La partie civile, constituée par l’Etat de Côte d’Ivoire dans le procès des anciens barons de la filière cacao-café, s’oppose à un "dégel général" de leurs avoirs bancaires, et donne son quitus pour une " quotité" des "besoins alimentaires" à spécifier au président du tribunal. C’est l’un des points focaux qui a rejailli à l’ouverture de ce procès à intérêt et qui présente la réponse donnée par Me Essis (partie civile) à la plaidoirie de la défense qui demandait le dégel des avoirs des prévenus, pour "cause humanitaire". Selon le président du tribunal, Coulibaly Ahmed Souleymane, "une ordonnance judiciaire a été prise pour reconstituer la chambre correctionnelle chargée du procès, et qu’à ce titre, tout ce qui a été fait et dit avant, est à recommencer, le principe du procès pénal étant fondé sur l’oralité". Ce sont environ 100 témoins (à charge et à décharge) qui seront, à en croire le président Souleymane, entendus pendant ce procès correctionnel de la trentaine de prévenus de la filière cacao-café. A partir du moment où une nouvelle chambre spéciale a été commise, il s’agira, selon lui, de "commencer véritablement ce procès" dont le dossier fait 800 000 pages. Un chronogramme précis a été, à cet effet, fixé les jours d’audience à lundi, mardi et mercredi. Notons que ces prévenus, qui bénéficient d’une liberté provisoire après près de trois années d’incarcération, avaient à leur actif un chef-d’accusations retenus contre eux : abus de confiance, détournements de fonds, abus de biens sociaux, escroquerie, faux et usage de faux sur les usages de commerce et en écriture privée de commerce. Notons également que sur la trentaine de prévenus, seuls 19 étaient présents et 11 absents. La nouvelle chambre correctionnelle spéciale est composée, en plus du président du tribunal, de deux accesseurs (MM. Koidjané et Amichia) d’un greffier en chef (Me Zogbo), d’un procureur (M. Oulaï) et de son adjoint M.Yao.
SYLVAIN TAKOUE
SYLVAIN TAKOUE