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Politique Publié le mardi 6 mars 2012 | Nord-Sud

Primature / Pdci : les raisons d’une impatience

© Nord-Sud Par DR
Activités du premier ministre : Interview du Premier ministre Guillaume Soro avec les médias nationaux et internationaux
Lundi 5 mars 2012. Abidjan. Le Premier ministre accorde une interview radiotélévisée à la presse nationale et internationale sur les questions d`actualité et sur son avenir politique.
En réclamant à cor et à cri la primature à Alassane Ouattara, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci) prépare en réalité, déjà, sa reconquête du pouvoir perdu en décembre 1999.

La politique, c’est aussi l’art de savoir être entreprenant ! Derrière l’impatience des cadres du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci) de voir Guillaume Soro quitter la primature, se cache en réalité, plusieurs questions d’ordre stratégique. C’est que l’ancien parti unique est soucieux de prendre une longueur d’avance sur son allié, le Rassemblement des républicains (Rdr), dans la course à la présidentielle de 2015. La finesse dans la démarche tient du fait que le prochain cadre du Pdci qui entrera dans quelques jours à la primature en qualité de chef du gouvernement ivoirien, a toutes les chances d’être le dauphin d’Henri Konan Bédié à la tête de l’ancien parti au pouvoir.

En un coup, Alassane Ouattara qui choisira en dernier ressort le Premier ministre sur la short list qui lui sera soumise par la direction de l’ancien parti unique, aidera donc le Sphinx de Daoukro à régler deux problèmes majeurs. Car, en prenant la place d’Henri Konan Bédié à la présidence du Pdci, le prochain locataire de la primature devrait avoir beaucoup de chances d’être le candidat officiel du vieux parti, à la prochaine élection présidentielle. « Naturellement, le Premier ministre issu du Pdci deviendra un interlocuteur privilégié pour Alassane Ouattara puisqu’il sera une personnalité tout aussi incontournable que l’ancien président Bédié et le Premier ministre Soro », décrypte Mamadou Konaté, analyste politique. Pour lui, il est indéniable qu’une fois ces deux épineuses questions réglées au Pdci, les disciples d’Henri Konan Bédié prendront une longueur d’avance sur leurs alliés du Rdr. « Au cas où le président Ouattara ne voudrait pas rempiler, le Pdci présentera son candidat comme l’alternance crédible face au candidat de l’allié du Rdr.

Au nom de l’alliance dans laquelle ils sont, ils tenteront de faire prévaloir l’idée de la rotation entre les deux grands », insiste Mamadou Konaté qui ajoute que « à la primature, le choix d’Henri Konan Bédié aura les moyens nécessaires pour régner. Il se donnera les arguments pour faire taire d’autres velléités de candidatures émanant de son parti et pour neutraliser les candidats alliés. Dans cette perspective, il n’hésiterait pas un seul instant à combattre Henri Konan Bédié s’il s’avère, chemin faisant, que celui-ci constitue un obstacle pour lui ». Selon les réflexions de notre interlocuteur, au cas où l’actuel chef de l’Etat n’est pas intéressé par un second mandat, l’ancien parti au pouvoir mise également sur une possible guerre des héritiers d’Alassane Ouattara. « Ayant réglé cette question trois ou quatre ans plus tôt, il est clair que le candidat du Pdci aura une longueur d’avance sur celui du Rdr », est persuadé Mamadou Konaté. Un autre rendez-vous qui permettra de jauger la solidité de la coalition du rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp).

C’est donc au vu de tous ces enjeux que tous les cadres du Pdci qui se voient en premier ministrable, ont sorti le grand jeu, pour avoir les faveurs de leur leader. Avec l’imminence du prochain remaniement, la guerre à fleuret moucheté entre les potentiels Premiers ministres pdcéistes pourrait donner lieu à une guerre plus ouverte. « Dès lors que Guillaume Soro qui apparaît pour certains comme l’empêcheur de tourner en rond partira, ils n’auront d’adversaires qu’eux-mêmes », argumente Mamadou Konaté. Mais de toute évidence, le choix du prochain chef du gouvernement ne provoquera pas un coup de tonnère, « parce que le choix va se faire sur des détails que tout le monde imagine aisément. Le président Bédié va-t-il proposer un akan ou un nordiste ? Va-t-il opter pour un politique ou pour un technocrate ? Ce sont là les paramètres qui vont entrer en ligne de compte dans la désignation du successeur de Guillaume Soro. Or, vu que le chef de l’Etat est originaire du Nord et que l’actuel chef du gouvernement vient également du septentrion ivoirien, il y a fort à parier que c’est un Akan qui pourrait rafler la mise. Cela aura par ailleurs le mérite d’apparaître comme une reconnaissance aux Baoulé qui ont massivement voté pour Alassane Ouattara au second tour de la présidentielle de novembre 2010 », pense Mamadou Konaté.

Marc Dossa
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