On parle beaucoup de la liberté. Pour certains, elle est un combat, pour d’autres, elle doit être combattue mais en Afrique, bien souvent, elle est considérée à tort comme une sorte de luxe réservé aux pays riches et qui n’intéressera le continent que lorsqu’il aura résolu ses problèmes les plus urgents de pauvreté. Il faut d’abord remplir l’assiette avant de penser à la liberté. Analyse pourtant erronée quand on sait que c’est la voie de la liberté qui pourra remplir l’assiette. Mais qu’est-ce que la liberté ? Tentons de comprendre, à partir de divers portraits d’Ivoiriens, ce que la liberté peut apporter concrètement dans la vie de chacun de nous. Nous vous proposons aujourd’hui de prendre l’« habit » d’un étudiant dans un environnement de liberté.
L’étudiant a tout d’abord le droit d’avoir accès à l’éducation, c’est un droit fondamental qui lui est reconnu et il est certain, d’une année sur l’autre, d’avancer dans son parcours estudiantin. Dans un environnement libre, il a des professeurs disponibles et assidus, bien formés, recrutés pour leurs compétences et leurs diplômes, assurant le meilleur enseignement possible. Ces professeurs sont d’ailleurs soumis à des évaluations régulières ce qui permet de s’assurer de la qualité de leurs prestations. Qualité associée à un cadre éthique qui interdit l’absentéisme chronique, la triche sur les sujets d’examens, le favoritisme, l’endoctrinement, les relations intimes avec les étudiants pour augmenter la note.
Lors des inscriptions dans les écoles et universités, l’étudiant suit la voie administrative. Les démarches sont proches pour obtenir une chambre d’étudiant. Tout passe par l’administration et il ne faut donner aucun dessous de table, ni se courber devant des groupes de pression divers pour avoir le droit de s’inscrire ou d’avoir une chambre. Si cela arrivait, la justice le défendrait avec vigueur. Son préjudice serait réparé et les coupables punis. Notons que lorsqu’un étudiant boursier retire le montant de sa bourse d’études, il n’est soumis à aucun racket. La somme qui lui revient peut être entièrement consacrée à ses études.
Dans un cadre de liberté, l’étudiant ne subit aucune pression politique. Il est libre de ses choix et la politique n’est pas interdite sur le campus, au contraire, toutes les tendances politiques s’y côtoient et des syndicats d’étudiants de différentes tendances mènent leurs activités en tentant de défendre aux mieux les intérêts des étudiants : bonne bibliothèque, qualité de l’enseignement, équipements, restauration, espace de loisirs, éthique, activités extrascolaires, vie associative, etc. Des rencontres avec les entreprises peuvent être organisées sur le campus ce qui peut ouvrir des possibilités de stages et créer un lien entre l’université et l’entreprise, ouvrant ainsi de nouveaux horizons et une meilleure efficacité sur le terrain.
L’étudiant est donc autorisé à faire de la politique dans la mesure où il ne tente pas d’endoctriner ses camarades et surtout qu’il est tolérant envers les autres. Toute forme de violence est exclue ou punie. Des conférences publiques peuvent être organisées et soumises au débat d’idée. Ces échanges permettent de faire évoluer la pensée, de comprendre l’autre, et de connaître précisément les points de divergences entre les différents groupes politiques. Ces débats forment la jeunesse à la vie d’activiste et forgent de vrais citoyens capables de faire des choix politiques éclairés et de contrôler l’action des dirigeants élus, notamment l’utilisation des fonds publics. Dans un environnement libre, la politique n’est pas taboue. L’étudiant peut s’afficher. Par exemple, il peut tranquillement traverser le campus à la nuit tombante avec sous le bras un livre d’un opposant au régime en place sans risquer de se faire tabasser voire tuer. Il n’y pense même pas. Il traverse librement le campus en rêvant.
Il peut rêver son avenir de plusieurs façons et cela quelle que soit la région où il est né. S’il souhaite intégrer l’administration publique, il devra passer un concours et s’il travaille bien sera récompensé. Qu’il soit riche ou pauvre, qu’il ait des amis ou pas dans des ministères ou au sein des responsables de la Fonction publique, c’est son travail qui va être récompensé. Le seul critère de sélection est la compétence, donc le travail.
Si au contraire il souhaite créer sa propre affaire, en quelques heures, voire quelques jours tout au plus, il va pouvoir finaliser les formalités de création de son entreprise et les coûts en seront abordables. Être entrepreneur n’est pas compliqué et décourageant dans un cadre de liberté d’autant que des banques vont pouvoir le soutenir et le guider dans ses débuts.
Enfin, si l’étudiant est novateur, il sait qu’il pourra vivre de son talent et que ses inventions seront protégées par la loi et qu’en cas de non respect, une justice efficace pourra le protéger. Dans ce cadre libre, toutes les possibilités sont ouvertes et cela stimule les projets innovants, l’esprit d’entreprise, l’optimisme, l’espoir, la compétence, l’énergie et surtout la confiance qui est à la source de toutes les grandes entreprises de la vie.
La liberté va de pair avec la responsabilité et l’étudiant se sent responsable dans un environnement libre. Diverses possibilités s’ouvrent à lui et c’est donc à lui de savoir saisir ces opportunités. Dans les pays où la liberté est faible ou inexistante, dès le début de son cursus, l’étudiant est bien souvent orienté vers une filière qui convient à l’administration en fonction du nombre de places disponibles pour ensuite, en fin de parcours, se retrouver avec peu de possibilités autres que l’entrée dans la Fonction publique. Ici encore l’entrée dans l’administration ressemble plus à une main tendue humiliante qu’à un combat sur le terrain de la compétence puisqu’il faut ramper et soudoyer pour réussir. Dans ce cas, l’étudiant ne dispose pas de son destin, ni à l’entrée, ni à la sortie de l’université. Il est soumis à la main de l’Etat qui décide à sa place.
Un étudiant libre peut apporter savoir et dignité à sa communauté. En Afrique, la connaissance est souvent utilisée comme un moyen de domination. Un étudiant responsable peut briser ce cercle appauvrissant qui maintient le continent dans l’ombre. Son champ de vision étant élargi, il peut avoir envie de partager son savoir pour éveiller les populations et, sa notion de la responsabilité rend cela naturel pour lui. C’est ce qui arrive habituellement dans les pays libres. Thomas Jefferson disait que «Celui qui apprend quelque chose de moi enrichit son savoir sans réduire le mien, tout comme celui qui allume sa chandelle à la mienne se donne de la lumière sans me plonger dans l`obscurité.» Ainsi, durant les vacances scolaires, l’étudiant peut se mettre à la disposition des communautés pour apprendre à lire, enseigner des mesures d’hygiène ou autres. C’est valorisant pour l’étudiant qui est utile, acteur du changement, comme pour les populations qui n’auront plus à attendre la venue d’organisations étrangères pour espérer un programme d’alphabétisation ou autres formations.
A la lecture de ce portrait, on comprend l’importance de la liberté dans un pays, importance pour le dynamisme intellectuel, le progrès économique, le moral des populations. La liberté n’est pas un mot vide, c’est un moteur !
Gisèle Dutheuil, directrice d’Audace Institut Afrique
L’étudiant a tout d’abord le droit d’avoir accès à l’éducation, c’est un droit fondamental qui lui est reconnu et il est certain, d’une année sur l’autre, d’avancer dans son parcours estudiantin. Dans un environnement libre, il a des professeurs disponibles et assidus, bien formés, recrutés pour leurs compétences et leurs diplômes, assurant le meilleur enseignement possible. Ces professeurs sont d’ailleurs soumis à des évaluations régulières ce qui permet de s’assurer de la qualité de leurs prestations. Qualité associée à un cadre éthique qui interdit l’absentéisme chronique, la triche sur les sujets d’examens, le favoritisme, l’endoctrinement, les relations intimes avec les étudiants pour augmenter la note.
Lors des inscriptions dans les écoles et universités, l’étudiant suit la voie administrative. Les démarches sont proches pour obtenir une chambre d’étudiant. Tout passe par l’administration et il ne faut donner aucun dessous de table, ni se courber devant des groupes de pression divers pour avoir le droit de s’inscrire ou d’avoir une chambre. Si cela arrivait, la justice le défendrait avec vigueur. Son préjudice serait réparé et les coupables punis. Notons que lorsqu’un étudiant boursier retire le montant de sa bourse d’études, il n’est soumis à aucun racket. La somme qui lui revient peut être entièrement consacrée à ses études.
Dans un cadre de liberté, l’étudiant ne subit aucune pression politique. Il est libre de ses choix et la politique n’est pas interdite sur le campus, au contraire, toutes les tendances politiques s’y côtoient et des syndicats d’étudiants de différentes tendances mènent leurs activités en tentant de défendre aux mieux les intérêts des étudiants : bonne bibliothèque, qualité de l’enseignement, équipements, restauration, espace de loisirs, éthique, activités extrascolaires, vie associative, etc. Des rencontres avec les entreprises peuvent être organisées sur le campus ce qui peut ouvrir des possibilités de stages et créer un lien entre l’université et l’entreprise, ouvrant ainsi de nouveaux horizons et une meilleure efficacité sur le terrain.
L’étudiant est donc autorisé à faire de la politique dans la mesure où il ne tente pas d’endoctriner ses camarades et surtout qu’il est tolérant envers les autres. Toute forme de violence est exclue ou punie. Des conférences publiques peuvent être organisées et soumises au débat d’idée. Ces échanges permettent de faire évoluer la pensée, de comprendre l’autre, et de connaître précisément les points de divergences entre les différents groupes politiques. Ces débats forment la jeunesse à la vie d’activiste et forgent de vrais citoyens capables de faire des choix politiques éclairés et de contrôler l’action des dirigeants élus, notamment l’utilisation des fonds publics. Dans un environnement libre, la politique n’est pas taboue. L’étudiant peut s’afficher. Par exemple, il peut tranquillement traverser le campus à la nuit tombante avec sous le bras un livre d’un opposant au régime en place sans risquer de se faire tabasser voire tuer. Il n’y pense même pas. Il traverse librement le campus en rêvant.
Il peut rêver son avenir de plusieurs façons et cela quelle que soit la région où il est né. S’il souhaite intégrer l’administration publique, il devra passer un concours et s’il travaille bien sera récompensé. Qu’il soit riche ou pauvre, qu’il ait des amis ou pas dans des ministères ou au sein des responsables de la Fonction publique, c’est son travail qui va être récompensé. Le seul critère de sélection est la compétence, donc le travail.
Si au contraire il souhaite créer sa propre affaire, en quelques heures, voire quelques jours tout au plus, il va pouvoir finaliser les formalités de création de son entreprise et les coûts en seront abordables. Être entrepreneur n’est pas compliqué et décourageant dans un cadre de liberté d’autant que des banques vont pouvoir le soutenir et le guider dans ses débuts.
Enfin, si l’étudiant est novateur, il sait qu’il pourra vivre de son talent et que ses inventions seront protégées par la loi et qu’en cas de non respect, une justice efficace pourra le protéger. Dans ce cadre libre, toutes les possibilités sont ouvertes et cela stimule les projets innovants, l’esprit d’entreprise, l’optimisme, l’espoir, la compétence, l’énergie et surtout la confiance qui est à la source de toutes les grandes entreprises de la vie.
La liberté va de pair avec la responsabilité et l’étudiant se sent responsable dans un environnement libre. Diverses possibilités s’ouvrent à lui et c’est donc à lui de savoir saisir ces opportunités. Dans les pays où la liberté est faible ou inexistante, dès le début de son cursus, l’étudiant est bien souvent orienté vers une filière qui convient à l’administration en fonction du nombre de places disponibles pour ensuite, en fin de parcours, se retrouver avec peu de possibilités autres que l’entrée dans la Fonction publique. Ici encore l’entrée dans l’administration ressemble plus à une main tendue humiliante qu’à un combat sur le terrain de la compétence puisqu’il faut ramper et soudoyer pour réussir. Dans ce cas, l’étudiant ne dispose pas de son destin, ni à l’entrée, ni à la sortie de l’université. Il est soumis à la main de l’Etat qui décide à sa place.
Un étudiant libre peut apporter savoir et dignité à sa communauté. En Afrique, la connaissance est souvent utilisée comme un moyen de domination. Un étudiant responsable peut briser ce cercle appauvrissant qui maintient le continent dans l’ombre. Son champ de vision étant élargi, il peut avoir envie de partager son savoir pour éveiller les populations et, sa notion de la responsabilité rend cela naturel pour lui. C’est ce qui arrive habituellement dans les pays libres. Thomas Jefferson disait que «Celui qui apprend quelque chose de moi enrichit son savoir sans réduire le mien, tout comme celui qui allume sa chandelle à la mienne se donne de la lumière sans me plonger dans l`obscurité.» Ainsi, durant les vacances scolaires, l’étudiant peut se mettre à la disposition des communautés pour apprendre à lire, enseigner des mesures d’hygiène ou autres. C’est valorisant pour l’étudiant qui est utile, acteur du changement, comme pour les populations qui n’auront plus à attendre la venue d’organisations étrangères pour espérer un programme d’alphabétisation ou autres formations.
A la lecture de ce portrait, on comprend l’importance de la liberté dans un pays, importance pour le dynamisme intellectuel, le progrès économique, le moral des populations. La liberté n’est pas un mot vide, c’est un moteur !
Gisèle Dutheuil, directrice d’Audace Institut Afrique