Zamblé Bi Fabrice, vendeur ambulant de son état, n’est plus de ce monde. Ce lundi, sous le coup de 22 heures, il a été tué d’une balle dans le dos par un élément des FRCI. Après l’incident, les populations pour marquer leur mécontentement ont manifesté et obtenu le départ des éléments des FRCI basés à Bacabo, un sous-quartier de la commune d’Abobo. « Les FRCI ont réussi à réduire les vols dans notre quartier. Nous avons apprécié leurs actions. Mais depuis un certain moment, il n’y a plus d’entente entre eux et nous, parce qu’ils ne font qu’à leur tête. La mort de notre jeune frère a précipité leur départ », indique Koné Ibrahim, président des jeunes du quartier. Sur les circonstances de la mort du jeune homme, les témoignages indiquent qu’elles seraient liées à une affaire de 600 FCFA. « Ce jour-là, deux éléments des FRCI ont exigé au jeune homme de leur remettre les 600 FCFA qu’il avait en main. Face au refus du jeune, l’un d’entre eux à tirer dans le mur. Pris de panique, les populations ont commencé à courir dans tous les sens », témoigne Patrice Kouamé, gérant d’une cabine de jeux vidéo où le jeune Zamblé a été interpellé. Toujours, selon lui, c’est dans ces conditions que le jeune Zamblé a pris une balle dans le dos et s’est écroulé. Il a essayé de se relever, mais en vain. « Avant cela, l’élément des FRCI a malmené le jeune Zamblé, il a essayé de lui donner un coup de crosse sur la tête. Le jeune Zamblé a esquivé de justesse. C’est après que le coup est parti », poursuit-il. Alerté, son frère ainé, Zamblé Bi Félix, dit s’être rendu sur les lieux. « Je dormais quand j’ai été réveillé en sursaut. Je me suis rendu sur les lieux et j’ai vu mon frère qui était étendu sur le sol. Il respirait encore. Nous l’avons conduit à l’hôpital Félix Houphouët-Boigny, au CHU de Treichville puis de Cocody. Les médecins n’ont rien pu faire malheureusement », raconte-t-il entre deux sanglots. Leur mère, Zohly Yvonne, qui ne comprend pourquoi son fils a été tué, contient difficilement sa douleur. Sous la bâche dressée pour accueillir les proches et amis qui viennent présenter leur condoléances à la famille, c’est une femme encore sous le choc qui nous reçoit en pleurs. Assise à même le sol, elle est entourée de plusieurs autres femmes du quartier. Malgré les soutiens des voisins, parents et amis, dame Zohly Yvonne reste inconsolable. Les jeunes, eux, à l’écart n’arrivent toujours à comprendre ce qui s’est passé. La mine fermée, ils ruminent leur colère. Nous apporchons d’eux. Ils nous expliquent comment ils se sont révoltés contre les FRCI. « Nous n’avons pas pu contenir notre colère. Surtout que celui qui a porté le coup fatal à notre ami, continuait de nous arnaquer », rugit le jeune Moussa. La suite ont la connait. Une descente musclée sur le QG des FRCI. C’est un QG sens dessus-dessous que nous découvrons. Totalement saccagé. Le mur qui fait office de clôture n’est plus qu’un amas de briques. Malgré tout, les populations restent préoccupées par leur sécurité. « Sous l’effet de la colère, nous avons fait partir les FRCI, mais nous sommes en train de faire une demande pour que d’autres éléments reviennent pour assurer notre sécurité », confesse le président des jeunes de Bocabo.
Thierry Latt
Thierry Latt