«Je recevais des instructions de ma hiérarchie. J’ai effectué beaucoup de retraits sur, un, voire deux ans. C’est au total la somme de 4, 220 milliards que j’ai retirée des comptes de l’ARCC sans passer d’écriture. Il y a eu également les jetons de présence des administrateurs. Tout ce que je faisais l’était sur instruction de ma patronne (Ndlr : Mme Agbalessi Coffi née Loukou Ahou Dominique et patronne à l’époque). Souvent, elle émettait des chèques en mon nom et j’allais retirer sans problème », a révélé hier, Gnali Zagbo Désiré, comptable à l’Arcc (Autorité de régulation de la filière café-cacao). Il intervenait en qualité de témoin de la défense de l’Arcc en répondant aux questions dont celles du Président du Tribunal, M. Hamed Coulibaly. Tout comme Gnali Zagbo Désiré, Bernard Djessou, comptable également à l’Arcc est aussi passé à la barre. Les deux témoins ont révélé avoir fait des retraits et même des dépôts sur un compte de l’Arcc, qui n’était pas celui de la gestion courante de la structure. Mais plutôt un compte alimenté par des prélèvements dont le montant varie de 60 FCFA à 150 FCFA, sur les produits sous-grade destinés à l’exportation. Le hic, c’est que toutes ces opérations se sont faites sans passer d’écriture, ‘’chose élémentaire en comptabilité’’, selon le président du Tribunal. Bernard Djessou a également affirmé avoir remis, après un retrait dans une banque, de l’argent à l’ex-Daaf, présente dans la salle. «Un jour ma patronne m’a envoyé à Omnifinance pour faire un retrait de 150 millions. Quand je suis venu, je lui ai remis en main propre sans décharge. C’est ce que ma patronne me dit de faire que je fais », indique Gnali Zagbo. Sous le regard de l’ex-Daaf qui prenait beaucoup de notes. Avant les deux comptables, Bony Magloire, directeur technique de l’ARCC et Me Kouadio Alexandre, juriste dans cette structure ont donné leur part de vérité au sujet de la fraude de 900 milliards de FCFA sur les produits à l’exportation. Me Kouadio Alexandre a indiqué qu’en ce qui concerne la sortie ou non des produits sous-grade, il n’en n’avait pas connaissance. Mais cela n’a pas retenu l’assentiment du tribunal surtout que le ministre de l’Economie et des finances, Charles Koffi Diby avait adressé en son temps, un courrier à l’ARCC pour évoquer une fraude sur sa signature, relative aux exportations de café-cacao. Mais cette structure a continué d’autoriser les exportations. Ce jour, à partir de 8h30, ce sera l’audition, des témoins de la défense de la Bourse du café-cacao (BCC).
JEA
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