La mise en place des points essentiels du mécanisme de cogestion du pouvoir d’Etat par les partis membres du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix( Rhdp) est totalement achevée avec la nomination d’un Premier ministre issu du Parti démocratique de Côte d’Ivoire( Pdci). L’application de cette disposition de l’accord tacite entre les candidats du Rdr et du Pdci, au deuxième tour de l’élection présidentielle, met en selle le parti d’Henri Konan Bédié dans le processus de normalisation du climat social et de reconstruction du pays. Mais, dans cette situation exceptionnelle que traverse la Côte d’Ivoire, qui sort d’une grave et longue crise politico-militaire, les missions du Premier ministre sont tirées vers trois axes majeurs nécessaires à sa résurrection : la consolidation de la cohésion au sein du Rhdp, la réconciliation des Ivoiriens et la promotion de la macroéconomie pour donner à la Côte d’Ivoire une dimension conforme à son poids sur le continent africain. D’abord, travailler à la cohésion au sein du Rhdp pour tuer les velléités divisionnistes, afin de créer l’union sacrée sur laquelle devra reposer le pouvoir du président de la République, le Dr Alassane Ouattara. Cela implique une franche et sincère collaboration des leaders et cadres qui composent cette coalition politique. Dans ce sens, l’on devra pouvoir faire le deuil des ruses, des calculs d’intérêts et des torpillages. Œuvrer ensuite à la création de l’Etat-nation qui rassemble toutes les sensibilités autour d’un même idéal, celui de la paix et du développement harmonieux du pays. Les sensibilités politiques et religieuses, ainsi que les considérations ethniques, devront se fondre dans l’intérêt national, pour donner une base d’unité, de laquelle sortiront les piliers d’une nouvelle Côte d’Ivoire. Enfin, travailler sur les grands chantiers économiques qui ouvriront au pays, les voies de son émergence. Ce sont trois missions qui se présentent comme des défis pour le Premier ministre, Jeannot Ahoussou Kouadio, mais aussi pour le Pdci-Rda, dont la culture de la paix et du développement a hissé le pays à un rang longtemps respecté et envié sur le continent. Celui qui est commis à la tâche possède l’expertise de l’ouvrage et son parti en détient la science. Il n’y a donc pas de raison que ces trois grandes missions, qui doivent donner une peinture digeste du pays, n’aboutissent pas. Sauf si les composantes du Rhdp s’entêtent à se confiner dans des positions qui défendent plus leurs intérêts individuels que ceux de la Côte d’Ivoire.
ULRICH MOUAHET
ULRICH MOUAHET
