le carême est une période grave où il faut savoir renoncer à certaines jouissances même légitimes. C’est une expiation, un remède médicinal. Il faut entrer dans son esprit pour grandir dans la maîtrise du corps, comme moyen d’ascension. Les règles du jeûne ont beaucoup évolué dans le temps, dans un sens d’assouplissement au profit de celles de l’abstinence qui sont plus nombreuses et plus variées. Le jeûne strict ne se pratique plus que le mercredi des cendres et le vendredi saint. L’Aumône, c’est comprendre toutes les œuvres de miséricorde envers le prochain. L’aumône est le complément nécessaire au jeûne. L’aumône ici ne se réduit pas à des gestes matériels. C’est une profonde attention à tous les besoins de l’autre. L’esprit de l’aumône s’inscrit dans la solidarité avec les plus pauvres. Le jeune et l’aumône sont, dit saint Augustin, les deux ailes qui soulèvent jusqu’à Dieu, la prière du carême. La prière continue et fervente alimente tout ce que nous essayons de faire pendant le temps de carême. Elle nous met en contact permanent avec Dieu.
L.P. : Ramadan musulman et carême chrétien…
A.O. : Dans nos pays d’Afrique, chrétiens et musulmans vivent au jour le jour, leur histoire de foi. Et sur le plan religieux, ils analysent et comparent très souvent la pratique du carême chrétien et celle du Ramadan dictée par le Coran. Tandis que chez les chrétiens, la spiritualité du Carême est comprise et vécue par rapport au péché et au pardon de Dieu, celle du Ramadan est centrée sur l’obéissance à Dieu et la maîtrise des passions. Cette différence se situe dans le cœur. Musulmans et Chrétiens pratiquent ce temps de jeûne dans la droiture du Cœur. Pour le Catholique, cette droiture consiste à se retourner vers Jésus et à le rejoindre. Mais en surface, il y a aussi des ressemblances très visibles : Un mois lunaire (29 jours) pour le Ramadan et 40 jours pour le carême chrétien. Ce sont des moments de prières intenses dans les mosquées et les églises, un temps de privation et d’aumône.
L.P. : Que retenir du carême ?
A.O. : C’est une école de sagesse et de cure intérieure. Son évolution s’est faite en relativisant l’aspect extérieur des choses au profit d’une plus grande attention aux vertus du cœur. Autrefois l’Eglise insistait sur les modalités du carême, aujourd’hui, elle met l’accent sur son but et sa signification pour aider les chrétiens à en vivre de façon plus profonde. Au milieu du carême, il y a une pause avec le dimanche. Dimanche de la joie, comme pour permettre aux pénitents de reprendre un second souffle dans leur cheminement vers le sommet de Pâques
Par Jean Eric ADINGRA
Le Patriote : Qu’est-ce que le carême?
Augustin Obrou : On appelle ‘‘Carême’’ la période de quarante jours (quadragesima) réservée à la préparation de Pâques. L’Eglise s’unit chaque année par les quarante jours du Grand Carême au mystère de Jésus dans le désert. L’aspiration profonde qui gouverne la vie spirituelle des chrétiens pendant le temps de carême est la purification du cœur qui n’est rien d’autre que la lutte rigoureuse contre le péché.
L.P. : Quelle attitude adopter durant cette période ?
A.O. : Le carême est avant tout une retraite collective de quarante jours pendant lesquels l’Eglise propose à ses fidèles l’exemple du Christ au désert, et les prépare à la célébration des solennités pascales dans la purification du cœur, la pratique parfaite de la vie chrétienne et une attitude de pénitence. Il apparaît ainsi comme un temps fort et un temps pénitentiel approprié pour ‘‘ les exercices spirituels, les liturgies pénitentielles, les pèlerinages en signe de pénitence, les privations volontaires comme le jeûne et l’aumône, le partage fraternel (œuvres caritatives et missionnaires). L’Eglise nous invite aussi à faire du Carême un temps de retraite spirituelle dans lequel l’effort de méditation et de prière doit être soutenu d’un effort de mortification personnelle, laissé à la libre générosité de chacun.
L.P. : Qu’est-ce qui caractérise le Carême ?
A.O. : Il s’agit du Jeûne, l’Aumône, la Prière. Par sa nature pénible et sa continuité rigoureuse, et surtout pour le chrétien à cause de l’exemple du Christ, le Jeûne est la caractéristique fondamentale de la pratique du carême. Le carême est une période grave où il faut savoir renoncer à certaines jouissances même légitimes. C’est une expiation, un remède médicinal. Il faut entrer dans son esprit pour grandir dans la maîtrise du corps, comme moyen d’ascension. Les règles du jeûne ont beaucoup évolué dans le temps, dans un sens d’assouplissement au profit de celles de l’abstinence qui sont plus nombreuses et plus variées. Le jeûne strict ne se pratique plus que le mercredi des cendres et le vendredi saint. L’Aumône, c’est comprendre toutes les œuvres de miséricorde envers le prochain. L’aumône est le complément nécessaire au jeûne. L’aumône ici ne se réduit pas à des gestes matériels. C’est une profonde attention à tous les besoins de l’autre. L’esprit de l’aumône s’inscrit dans la solidarité avec les plus pauvres. Le jeune et l’aumône sont, dit saint Augustin, les deux ailes qui soulèvent jusqu’à Dieu, la prière du carême. La prière continue et fervente alimente tout ce que nous essayons de faire pendant le temps de carême. Elle nous met en contact permanent avec Dieu.
L.P. : Ramadan musulman et carême chrétien…
A.O. : Dans nos pays d’Afrique, chrétiens et musulmans vivent au jour le jour, leur histoire de foi. Et sur le plan religieux, ils analysent et comparent très souvent la pratique du carême chrétien et celle du Ramadan dictée par le Coran. Tandis que chez les chrétiens, la spiritualité du Carême est comprise et vécue par rapport au péché et au pardon de Dieu, celle du Ramadan est centrée sur l’obéissance à Dieu et la maîtrise des passions. Cette différence se situe dans le cœur. Musulmans et Chrétiens pratiquent ce temps de jeûne dans la droiture du Cœur. Pour le Catholique, cette droiture consiste à se retourner vers Jésus et à le rejoindre. Mais en surface, il y a aussi des ressemblances très visibles : Un mois lunaire (29 jours) pour le Ramadan et 40 jours pour le carême chrétien. Ce sont des moments de prières intenses dans les mosquées et les églises, un temps de privation et d’aumône.
L.P. : Que retenir du carême ?
A.O. : C’est une école de sagesse et de cure intérieure. Son évolution s’est faite en relativisant l’aspect extérieur des choses au profit d’une plus grande attention aux vertus du cœur. Autrefois l’Eglise insistait sur les modalités du carême, aujourd’hui, elle met l’accent sur son but et sa signification pour aider les chrétiens à en vivre de façon plus profonde. Au milieu du carême, il y a une pause avec le dimanche. Dimanche de la joie, comme pour permettre aux pénitents de reprendre un second souffle dans leur cheminement vers le sommet de Pâques
Par Jean Eric ADINGRA