Zamblé Bi Fabrice est mort. Il a été tué par une balle assassine lundi à 1 heure du matin. Le meurtrier se nomme Bamba Yaya. Il a été mis aux arrêts par le cdt Konaté Mamadou, du camp commando d’Abobo. Comment est-on arrivé à cette situation tragique ? Mercredi dernier, la population d’Abobo-Bocabo était sur le pied de guerre. Elle en voulait aux quatre faux éléments des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) impliqués dans ce meurtre. Il s’agit de Bamba Yaya, de Ouattara Adama, de Traoré Oumar (chef de poste) et de Koné Zié. Ceux-ci occupaient un vieux bar transformé en camp de fortune. En effet, ces individus comme d’habitude étaient occupés à racketter des commerçants du quartier. Chaque jour, les tenanciers de maquis et de boutiques sont obligés de verser la somme de 600Fcfa à ces hommes qui n’appartiennent pas aux Frci. Sous prétexte qu’ils surveilleraient le quartier et qu’ils n’auraient pas encore été payés par la hiérarchie militaire. Lundi dernier, la bande à Yaya se rend au club-vidéo, géré par Zamblé Bi Fabrice. Le vidéo-club en question est situé derrière le petit marché non loin de la mosquée. Le prénommé Yaya se présente et exige la ration quotidienne. Mais Zamblé Bi refuse, car selon lui, les affaires n’ont pas marché ce jour-là. Bamba Yaya rentre dans une colère noire. Et exige coûte que coûte les 600F Cfa. Une dispute éclate entre les deux individus. Ouattara Adama vient au secours de son ami Yaya. A deux, ils passent à tabac le gérant. Toujours mécontent, Bamba Yaya s’empare de sa kalachnikov et envoie des rafles sur Fabrice. Les tirs alertent tout le quartier. Du coup, la foule compacte se dirige vers l’espace de jeux. Fabrice est étendu mourant. Yaya et Adama rappliquent, après leur forfait, dans leur camp de fortune. Dans le désordre ambiant, des badauds volent au secours de Fabrice. Ils le transportent à bord d’un taxi vers l’hôpital Félix Houphouet-Boigny. Chemin faisant, Fabrice rend l’âme. Son corps est immédiatement conduit à la morgue de l’hôpital. L’annonce du décès du jeune homme met le feu aux poudres. Une révolte s’empare de la population. Le camp est attaqué par la foule. Des éléments des Frci basés au camp commando dirigés par le cdt Konaté Mamadou viennent rétablir l’ordre. Les trois complices de Yaya ont été également appréhendés et conduits au violon du camp. Ils sont interrogés, depuis hier, par la gendarmerie. « Ce ne sont pas des militaires. Vous salissez le nom des Frci. Ce sont des individus démobilisés. Ils viennent de commettre un crime. Je les ai mis aux arrêts. Ils sont à la disposition de la gendarmerie », a souligné l’adjoint du cdt Jah Gao.
Bahi K.
Bahi K.
