Le Théâtre Doromikan revient ! Dans cet entretien, Adama Dahico et Glazaï Dohoun Kévin, les deux piliers de cette troupe humoristique, expliquent les motivations de ce come-back, pour le moins, inattendu et dévoile leur ambition : reprendre en main, le flambeau de l’humour en Côte d’Ivoire.
Le Patriote: Le théâtre Doromikan renaît de ses cendres. Qu’est-ce qui motive cette résurrection ?
Adama Dahico et Glazaï Dohoun Kévin : Le théâtre Doromikan est venu révolutionner l’humour en Côte d’Ivoire au début des années 90, et cela à travers l’émission Allocodrome. Et en 1999, quand il y a eu le coup d’Etat sans effusion de sang, il y a eu une dispersion d’énergie. On n’a pas eu le temps de faire la promotion comme il se devait de l’album que nous avons sorti, dans la mesure où chacun de nous avait à son niveau d’autres concepts à développer. Aujourd’hui, chacun est revenu à la maison avec une bonne dose d’humour et une certaine expérience. Nous voulons reprendre les choses où nous les avions laissées. Et nous sommes donc prêts à répondre aux sollicitations de nos fans, qui sont en Côte d’Ivoire et aussi à l’extérieur du pays.
L.P : L’un des faits marquants de ce come-back est votre réconciliation avec Glazaï Dohoun Kévin, après plusieurs années de séparation. Comment cela s’est-il fait ?
AD : Nous n’étions pas en guerre. Chacun était seulement de son côté pour ses projets. Nous nous sommes dit qu’il était temps que nous fassions honneur aux gens qui nous ont aimés. Nous avons fait la paix. C’est la réconciliation d’abord entre nous, avant de demander aux autres de se réconcilier.
GDV : Le théâtre Doromikan a toujours été ma famille. Après, il y a les ambitions qui poussent chacun à tenter une aventure solo. Et puis, il arrive un moment où il y a nécessité de se retrouver comme c’est le cas en ce moment et on rappelle les troupes. Je suis donc de retour au théâtre Doromikan parce qu’il y a nécessité.
L.P : Il semble qu’il y aura de nouvelles têtes au théâtre Doromikan. Sur quels critères ont-ils été recrutés?
AD et GDV : Le noyau dur du théâtre Doromikan, c’est Adama Dahico, Glazaï Dohoun Kévin et Tatiana de Makensira qui ne se porte pas bien, mais nous la considérons comme membre du groupe. Comme nous, elle est aussi comédienne de théâtre. C’est ce qui fait la force de ce Théâtre Doromikan qui allie, pour son retour, expérience et talent. Nous sommes à la base des comédiens de théâtre qui ont décidé de se spécialiser dans l’humour. Nous avons fait appel à Clémentine Papouet, qui a une certaine expérience dans le théâtre puisqu’elle a travaillé avec feu Bernard Zadi Zaourou. Pour nous, c’est un des critères qui ont prévalu dans son choix. Nous n’ambitionnons pas d’aller à la conquête du public, mais plutôt de donner le meilleur de nous-mêmes. Naturellement, d’autres comédiens seront sollicités, en fonction du type de spectacles que nous allons monter.
L.P : Justement quel type de spectacles allez-vous proposer ?
AD et GDV : Nous allons proposer trois catégories de productions. D’abord les spectacles dont la demande est très forte en Côte d’Ivoire et aussi à l’extérieur du pays. Ensuite, nous envisageons d’ici la fin de l’année de proposer un support audio et également des supports vidéo. En attendant, nous remettons sur le marché le CD audio de notre album « Eh Djah ! » et aussi le DVD qui regroupe les sketchs de cette œuvre. C’est ce que nous ferons dans un premier temps et d’ici fin mai, nous donnerons un spectacle au Palais de la culture de Treichville, afin de replonger l’humour dans son environnement professionnel. Nous allons prendre en compte tout ce qui intervient dans un spectacle vivant : mise en scène, diction, jeu scénique. Et cela, avec des comédiens qui jouent véritablement. Nous travaillons ensemble depuis un mois et bientôt, nous allons sortir de notre « laboratoire ».
L.P : Est-ce à dire que les humoristes qu’on voit en ce moment ne sont pas professionnels ?
AD et GDV : Il ne faut pas se voiler la face. Aujourd’hui, il y a plus de blagueurs que d’humoristes. Quelqu’un a deux ou trois blagues dans son téléphone portable, il suffit qu’il les raconte au Palais de la culture pour qu’on dise qu’il est un grand humoriste. Nous ne sommes pas contre ce bouillonnement humoristique, mais nous voulons faire comprendre aux gens que depuis 23 ans, nous exerçons dans l’humour. C’est pourquoi, nous invitons le public à venir voir notre spectacle, afin de se former et de s’informer sur la pratique de l’humour. C’est ce challenge qu’on veut relever. L’humour est un art qui ne s’improviste pas. C’est un travail qu’il faut prendre et faire avec sérieux.
L.P : En attendant, Adama Dahico revient déjà sur scène le mois prochain, avec Mamane. Comment est née l’idée de ce spectacle ?
AD : Mamane m’a rencontré au festival Ciné Droit Libre à Ouagadougou où nous avons partagé la même scène en 2010. Il m’a proposé l’idée de travailler avec lui sur un projet de spectacle à Abidjan, intitulé « Elections au Gondwana». J’ai accepté. C’est ainsi que nous proposerons ce spectacle en Avril. D’autres comédiens de renom comme Gohou Michel, Digbeu Cravate et bien d’autres. C’est un spectacle gai, qui fera beaucoup rire le public.
Réalisée par Y. Sangaré
Le Patriote: Le théâtre Doromikan renaît de ses cendres. Qu’est-ce qui motive cette résurrection ?
Adama Dahico et Glazaï Dohoun Kévin : Le théâtre Doromikan est venu révolutionner l’humour en Côte d’Ivoire au début des années 90, et cela à travers l’émission Allocodrome. Et en 1999, quand il y a eu le coup d’Etat sans effusion de sang, il y a eu une dispersion d’énergie. On n’a pas eu le temps de faire la promotion comme il se devait de l’album que nous avons sorti, dans la mesure où chacun de nous avait à son niveau d’autres concepts à développer. Aujourd’hui, chacun est revenu à la maison avec une bonne dose d’humour et une certaine expérience. Nous voulons reprendre les choses où nous les avions laissées. Et nous sommes donc prêts à répondre aux sollicitations de nos fans, qui sont en Côte d’Ivoire et aussi à l’extérieur du pays.
L.P : L’un des faits marquants de ce come-back est votre réconciliation avec Glazaï Dohoun Kévin, après plusieurs années de séparation. Comment cela s’est-il fait ?
AD : Nous n’étions pas en guerre. Chacun était seulement de son côté pour ses projets. Nous nous sommes dit qu’il était temps que nous fassions honneur aux gens qui nous ont aimés. Nous avons fait la paix. C’est la réconciliation d’abord entre nous, avant de demander aux autres de se réconcilier.
GDV : Le théâtre Doromikan a toujours été ma famille. Après, il y a les ambitions qui poussent chacun à tenter une aventure solo. Et puis, il arrive un moment où il y a nécessité de se retrouver comme c’est le cas en ce moment et on rappelle les troupes. Je suis donc de retour au théâtre Doromikan parce qu’il y a nécessité.
L.P : Il semble qu’il y aura de nouvelles têtes au théâtre Doromikan. Sur quels critères ont-ils été recrutés?
AD et GDV : Le noyau dur du théâtre Doromikan, c’est Adama Dahico, Glazaï Dohoun Kévin et Tatiana de Makensira qui ne se porte pas bien, mais nous la considérons comme membre du groupe. Comme nous, elle est aussi comédienne de théâtre. C’est ce qui fait la force de ce Théâtre Doromikan qui allie, pour son retour, expérience et talent. Nous sommes à la base des comédiens de théâtre qui ont décidé de se spécialiser dans l’humour. Nous avons fait appel à Clémentine Papouet, qui a une certaine expérience dans le théâtre puisqu’elle a travaillé avec feu Bernard Zadi Zaourou. Pour nous, c’est un des critères qui ont prévalu dans son choix. Nous n’ambitionnons pas d’aller à la conquête du public, mais plutôt de donner le meilleur de nous-mêmes. Naturellement, d’autres comédiens seront sollicités, en fonction du type de spectacles que nous allons monter.
L.P : Justement quel type de spectacles allez-vous proposer ?
AD et GDV : Nous allons proposer trois catégories de productions. D’abord les spectacles dont la demande est très forte en Côte d’Ivoire et aussi à l’extérieur du pays. Ensuite, nous envisageons d’ici la fin de l’année de proposer un support audio et également des supports vidéo. En attendant, nous remettons sur le marché le CD audio de notre album « Eh Djah ! » et aussi le DVD qui regroupe les sketchs de cette œuvre. C’est ce que nous ferons dans un premier temps et d’ici fin mai, nous donnerons un spectacle au Palais de la culture de Treichville, afin de replonger l’humour dans son environnement professionnel. Nous allons prendre en compte tout ce qui intervient dans un spectacle vivant : mise en scène, diction, jeu scénique. Et cela, avec des comédiens qui jouent véritablement. Nous travaillons ensemble depuis un mois et bientôt, nous allons sortir de notre « laboratoire ».
L.P : Est-ce à dire que les humoristes qu’on voit en ce moment ne sont pas professionnels ?
AD et GDV : Il ne faut pas se voiler la face. Aujourd’hui, il y a plus de blagueurs que d’humoristes. Quelqu’un a deux ou trois blagues dans son téléphone portable, il suffit qu’il les raconte au Palais de la culture pour qu’on dise qu’il est un grand humoriste. Nous ne sommes pas contre ce bouillonnement humoristique, mais nous voulons faire comprendre aux gens que depuis 23 ans, nous exerçons dans l’humour. C’est pourquoi, nous invitons le public à venir voir notre spectacle, afin de se former et de s’informer sur la pratique de l’humour. C’est ce challenge qu’on veut relever. L’humour est un art qui ne s’improviste pas. C’est un travail qu’il faut prendre et faire avec sérieux.
L.P : En attendant, Adama Dahico revient déjà sur scène le mois prochain, avec Mamane. Comment est née l’idée de ce spectacle ?
AD : Mamane m’a rencontré au festival Ciné Droit Libre à Ouagadougou où nous avons partagé la même scène en 2010. Il m’a proposé l’idée de travailler avec lui sur un projet de spectacle à Abidjan, intitulé « Elections au Gondwana». J’ai accepté. C’est ainsi que nous proposerons ce spectacle en Avril. D’autres comédiens de renom comme Gohou Michel, Digbeu Cravate et bien d’autres. C’est un spectacle gai, qui fera beaucoup rire le public.
Réalisée par Y. Sangaré