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Art et Culture Publié le mercredi 7 mars 2012 | L’expression

Interview / Taxi Conteur (Conteur) : «Nous voulons susciter un intérêt pour le conte»

Taxi Conteur a été désigné pour animer la soirée-concert en hommage à la femme, qui aura lieu ce soir, en prélude à la « Journée internationale de la femme ». Le fondateur de la compagnie Naforo-Ba dit, dans cette interview, sa fierté d’avoir été choisi et son ambition de faire du conte un art respecté en Côte d’Ivoire et dans le monde.

Quel bilan pouvez-vous faire du projet «H2O Paroles d’eau» lancé il y a quelques années ?

Le projet a été lancé en mars 2010 avec le soutien de l’Union européenne, la Cedeao, l’Uemoa, le Service de coopération et d’action culturelle (Scac) l’Institut Goethe. Je profite d’ailleurs pour dire merci à votre journal qui, depuis le début, a soutenu et continue de soutenir nos activités. Nous avons, dans le cadre de la mise en œuvre de H2O, visité environ 21 villages. En moyenne trois villages par pays. Il s’agit de la Côte d’Ivoire, du Niger, du Cap-Vert, du Burkina Faso, de la Guinée, du Liberia et de la Sierra Leone. Des centaines de contes et de récits divers ont été collectés, un documentaire et un Cd audio réalisés. Un recueil de contes est en voie de finition et un spectacle de conte musical avec des artistes conteurs de la région ouest-africaine est créé.

Quelles ont été les retombées de cette initiative qui a réuni des conteurs de plusieurs pays africains ?

Cette initiative a permis aux conteurs de se découvrir, pour ceux qui ne se connaissaient pas. Elle a également permis à ceux qui se connaissaient de se redécouvrir en travaillant ensemble. Mieux, le champ de création et d’exploitation des conteurs s’est élargi. La conséquence de cette action est que nous sommes en train d’aller inexorablement vers une assemblée fédératrice de toutes les structures ayant pour objet le conte en Afrique de l’Ouest.

Le conte a-t-il encore sa place dans nos sociétés modernes ?

Le conte n’a jamais été absent de notre quotidien. Autour de nous, tout est histoire à raconter. Seulement c’est la pratique du conte en tant qu’art et métier qui a cessé de fonctionner. Je peux vous assurer qu’une dynamique est en place. On a, de plus en plus, de jeunes qui font du conte leur métier, à commencer par nous-mêmes. Concernant notre pays, par exemple, le conte et les conteurs doivent être utilisés par la Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr) dans son programme de réconciliation. Le conte est un art populaire et de proximité par essence. Utiliser les conteurs, c’est aller au plus près des gens, c’est-à-dire au plus près de leur cœur. C’est apprendre à connaître l’autre à travers son imaginaire.


Que prévoit la compagnie Naforo-Ba, dont vous êtes le responsable, à l’occasion de la « Journée mondiale du conte » prévue le 20 mars ?

Il ne faudrait pas que la « Journée mondiale du conte » passe sous silence. La Compagnie Naforo-Ba veut marquer cet évènement. Pour ce faire, nous allons débuter les activités, le 16 mars, avec une balade contée à travers les monuments historiques de Grand Bassam, monuments gérés par la Maison du patrimoine culturel. Le 17 mars, nous invitons le public au Centre culturel allemand d’Abidjan pour la présentation du spectacle : «Paroles d’eau» à 18h. Le 18 mars, le Festival de contes aura lieu à Abobo-Avocatier à la « Place Amoin », à partir de 14h. Le 20 mars, le jour de la célébration de la « Journée mondiale du conte », nous présenterons le projet : «Conter le développement» à partir de 10h à la salle de conférences du ministère des Affaires étrangères au Plateau. Il y aura, au cours de ces journées, des séances de formation à l’endroit des conteurs. Vous aurez des artistes conteurs de onze pays d’Afrique de l’Ouest. Développer le métier de conteur est notre ambition, faire de la Côte d’Ivoire le hub du conte est notre souhait.

Quels résultats attendez-vous de ce programme ?

Pour l’instant, nous espérons mobiliser un public varié et riche autour de ces activités et aussi susciter un intérêt réel pour le conte auprès de nos autorités afin que cet art et les artistes qui l’animent soient considérés à leur juste valeur.


Vous avez été désigné pour animer, le 8 mars, la célébration de la « Journée internationale de la femme » à Paris. Comment avez-vous accueilli cette nouvelle ?

L’Organisation internationale de la francophonie (Oif) et l’Unesco organisent une soirée-concert d’hommage à la femme, le 7 mars, à l’Unesco à Paris en prélude à la « Journée internationale de la femme » célébrée, le 8 mars. C’est un grand honneur pour ma modeste personne.

Considérez-vous cette désignation comme une consécration ?

C’est une reconnaissance de mon travail ; et cela m’encourage à faire encore plus. Chaque acte de reconnaissance posé à mon égard est un défi de plus pour aller toujours à la recherche du meilleur en moi.

Vous attendiez-vous à une telle distinction ?

Non, pas vraiment. Je travaille dans le souci d’être bien avec moi-même et apporter du plaisir au public qui assiste à mes spectacles. Quand des actes de reconnaissance comme celui-là arrivent, cela est un honneur, non seulement pour moi, mais aussi pour la Côte d’Ivoire qui m’a permis de m’éduquer, de m’instruire, de me former avec l’argent du café et du cacao, fruit de dur labeur de nos braves parents paysans.

Avez-vous des appréhensions pour cette soirée?

Il y a toujours un petit trac avant de monter sur le plateau. Mais je n’ai pas peur, car ce sont des femmes réunies dans le comité d’organisation de cette soirée qui m’ont désigné, à l’unanimité. Le sage dit que « quand les femmes te soutiennent dans tes activités, la réussite est à un petit pas de toi. » Je n’ai donc pas peur.

Interview réalisée par M’Bah Aboubakar
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