Fermées depuis la chute de l’ex-président, Laurent Gbagbo, les cités universitaires de Port-Bouët sont depuis quelque temps habitées par les éléments des Frci. Ces éléments armés y vivent avec leurs familles.
Rencontré à l’entrée de la cité des mariés située dans la commune de Port-Bouët, Traoré Zoumana, âgé de 3 ans, exécute à la perfection le garde-à-vous. Surpris par le comportement de ce môme très éveillé, on comprend par la suite qu’il est le fils d’un élément des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) qui réside dans cette cité. «Je m’appelle Traoré Zoumana, mon papa s’appelle Ismo. Il est militaire. Ma maman s’appelle Kady», lâche le môme. Dans cette cité, plusieurs enfants comme lui vivent avec leurs parents, pour la plupart des éléments Frci. Scolarisés pour certains, non scolarisés pour d’autres. Mais ces hommes n’ont pas atterri par hasard dans ces différentes cités universitaires. Selon Idrissa Sylla, habitant de cette cité, les responsables de zones sont informés de cette situation. A l’en croire, c’est une décision prise pour éviter que les éléments soient dispersés à travers la commune en attendant d’être affectés. « On nous a logés dans cette cité en attendant notre affectation. Nos chefs savent qu’on y réside. Nous vivons ici sans ennui. Il y en a qui vivent avec leurs enfants et leur femme. Ça ne gène personne », explique-t-il. Pour Soro Dembélé, autre élément trouvé sur les lieux, la cité des mariés offre toutes les commodités pour y résider avec sa famille. Il note cependant qu’il y a quelques travaux à faire. Lui qui affirme bien se sentir dans cette cité, reconnaît par ailleurs que les éléments sont livrés à eux-mêmes concernant la nourriture. « On n’a pas de problème d’eau ni d’électricité. Nous vivons en harmonie. Tous les matins, nous nous regroupons au centre pilote. C’est vrai, en cité, nous sommes obligés de nous nourrir nous-mêmes. C’est là la difficulté », reconnait-il. Il n’y a pas que dans cette cité que les éléments des Frci ont élu domicile. A la cité Port-Bouët 2, le décor est le même. Sauf que cette cité est exclusivement réservée aux éléments du commandant Lorougnon Théodore, responsable de la sécurité dans la commune de Port-Bouët. La cité de Vridi est l’endroit où réside le plus gros du contingent. Plus de 150 hommes issus de plusieurs compagnies sont logés dans cette cité pratiquement délabrée. Chargé de veiller sur la sécurité de cette cité, le caporal Kouakou Kouassi Amadou alias « John » du groupement tactique 5 (Gt5) reconnait qu’il y a parfois des accrochages avec les riverains sur la propreté de la cité. « On essaye d’avoir de bons rapports avec les riverains. La seule fois où il y a eu problème, c’est lorsque nous avons interdit aux civils de jeter des ordures dans la cour de la cité. Il y en a qui nous ont défiés, mais nous les avons mis au pas. En dehors de ça, il n’y a pas de problèmes. Nous invitons même les riverains à venir jouer au foot sur le terrain. Lorsqu’on nous dit tel ou tel est Lmp, on leur dit ça ne nous regarde pas», déclare le caporal. Les populations de Vridi semblent ne pas apprécier la présence des éléments Frci dans la cité. Elles dénoncent les patrouilles pédestres de plusieurs hommes armés tard dans la nuit. Les populations craignent donc pour leur sécurité, surtout avec la recrudescence des braquages. « Nous avons peur. Comment font-ils pour se nourrir. Les éléments Frci peuvent braquer pour la pitance quotidienne. Et ce sont les riverains qui seront forcément les victimes. Il faut qu’on trouve un autre endroit pour eux », dénonce un habitant du quartier. En tout cas, le constat est clair, les cités universitaires situées dans la commune de Port-Bouët sont transformées en camp Frci.
Moïse N’Guessan
Rencontré à l’entrée de la cité des mariés située dans la commune de Port-Bouët, Traoré Zoumana, âgé de 3 ans, exécute à la perfection le garde-à-vous. Surpris par le comportement de ce môme très éveillé, on comprend par la suite qu’il est le fils d’un élément des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) qui réside dans cette cité. «Je m’appelle Traoré Zoumana, mon papa s’appelle Ismo. Il est militaire. Ma maman s’appelle Kady», lâche le môme. Dans cette cité, plusieurs enfants comme lui vivent avec leurs parents, pour la plupart des éléments Frci. Scolarisés pour certains, non scolarisés pour d’autres. Mais ces hommes n’ont pas atterri par hasard dans ces différentes cités universitaires. Selon Idrissa Sylla, habitant de cette cité, les responsables de zones sont informés de cette situation. A l’en croire, c’est une décision prise pour éviter que les éléments soient dispersés à travers la commune en attendant d’être affectés. « On nous a logés dans cette cité en attendant notre affectation. Nos chefs savent qu’on y réside. Nous vivons ici sans ennui. Il y en a qui vivent avec leurs enfants et leur femme. Ça ne gène personne », explique-t-il. Pour Soro Dembélé, autre élément trouvé sur les lieux, la cité des mariés offre toutes les commodités pour y résider avec sa famille. Il note cependant qu’il y a quelques travaux à faire. Lui qui affirme bien se sentir dans cette cité, reconnaît par ailleurs que les éléments sont livrés à eux-mêmes concernant la nourriture. « On n’a pas de problème d’eau ni d’électricité. Nous vivons en harmonie. Tous les matins, nous nous regroupons au centre pilote. C’est vrai, en cité, nous sommes obligés de nous nourrir nous-mêmes. C’est là la difficulté », reconnait-il. Il n’y a pas que dans cette cité que les éléments des Frci ont élu domicile. A la cité Port-Bouët 2, le décor est le même. Sauf que cette cité est exclusivement réservée aux éléments du commandant Lorougnon Théodore, responsable de la sécurité dans la commune de Port-Bouët. La cité de Vridi est l’endroit où réside le plus gros du contingent. Plus de 150 hommes issus de plusieurs compagnies sont logés dans cette cité pratiquement délabrée. Chargé de veiller sur la sécurité de cette cité, le caporal Kouakou Kouassi Amadou alias « John » du groupement tactique 5 (Gt5) reconnait qu’il y a parfois des accrochages avec les riverains sur la propreté de la cité. « On essaye d’avoir de bons rapports avec les riverains. La seule fois où il y a eu problème, c’est lorsque nous avons interdit aux civils de jeter des ordures dans la cour de la cité. Il y en a qui nous ont défiés, mais nous les avons mis au pas. En dehors de ça, il n’y a pas de problèmes. Nous invitons même les riverains à venir jouer au foot sur le terrain. Lorsqu’on nous dit tel ou tel est Lmp, on leur dit ça ne nous regarde pas», déclare le caporal. Les populations de Vridi semblent ne pas apprécier la présence des éléments Frci dans la cité. Elles dénoncent les patrouilles pédestres de plusieurs hommes armés tard dans la nuit. Les populations craignent donc pour leur sécurité, surtout avec la recrudescence des braquages. « Nous avons peur. Comment font-ils pour se nourrir. Les éléments Frci peuvent braquer pour la pitance quotidienne. Et ce sont les riverains qui seront forcément les victimes. Il faut qu’on trouve un autre endroit pour eux », dénonce un habitant du quartier. En tout cas, le constat est clair, les cités universitaires situées dans la commune de Port-Bouët sont transformées en camp Frci.
Moïse N’Guessan
