Débuté il y a quelques semaines, le procès des ex-barons de la filière café – cacao est dans sa phase d'auditions publiques de témoins. Le mardi 20 mars 2012, les trois (3) témoins convoqués par la défense se sont prononcés sur les indemnités des ex-dirigeants de la Bcc et d'autres décaissements.
A la barre, Akobé Mathias, Bouabré Charles et Abo Léon, respectivement directeur des ressources humaines, comptable et chef comptable entre 2002 et 2008 à la Bourse du café et du cacao (Bcc) ont évoqué des faits portant sur les indemnités et salaires perçus à la Bcc. L'ex-Drh a dû avouer, suite à un interrogatoire serré du parquet, que l'ex-directeur général de la Bcc (Tano Kassi) percevait 6 millions de francs Cfa comme salaire mensuel. Le chef comptable a affirmé que l'ex-président du Conseil d'Administration (C.a) de la Bcc Tapé Do recevait environ 2,2 millions de francs Cfa comme jetons de présence à chaque réunion du C.A quand les onze (11) autres administrateurs avaient chacun 1 million de francs Cfa. Invité à s'expliquer sur les 500 mille francs Cfa décaissés chaque mois par la Bcc au profit de « Kobenan Julien » ne figurant pourtant pas sur le listing des employés de la Bcc, Abo Léon a informé que l'ordre de payer est venu de l'ex-président de la Bcc par «courrier ». Pour le parquet, ce fait est irrégulier vu que la décision n'émane pas d'une décision du C.a. Estimant certainement équivoque le mode de passage en écriture comptable des salaires et autres indemnités de la Bcc, le président du tribunal, Ahmed Coulibaly, a interrogé Abo Léon pendant près de deux heures. Il ressort des propos du témoin que chaque mois, sans avoir une liste nominative, il décaissait la masse salariale sans contrôle préalable. Hormis ce fait, il a été révélé que plusieurs opérations financières menées par la Bcc sont irrégulières. Il s'agit notamment des 100 millions de francs Cfa décaissés pour payer des honoraires inconnus ; des 376 millions de francs Cfa sortis de la caisse pour des « actions spécifiques des structures et des ministères » ; des 994 millions de francs Cfa payés par des structures de gestion de la filière café – cacao et virés en une seule fois sur un compte spécial de la Bcc ; des 2,8 milliards de francs Cfa dépensés au titre du « Chocolat du Planteur » ; des 130 millions de francs Cfa remis au directeur général de la Bcc, des 15 millions de francs Cfa remis au président du Conseil d'Administration pour maladie ; des 75 millions de francs Cfa remis au directeur des affaires administratives et financières pour fin de carrière. Les faits étant multiples et suspects, le président du tribunal a interrogé le chef comptable sur le type de contrôle qu'il effectuait en amont pour éviter des sorties hasardeuses d'argent. A cette question, Abo Léon a confié qu'il s'en tenait aux justificatifs ou aux validations de sa hiérarchie. Pour le président du tribunal, Abo Léon n'est pas cohérent avec lui-même dans la mesure où il avait déjà refusé de passer en écriture une opération financière de 217 millions de francs Cfa alors que l'ordre venait de son supérieur hiérarchique. Les arguments du témoin n'ont convaincu ni le parquet ni le président Ahmed Coulibaly. Ce dernier lui a d'ailleurs signifié qu'il est acquis pour les débats du procès.
Hermance K-N
A la barre, Akobé Mathias, Bouabré Charles et Abo Léon, respectivement directeur des ressources humaines, comptable et chef comptable entre 2002 et 2008 à la Bourse du café et du cacao (Bcc) ont évoqué des faits portant sur les indemnités et salaires perçus à la Bcc. L'ex-Drh a dû avouer, suite à un interrogatoire serré du parquet, que l'ex-directeur général de la Bcc (Tano Kassi) percevait 6 millions de francs Cfa comme salaire mensuel. Le chef comptable a affirmé que l'ex-président du Conseil d'Administration (C.a) de la Bcc Tapé Do recevait environ 2,2 millions de francs Cfa comme jetons de présence à chaque réunion du C.A quand les onze (11) autres administrateurs avaient chacun 1 million de francs Cfa. Invité à s'expliquer sur les 500 mille francs Cfa décaissés chaque mois par la Bcc au profit de « Kobenan Julien » ne figurant pourtant pas sur le listing des employés de la Bcc, Abo Léon a informé que l'ordre de payer est venu de l'ex-président de la Bcc par «courrier ». Pour le parquet, ce fait est irrégulier vu que la décision n'émane pas d'une décision du C.a. Estimant certainement équivoque le mode de passage en écriture comptable des salaires et autres indemnités de la Bcc, le président du tribunal, Ahmed Coulibaly, a interrogé Abo Léon pendant près de deux heures. Il ressort des propos du témoin que chaque mois, sans avoir une liste nominative, il décaissait la masse salariale sans contrôle préalable. Hormis ce fait, il a été révélé que plusieurs opérations financières menées par la Bcc sont irrégulières. Il s'agit notamment des 100 millions de francs Cfa décaissés pour payer des honoraires inconnus ; des 376 millions de francs Cfa sortis de la caisse pour des « actions spécifiques des structures et des ministères » ; des 994 millions de francs Cfa payés par des structures de gestion de la filière café – cacao et virés en une seule fois sur un compte spécial de la Bcc ; des 2,8 milliards de francs Cfa dépensés au titre du « Chocolat du Planteur » ; des 130 millions de francs Cfa remis au directeur général de la Bcc, des 15 millions de francs Cfa remis au président du Conseil d'Administration pour maladie ; des 75 millions de francs Cfa remis au directeur des affaires administratives et financières pour fin de carrière. Les faits étant multiples et suspects, le président du tribunal a interrogé le chef comptable sur le type de contrôle qu'il effectuait en amont pour éviter des sorties hasardeuses d'argent. A cette question, Abo Léon a confié qu'il s'en tenait aux justificatifs ou aux validations de sa hiérarchie. Pour le président du tribunal, Abo Léon n'est pas cohérent avec lui-même dans la mesure où il avait déjà refusé de passer en écriture une opération financière de 217 millions de francs Cfa alors que l'ordre venait de son supérieur hiérarchique. Les arguments du témoin n'ont convaincu ni le parquet ni le président Ahmed Coulibaly. Ce dernier lui a d'ailleurs signifié qu'il est acquis pour les débats du procès.
Hermance K-N