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Politique Publié le samedi 24 mars 2012 | Nord-Sud

Accord politique de Ouaga: Badini s’en va !

© Nord-Sud Par Aristide
Audiences du chef de l`Etat: le Président Alassane Ouattara a reçu le Représentant Spécial du Facilitateur du dialogue inter-ivoirien, M. Boureima Badini
Jeudi 15 mars 2012. Abidjan. Palais présidentiel du Plateau. Le chef de l`Etat, SEM Alassane Ouattara reçoit le Représentant Spécial du Facilitateur du dialogue inter-ivoirien, M. Boureima Badini
Le bureau du représentant spécial du Facilitateur devrait fermer ses portes d’ici peu.
Bouréima Badini retourne à Ouagadougou. Pas pour prendre des instructions du chef du Faso, Blaise Compaoré, mais pour être affecté à une autre mission, sans doute ailleurs. Ce départ de Bouréima Badini dont les détails restent à finaliser par les présidents Ouattara et Compaoré, selon une source diplomatique, est prévu au plus tard fin avril. Mais par-delà cette question accessoire au départ du représentant spécial du Facilitateur, notre source révèle que ce sont plutôt les querelles entre l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (Onuci) et ses services qui poussent Bouréima Badini à partir. En réalité, cette guéguerre ne date pas d’aujourd’hui puisque nous l’avions déjà rapportée dans nos colonnes, en juillet dernier. Sans que cela ne contribue à ramener l’harmonie dans les relations entre les deux représentations. Le bureau de la ‘’Coordination et liaison’’ de l’Onuci qui estime que Bouréima Badini marche sur ses plates-bandes a continué à multiplier les crocs-en-jambe au représentant spécial de Blaise Compaoré en Côte d’Ivoire. Ces derniers temps, la mission onusienne de qui dépend financièrement le bureau du Facilitateur à Abidjan, aurait sérieusement resserré les boulons. A tel point que le strict minimum manquerait à Bouréima Badini et à ses collaborateurs pour travailler. Une situation d’impuissance aussi bien pour le missi dominici de M. Compaoré que pour le numéro Un ivoirien, pressé par les milieux occidentaux de renouer avec une diplomatie classique, débarrassée des flonflons de la médiation internationale. En termes clairs, il faut pour ces milieux diplomatiques, couper la tête à l’Accord politique de Ouagadougou qui met du temps à mourir de sa belle mort. « Heureusement qu’avec les législatives qui viennent de se tenir sans accrocs majeurs, on peut estimer que l’Apo a été mis en œuvre à 90% », nuance une source diplomatique africaine. « Nous pourrons continuer à aider la Côte d’Ivoire si les Ivoiriens le veulent. En ce qui concerne les dossiers pas encore totalement bouclés, le représentant du Facilitateur pourra s’appuyer sur les nouvelles technologies de l’information et de la communication pour les achever surtout avec l’expertise du président Compaoré », ajoute, positif ce diplomate, observateur averti des pérégrinations qui ont permis à la Côte d’Ivoire de renouer avec la paix. D’autres sources soutiennent que le président Compaoré pourrait confier d’autres missions à Bouréima Badini toujours en Côte d’Ivoire. Sans plus de précisions.

La fin de l’Apo?
C’est donc avec toutes ses valises que le représentant spécial du Facilitateur quitte Abidjan, sous peu. Ce qui veut dire que sa mission d’accompagnement du processus de sortie de crise en Côte d’Ivoire est bien terminée. D’ailleurs théoriquement, conformément à l’Accord politique de Ouagadougou, la mission de la Facilitation était prévue pour prendre fin, une fois les élections de sortie de crise terminées. Avec les élections partielles tenues, le 26 février dernier, la présence de Bouréima Badini ne se justifiait manifestement plus. Dans un entretien qu’il nous a accordé, en juillet 2011, le représentant spécial du Facilitateur s’était lui-même fait à l’idée que son séjour en terre ivoirienne pourrait prendre fin aux lendemains des élections législatives, si le processus de retour à la normalité ne déraillait pas. « Nous pensons qu’il (parlant de l’Apo) pourrait prendre fin après les législatives, en espérant que d’ici-là, on aura, par exemple, réglé la question sécuritaire qui s’avère un chantier très important. Mais, ce que je tiens à dire, c’est qu’après la présidentielle, c’est le nouveau président qui a demandé au facilitateur de continuer sa mission. Ce qu’il a, je pense, accepté.  C’est pour cela que nous sommes-là », avait-il confié dans cet entretien exclusif. Il aurait donc été rappelé par le président burkinabé, Blaise Compaoré. Selon toute vraisemblance, Bouréima Badini aurait mis à profit les visites rendues, la semaine dernière, pour faire ses adieux aux autorités ivoiriennes. Tour à tour auprès d’Alassane Ouattara, de Jeannot Ahoussou et de Guillaume Soro, M. Badini a plaidé pour que, avec son départ, les ponts ne soient pas rompus entre les acteurs politiques ivoiriens.
Marc Dossa

Quel impact sur le dialogue pouvoir-opposition ?
Certes, l’accompagnement apporté par Blaise Compaoré au processus de sortie de crise ne devait pas être une œuvre éternelle. Mais, au moment où les acteurs politiques essaient de renouer le contact, n’aurait-il pas été judicieux de continuer à faire confiance au président du Faso ? La question reste posée. Ce qui est, pour le moins sûr, c’est que les conditions dans lesquelles s’amorcent la recherche du consensus entre Ivoiriens, laissent penser qu’il faudra nécessairement un médiateur, pour rapprocher les vues ou pour départager les acteurs politiques. Or, à l’évidence, l’Onuci qui pousserait Blaise Compaoré vers la sortie, n’est pas outillé pour encadrer le dialogue inter-ivoirien. D’autant plus que les sujets à polémiques et les pommes de discorde entre pro-Ouattara et pro-Gbagbo existent bien et pourraient plomber les discussions. Déjà, selon des sources dignes de foi, certains acteurs politiques ivoiriens ont clairement exprimé à Bouréima Badini, leur vœu de voir le chef du Faso poursuivre sa mission. Le départ de M. Badini ne va-t-il pas contribuer à plomber l’amorce du dialogue républicain ? On attend de voir.
M. D.

Alain Lobognon, ministre du Service civique :
«Le drapeau est un élément fédérateur»
Le ministre de la Promotion de la jeunesse et du service civique, Alain Lobognon, a procédé au lancement de l’opération ‘’un citoyen, un drapeau ‘’, jeudi dernier. Il a exhorté les jeunes de Bouaké au civisme et au respect des symboles de la République. Le drapeau, a-t-il situé, fait partie des cinq symboles de la République que sont le portrait du chef de l’Etat, l’emblème national, l’hymne national, les armoiries et la devise nationale. « Le drapeau est un élément fédérateur pour renforcer la cohésion sociale et pour bâtir une nation forte. Nous devons donc nous réconcilier autour de notre drapeau », a indiqué le ministre de la promotion de la jeunesse et du service civique. Vu donc l’importance du drapeau, Alain Lobognon a déclaré que son ministère fera en sorte qu’une loi soit votée au niveau de l’assemblée nationale pour que chaque 03 décembre de l’année soit consacré Jour du drapeau. Parce que, a-t-il précisé, le drapeau de la Côte d’Ivoire a été créé le 03 décembre 1959. M. Lobognon a souhaité que l’opération « un citoyen, un drapeau » initiée à Bouaké fasse tache d’huile de manière que toute la Côte d’Ivoire s’en empare.
Denis Koné à Bouaké
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