Les populations du quartier de Gonzagueville, précisément ceux du secteur de la cité Eléphant, sont sur le pied de guerre. Et pour cause, une annonce parue dans le quotidien d’Etat, Fraternité Matin N° 14173 du Jeudi 23 février 2012, ordonnant aux habitants du quartier de déguerpir des lieux avant le 31 Mars 2012 en est le déclencheur. Faute de quoi cette population se verra mise à la rue et leurs habitations sur un périmètre de 120.809 M² qui appartiendrait à la Société Ivoirienne de Technologie Tropicale (SI2T). Enquête sur une autre affaire où la terre et le droit de propriété seront mis à rude épreuve
Depuis le 23 février dernier, un collectif a été mis sur pied afin de prendre attache avec les autorités et les structures en charge du dossier pour qu’une issue ‘’pacifique’’ soit trouvée au problème. Mais les choses, selon Anoman Ayemou Georges, professeur certifié au Lycée municipal de Port-Bouët et porte-parole dudit collectif, ne vont pas dans ce sens.
Les nouvelles autorités
villageoises au banc
des accusés
Selon M. Anoman, depuis les années 90 sur autorisation de Singbin Jacob, chef de village d’Abouabou d’alors, un nommé Yapo Bi Donatien avait reçu mandat «écrit et authentique» de cette autorité de vendre les terrains concernés. La population multiethnique et multi-sociale n’attendait plus que la voie d’acquisition des droits de propriétaire quand après des années, l’usine SI2T avec à sa tête M. Yéo, surgit et affirme que 13 hectares seraient la propriété de SI2T. Des bâtisses de tout genre : immeubles, édifices religieux, villas, maisons, commerces, établissements scolaires (secondaires et privés) etc y ont été construites. «Après enquête de notre part, il est établi que le directeur de SI2T et ses collaborateurs sont allés rencontrer le nouveau chef d’Abouabou à qui ils ont remis de l’argent. On nous parle d’environ 20 millions de FCFA. Ce qui a poussé la nouvelle chefferie à remettre en cause les décisions de l’ancien chef et à faire de nouveaux papiers octroyant 13Ha à SI2T», affirme M. Anoman. Alors que les 13Ha en question, ont déjà fait l’objet d’une mise en valeur avec des constructions diverses dont nous avons fait mention plus haut. «Nous avons aussi des papiers et comme l’administration est une continuité, l’usine se trouve dans le faux», soutien l’enseignant. Car pour lui, on ne peut pas octroyer une parcelle qui a déjà fait l’objet d’une vente. Depuis donc 2000, il y a eu des soubresauts. 2000, SI2T a été repoussée par la mobilisation de milliers de personnes et par la justice. Et ce n’est qu’après la crise postélectorale que cette entreprise, selon les habitants, aurait eu le vent en poupe dans cette affaire. «Où se trouvait l’entreprise lorsque les terrains étaient vendus ? Il y a eu des enquêtes de commodo et d’incommodo au vu et su de tous. Pourquoi leur mutisme pendant ce temps», s’interroge-t-on du côté des populations. «D’ailleurs, Mme le maire Aka Anghui a dit qu’il n’était pas question de casse, mais de trouver les moyens de viabiliser le quartier», a-t-il renchéri. Chose qui est en train d’être faite car, les voies d’accès ont été tracées, les poteaux électriques placés, les canalisations dégagées, se félicitent les membres du collectif. Selon eux, avec ces réalisations, comment peut-on encore parler de démolition ?
Tous les regards portés vers le procès de
cette semaine
Pour le collectif, un communiqué dans un journal de la place, n’est pas la résultante d’une décision juridique. Les populations ont donc saisi Me Tarek Camille, avocat à la Cour, pour leur défense, un courrier a été déposé au Procureur. Le parquet a donc répondu et convoqué le collectif à la date du jeudi 22 mars 2012 pour une audience. Le ministère des Droits de l’Homme et des Libertés Publiques a reçu un courrier et et le ministre Coulibaly Gnénéma s’apprêterait à les recevoir incessamment. «Il s’agira de prouver à l’audience que nos papiers sont en règles, à moins que l’administration villageoise ne soit pas une continuité, auquel des cas, si l’actuel chef d’Abouabou part, le suivant peut remettre en cause toutes ses décisions en matière de foncier», a soulevé M. Anouman. Quoi qu’il en soit, ces habitants entendent ne pas céder sur leur droit inaliénable de posséder un logement ou des biens immeubles. «Où voulez-vous que partent ces milliers d’hommes et de femmes qui ont investi dans ces terres ?», s’inquiète leur-parole. Voulant avoir la version de la société I2T, nous n’avons trouvé personne de disponible. Notre équipe de reporters a laissé ses contacts en espérant que ladite société voudra bien nous joindre pour nous donner sa version des faits.
Olivier Guédé.
Depuis le 23 février dernier, un collectif a été mis sur pied afin de prendre attache avec les autorités et les structures en charge du dossier pour qu’une issue ‘’pacifique’’ soit trouvée au problème. Mais les choses, selon Anoman Ayemou Georges, professeur certifié au Lycée municipal de Port-Bouët et porte-parole dudit collectif, ne vont pas dans ce sens.
Les nouvelles autorités
villageoises au banc
des accusés
Selon M. Anoman, depuis les années 90 sur autorisation de Singbin Jacob, chef de village d’Abouabou d’alors, un nommé Yapo Bi Donatien avait reçu mandat «écrit et authentique» de cette autorité de vendre les terrains concernés. La population multiethnique et multi-sociale n’attendait plus que la voie d’acquisition des droits de propriétaire quand après des années, l’usine SI2T avec à sa tête M. Yéo, surgit et affirme que 13 hectares seraient la propriété de SI2T. Des bâtisses de tout genre : immeubles, édifices religieux, villas, maisons, commerces, établissements scolaires (secondaires et privés) etc y ont été construites. «Après enquête de notre part, il est établi que le directeur de SI2T et ses collaborateurs sont allés rencontrer le nouveau chef d’Abouabou à qui ils ont remis de l’argent. On nous parle d’environ 20 millions de FCFA. Ce qui a poussé la nouvelle chefferie à remettre en cause les décisions de l’ancien chef et à faire de nouveaux papiers octroyant 13Ha à SI2T», affirme M. Anoman. Alors que les 13Ha en question, ont déjà fait l’objet d’une mise en valeur avec des constructions diverses dont nous avons fait mention plus haut. «Nous avons aussi des papiers et comme l’administration est une continuité, l’usine se trouve dans le faux», soutien l’enseignant. Car pour lui, on ne peut pas octroyer une parcelle qui a déjà fait l’objet d’une vente. Depuis donc 2000, il y a eu des soubresauts. 2000, SI2T a été repoussée par la mobilisation de milliers de personnes et par la justice. Et ce n’est qu’après la crise postélectorale que cette entreprise, selon les habitants, aurait eu le vent en poupe dans cette affaire. «Où se trouvait l’entreprise lorsque les terrains étaient vendus ? Il y a eu des enquêtes de commodo et d’incommodo au vu et su de tous. Pourquoi leur mutisme pendant ce temps», s’interroge-t-on du côté des populations. «D’ailleurs, Mme le maire Aka Anghui a dit qu’il n’était pas question de casse, mais de trouver les moyens de viabiliser le quartier», a-t-il renchéri. Chose qui est en train d’être faite car, les voies d’accès ont été tracées, les poteaux électriques placés, les canalisations dégagées, se félicitent les membres du collectif. Selon eux, avec ces réalisations, comment peut-on encore parler de démolition ?
Tous les regards portés vers le procès de
cette semaine
Pour le collectif, un communiqué dans un journal de la place, n’est pas la résultante d’une décision juridique. Les populations ont donc saisi Me Tarek Camille, avocat à la Cour, pour leur défense, un courrier a été déposé au Procureur. Le parquet a donc répondu et convoqué le collectif à la date du jeudi 22 mars 2012 pour une audience. Le ministère des Droits de l’Homme et des Libertés Publiques a reçu un courrier et et le ministre Coulibaly Gnénéma s’apprêterait à les recevoir incessamment. «Il s’agira de prouver à l’audience que nos papiers sont en règles, à moins que l’administration villageoise ne soit pas une continuité, auquel des cas, si l’actuel chef d’Abouabou part, le suivant peut remettre en cause toutes ses décisions en matière de foncier», a soulevé M. Anouman. Quoi qu’il en soit, ces habitants entendent ne pas céder sur leur droit inaliénable de posséder un logement ou des biens immeubles. «Où voulez-vous que partent ces milliers d’hommes et de femmes qui ont investi dans ces terres ?», s’inquiète leur-parole. Voulant avoir la version de la société I2T, nous n’avons trouvé personne de disponible. Notre équipe de reporters a laissé ses contacts en espérant que ladite société voudra bien nous joindre pour nous donner sa version des faits.
Olivier Guédé.