Un conflit foncier oppose la royauté de Moossou à la chefferie de Modeste. Nous avons rencontré les deux parties.
Le vieux litige foncier qui oppose la royauté de Moossou à la chefferie du village de Modeste est remis au goût du jour. Le désaccord entre les deux camps quant à la propriété de la terre de Modeste n’a pas encore connu son épilogue. Après la dernière sortie du chef de Modeste, la royauté de Moossou a décidé d’ester en justice. Elle soutient que nanan Konney Ahoua Simon « est chef de Modeste, mais pas propriétaire terrien ». « J’ai une attestation coutumière qui fait de moi, un propriétaire terrien. Si quelqu’un a un tel document qu’il l’envoie », affirme le roi de Moossou nanan Assoumou Kanga. Il se dit exaspéré par l’attitude du chef de village de Modeste. « On ira au tribunal pour trancher. Je suis fatigué », coupe-t-il. Pour nanan Assoumou Kanga, le combat que mène le chef de Modeste est un combat d’intérêt « tout simplement ». « La cession de 300 ha à Sidi (Ndlr : Société ivoirienne de développement des infrastructures), une société immobilière, s’est faite de commun accord avec les propriétaires des plantations concernées. Nous avons convoqué une réunion le mardi 1er Novembre (2011) en présence des propriétaires des plantations de cocoteraies et les représentants de Sidi. Réunion dont le procès verbal a été certifié par un huissier de justice. Les propriétaires terriens à l’unanimité se sont engagés à conjuguer le même effort pour le déguerpissement amiable ou forcé des occupants temporaires des parcelles de terrain qui leur avaient été cédées provisoirement », explique t-il. Sur le terrain de 300 ha, poursuit-t-il, il est question de construire une cité avec toutes les commodités. « Vu l’accord des propriétaires de cocoteraies, j’ai décidé de leur apporter mon soutien pour la réalisation du projet qui va générer 4000 emplois et les jeunes de Modeste seront prioritaires », ajoute le roi. Propos corroborés par George Noutaïs représentant de Sidi qui se dit surpris par ce revirement de situation. « Du 16 décembre au 16 janvier, une enquête commodo et incommodo a été réalisée. Et, nous nous rendons compte quelques semaines après qu’il y a des oppositions. Pourtant, la promesse nous a été faite de relocaliser ceux qui occupait l’espace à bâtir », s’offusque-il. Le roi de Moossou a annoncé que dans les tous prochains jours, les populations concernées seront déguerpies en vue de réaliser le projet immobilier.
Modeste revendique ses terres
Chaque camp se dit détenteur du titre coutumier afférant au domaine foncier de ce village de Grand-Bassam. D’où le dialogue de sourds engagé entre les deux parties. De son côté, Modeste accuse la royauté de Moossou de s’adonner à des opérations de vente illicite de terres sans saisir l’autorité traditionnelle représentée par Nanan Konney Ahoua Simon chef du village. Pour exprimer leur colère, les populations de Modeste, village situé à l’entrée de Grand-Bassam ont manifesté, mercredi dernier, pour dénoncer le bradage de leurs terres.
Pendant une demi-heure, la voie expresse a été bloquée créant un bouchon infernal. La marche de protestation s’est achevée par une conférence de presse animée par nanan Konney Ahoua Simon. Pour lui, le territoire du village est leur patrimoine.
Il soutient que des contrats de vente ont été signés sur les parcelles à son insu. «Modeste est situé de part et d’autre de l’axe routier Abidjan- Grand-Bassam, entre le quartier Mockey-ville et la limite de Port-Bouët. Ce n’est pas un quartier, ni un campement de Grand-Bassam encore moins un quartier de Moossou », estime nanan Konney Ahoua Simon. Par conséquent, souligne-t-il, l’autorité de Nanan Assoumou Kanga roi des Abouré Ehè, ne doit pas empiéter sur les prérogatives et compétences des autres chefs de villages dont celui de Modeste. Il met en garde les opérateurs économiques acquéreurs de s’abstenir de toutes opérations d’achat de terres sans son agrément. Il déclare illégale toute attestation de détention de propriété relative au domaine foncier du village de Modeste, signée et délivrée par un chef traditionnel ou roi autre que lui. Il dénonce « les prétentions hégémoniques à visée dominatrice d’un autre siècle du roi de Moossou consistant à étendre son territoire d’Adiaké jusqu’a Vridi et son autorité sur d’autres villages dans le but de spolier les planteurs et propriétaires terriens de leurs terres et les vendre à des opérateurs économiques ». Ce roi a déjà vendu, entre autres, parcelles, 300 ha à la Sidi. A l’en croire, les parcelles de terre situées à Modeste ont été attribuées par les colonisateurs à ses ancêtres dont les ayants-droit restent à ce jour propriétaires. Et de préciser que le village de Modeste est solidaire du drame qui frappe les villages d’Azuretti, de Mondoukou et le quartier France menacés de disparition du fait de l’érosion côtière. Les terres litigeuses peuvent servir à ces villages pour booster leur développement. D’où l’appel pressant qu’il lance aux autorités afin qu’elles jettent un regard sur Grand-Bassam.
Emmanuelle Kanga à Grand-Bassam
Le vieux litige foncier qui oppose la royauté de Moossou à la chefferie du village de Modeste est remis au goût du jour. Le désaccord entre les deux camps quant à la propriété de la terre de Modeste n’a pas encore connu son épilogue. Après la dernière sortie du chef de Modeste, la royauté de Moossou a décidé d’ester en justice. Elle soutient que nanan Konney Ahoua Simon « est chef de Modeste, mais pas propriétaire terrien ». « J’ai une attestation coutumière qui fait de moi, un propriétaire terrien. Si quelqu’un a un tel document qu’il l’envoie », affirme le roi de Moossou nanan Assoumou Kanga. Il se dit exaspéré par l’attitude du chef de village de Modeste. « On ira au tribunal pour trancher. Je suis fatigué », coupe-t-il. Pour nanan Assoumou Kanga, le combat que mène le chef de Modeste est un combat d’intérêt « tout simplement ». « La cession de 300 ha à Sidi (Ndlr : Société ivoirienne de développement des infrastructures), une société immobilière, s’est faite de commun accord avec les propriétaires des plantations concernées. Nous avons convoqué une réunion le mardi 1er Novembre (2011) en présence des propriétaires des plantations de cocoteraies et les représentants de Sidi. Réunion dont le procès verbal a été certifié par un huissier de justice. Les propriétaires terriens à l’unanimité se sont engagés à conjuguer le même effort pour le déguerpissement amiable ou forcé des occupants temporaires des parcelles de terrain qui leur avaient été cédées provisoirement », explique t-il. Sur le terrain de 300 ha, poursuit-t-il, il est question de construire une cité avec toutes les commodités. « Vu l’accord des propriétaires de cocoteraies, j’ai décidé de leur apporter mon soutien pour la réalisation du projet qui va générer 4000 emplois et les jeunes de Modeste seront prioritaires », ajoute le roi. Propos corroborés par George Noutaïs représentant de Sidi qui se dit surpris par ce revirement de situation. « Du 16 décembre au 16 janvier, une enquête commodo et incommodo a été réalisée. Et, nous nous rendons compte quelques semaines après qu’il y a des oppositions. Pourtant, la promesse nous a été faite de relocaliser ceux qui occupait l’espace à bâtir », s’offusque-il. Le roi de Moossou a annoncé que dans les tous prochains jours, les populations concernées seront déguerpies en vue de réaliser le projet immobilier.
Modeste revendique ses terres
Chaque camp se dit détenteur du titre coutumier afférant au domaine foncier de ce village de Grand-Bassam. D’où le dialogue de sourds engagé entre les deux parties. De son côté, Modeste accuse la royauté de Moossou de s’adonner à des opérations de vente illicite de terres sans saisir l’autorité traditionnelle représentée par Nanan Konney Ahoua Simon chef du village. Pour exprimer leur colère, les populations de Modeste, village situé à l’entrée de Grand-Bassam ont manifesté, mercredi dernier, pour dénoncer le bradage de leurs terres.
Pendant une demi-heure, la voie expresse a été bloquée créant un bouchon infernal. La marche de protestation s’est achevée par une conférence de presse animée par nanan Konney Ahoua Simon. Pour lui, le territoire du village est leur patrimoine.
Il soutient que des contrats de vente ont été signés sur les parcelles à son insu. «Modeste est situé de part et d’autre de l’axe routier Abidjan- Grand-Bassam, entre le quartier Mockey-ville et la limite de Port-Bouët. Ce n’est pas un quartier, ni un campement de Grand-Bassam encore moins un quartier de Moossou », estime nanan Konney Ahoua Simon. Par conséquent, souligne-t-il, l’autorité de Nanan Assoumou Kanga roi des Abouré Ehè, ne doit pas empiéter sur les prérogatives et compétences des autres chefs de villages dont celui de Modeste. Il met en garde les opérateurs économiques acquéreurs de s’abstenir de toutes opérations d’achat de terres sans son agrément. Il déclare illégale toute attestation de détention de propriété relative au domaine foncier du village de Modeste, signée et délivrée par un chef traditionnel ou roi autre que lui. Il dénonce « les prétentions hégémoniques à visée dominatrice d’un autre siècle du roi de Moossou consistant à étendre son territoire d’Adiaké jusqu’a Vridi et son autorité sur d’autres villages dans le but de spolier les planteurs et propriétaires terriens de leurs terres et les vendre à des opérateurs économiques ». Ce roi a déjà vendu, entre autres, parcelles, 300 ha à la Sidi. A l’en croire, les parcelles de terre situées à Modeste ont été attribuées par les colonisateurs à ses ancêtres dont les ayants-droit restent à ce jour propriétaires. Et de préciser que le village de Modeste est solidaire du drame qui frappe les villages d’Azuretti, de Mondoukou et le quartier France menacés de disparition du fait de l’érosion côtière. Les terres litigeuses peuvent servir à ces villages pour booster leur développement. D’où l’appel pressant qu’il lance aux autorités afin qu’elles jettent un regard sur Grand-Bassam.
Emmanuelle Kanga à Grand-Bassam