Comment des hommes en armes font la loi dans la région
Bangolo, nid des coupeurs de route.
La forêt classée du Mont Péko, une poudrière
Le gouvernement interpelé.
L'ouest de la Côte d'Ivoire demeure une zone dangereuse depuis la fin de la crise post-électorale. L'insécurité grandissante dans les départements de Duékoué et de Bangolo à atteint un niveau qui inquiète. Ce, à quelques semaines de la visite du chef de l'Etat, Alassane Ouattara, prévue du 20 au 24 avril prochain, après avoir été reportée une fois, il y a quelques mois. Après les élections législatives et le démarrage de la campagne agricole, les départements de Duékoué et de Bangolo sont devenus, en effet, de véritables nids de coupeurs de route. Il ne se passe de jour sans que des individus mal intentionnés ne fassent parler d’eux dans ces deux départements productrices de café et de cacao.
Une nouvelle race de coupeurs de route sévit
A Duékoué comme à Bangolo, les bandits, après avoir dépouillé leurs victimes, emportent leurs engins et même parfois leurs tenues vestimentaires. C'est ce qui s'est produit, il y a un mois, le dimanche 26 février 2012, au grand étonnement des populations de Bangolo. Ce jour-là, des coupeurs de route au nombre de six (6), et puissamment armés de fusils d'assaut, notamment des Kalachnikovs, ainsi que des fusils de calibre 12 à canon scié, vont s'attaquer à un minicar de transport en commun sur l’axe Dah-Guinglo. Le dimanche étant jour de marché à Dah, le minicar en provenance du village avait à son bord des commerçants. Après quelques minutes de route, des individus encagoulés sortent de la broussaille et intiment l’ordre au chauffeur de s’immobiliser. L'infortuné conducteur, qui tient la vie d’une vingtaine de personnes dans son véhicule, s’exécute. Les quidams dépouillent les passagers de leur argent et leurs téléphones portables. Alors que l’on croyait leur forfait achevé, les scélérats maintiennent leurs armes au poing et demandent aux passagers, hommes et femmes, d’ôter leurs habits. Etonnés de cette nouvelle pratique des malfrats, c'est des passagers tout désabusés qui se jettent les regards les uns aux autres, hésitant à s'exécuter. Sous la menace de l'un des bandits, les victimes ne se font plus prier pour se dépouiller de leurs habits et se présenter nus, femmes comme garçons, devant ces hommes en armes surexcités et prêts à tout pour obtenir leur butin. Sans remords, les scélérats emballent les habits dans un des pagnes arrachés aux femmes. L'un d’eux le charge et ils prennent la direction du village de Dah, où le marché continue de battre son plein. Au passage, ils intiment l'ordre à leurs victimes de remonter à bord de leur véhicule et de débrayer. Comme à Bangolo, dans le département de Duékoué, des agressions ont lieu généralement dans les broussailles aux alentours du camp des déplacés. Plusieurs plaintes ont été déposées à cet effet à la police et à la gendarmerie. Le fait le plus marquant de ces derniers temps, c'est l’assassinat de M. Minga Yatié, un paysan ligoté et tué le vendredi 02 mars, alors qu’il venait de son champ situé non loin du site des déplacés. La moto de la victime est aussitôt emportée par ces assassins. Outre ces genres d'attaques qui se déroulent dans la commune, les coupeurs de route font montre d'une capacité de nuisance à nul pareil sur les axes des départements de Bangolo et de Duékoué. L’insécurité a atteint des proportions qui dépassent le tolérable. A telle enseigne qu'elle plonge les populations dans une psychose sans précédent. Même en pleine journée, des quidams opèrent et violent leurs victimes.
Des populations complices de malfaiteurs?
A Duékoué tout comme à Bangolo où les coupeurs de route continuent de défier les forces de l’ordre, les populations refusent de dénoncer de façon claire les auteurs des actes criminels quand bien même certains habitants les connaissent. G.H, habitant de Gouégui, ville rattachée à Bangolo, dénonce cette complicité tacite avec beaucoup d'amertume. «Si tu dénonces un coupeur de route, ta vie est en danger. Parce que ce dernier après sa sortie de prison, peut te tuer ou ses parents peuvent même s'en prendre violemment à toi». Une source bien introduite dans le camp des déplacés de Duékoué indique même la présence de bandits parmi eux sur le site de Nanhibly. Selon ce confident, les scélérats sortent pour opérer et reviennent dans le camp des déplacés devenu une cachette idéale, un gîte pour battre en retraite. Mais, au fond, qui sont ces hommes armés qui sèment la terreur dans la région du Guémon?
Les populations s’accusent mutuellement
La prolifération des armes à la faveur de la crise post-électorale crée aujourd’hui l’insécurité dans les ex-régions Centre-Nord-Ouest (CNO) en général et en particulier dans la région du Guémon, nouvelle boucle du Cacao en Côte d’Ivoire. Depuis le démarrage de la campagne agricole, les coupeurs de route n'accordent plus de répit à leurs victimes, qui se multiplient tant du côté des passagers que des pisteurs de produits agricoles, plus exactement du café et du cacao. Dotés d'un véritable arsenal de guerre, et donc d'une puissance de feu infernale, ils traumatisent les populations qui vaquent tranquillement à leurs occupations et arrachent leurs biens en nature et en espèce. Les populations sont très divisées sur l'origine de ces bandes armées. Elles se rejettent réciproquement la pierre sur un fond tribal, attribuant l’appartenance de ces bandits aux groupe ethniques vivant dans la région, dont certains se regardent déjà en chiens de faïence depuis la survenue de la crise. Tantôt les autochtones Wê accusent les déserteurs des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI), à savoir les supplétifs au moment des combats, qui sont en général des fils du nord, d’être à la base de l’insécurité dans la région. Tantôt les ressortissants nordistes et les allogènes accusent des miliciens, des jeunes autochtones partisans de l'ex-président Gbagbo, de créer l’insécurité dans la région. Face à ces accusations mutuelles, un climat de méfiance se dessine entre les communautés. Au grand dam de l'élan de réconciliation prôné par les autorités.
Le désarmement, une priorité
Aujourd'hui, pour résoudre ce problème de l’insécurité dans les ex-zones CNO, il faut que l'Etat s'accorde certaines priorités. Le désarmement doit être une réalité pour retirer de la circulation, les armes de guerre avec lesquelles les bandits opèrent jour et nuit sans être inquiétés. A Duékoué, après la crise, aucune opération de dépôts d’armes n’a été organisée afin d’amener les miliciens et autres ex-combattants à déposer les armes cachées. A part à Bagohouo où les supplétifs des FRCI, dirigés en son temps par le célèbre Amandé Aurémy, ont déposé les armes, permettant ainsi aux populations qui avaient peur de regagner leur village, de le faire. La police, la gendarmerie et les FRCI s’unissent et tentent de faire ce qu'elles peuvent pour lutter contre le phénomène de l’insécurité. Face à la recrudescence du banditisme, elles n'ont d'autre choix que se mettre ensemble pour être plus fortes. Des patrouilles sont organisées pour dissuader les malfrats. Des stratégies mises en place donnent des résultats probants. A l'instar de ces bandits arrêtés après s'être retirés dans la forêt de CPAR pour échapper aux forces de l'ordre, suite à l'attaque en janvier dernier du domicile du chef Baoulé, de Duékoué, Koumassi Elvis. Qui s'en est sorti avec ses jambes broyées, sa fille violée et un préjudice financier de 1.105.000 F CFA, somme ; somme colletée au cours d’une réunion avec sa communauté.
La guerre entre bandits et force de l’ordre déclenchée.
Il y a deux semaines, le 18 mars dernier, sur l’axe Duekoué-Bangolo, une fusillade éclatait entre coupeurs de route et gendarmes non loin du village de Guinglo situé à 2 km environ de la ville de Bangolo. Ce dimanche-là, les malfrats ont réussi à détourner un minicar de transport en commun conduit dans les broussailles. Au moment ou les scélérats dépouillaient les passagers, ils ont été surpris par des gendarmes en patrouille non loin du village de Guinglo. Sans plus attendre, ils accueillent ces visiteurs inattendus par des feux nourris et les contraignent au replis sous l'effet des tirs et de leur puissance de feu. Ils aura fallu aux gendarmes de recourir au renfort des FRCI pour opposer une farouche résistance à ces bandits lourdement armés. Ce jour encore, les crépitements des armes vont rappeler aux populations la prise de Bangolo de mars 2011. Avant d'arriver à ces fusillades, en effet, les bandits avaient déjà fait 4 blessés graves dont 2 femmes par des tirs sur le mini-car pour contraindre le chauffeur à prendre une piste dans la broussaille. Ce sont ces coups de feu qui ont attiré l’attention des villageois et des gendarmes en patrouille. Il y a quelques jours, le samedi 24 mars 2012, un autre ''western'' et non des moindres s’est déroulé, vers 13 heures à Béoué. Village situé sur l’axe Duekoué-Bangolo et réputé nid des bandits. Selon les informations recueillies, ce jour-là, les malfrats, certainement du village, ont pourchassé des paysans burkinabé de leurs campements en tirant plusieurs coups de feu. Ceux-ci ont pris la fuite pour se retrouver dans le village de Béoué. Les gendarmes en patrouille, alertés par les détonations, se rendent dans le village. Au vu des véhicules de ces gendarmes et les FRCI, les bandits libèrent des tirs en leur direction. La riposte est instantanée. Selon notre informateur qui a vécu la scène, ces échanges de tirs ont duré plus de 30 mn. Deux jeunes paysans burkinabé ont été portés disparus, deux éléments des FRCI tués. Aux dernières nouvelles, deux autres corps auraient été retrouvés dans les broussailles, portant le nombre total des morts à quatre. Un autre exemple qui illustre fort combien les bandits foisonnent dans le département de Bangolo, troublant le sommeil et la quiétude des citoyens et n'accordant aucun répit aux forces de l’ordre.
Forêt classée du Mont Péko, une poudrière cachée ou un nid de bandits!
La forêt classée du Mont Péko, à cheval sur les départements de Duékoué, Bangolo et Kouibly, était, depuis la crise post-électorale, sous le contrôle du célèbre Burkinabé Amandé Aurémy. Un ex-combattant supplétif des FRCI qui avait à son actif plusieurs éléments. Ceux-ci, après avoir combattu se sont repliés dans cette forêt interdite pour vaquer aux travaux champêtres. Ils ont été désarmés le 10 août 2011 à Bagohouo, lors d'une cérémonie au cours de laquelle 85 ex-combattants ont déposé les armes. Le 30 septembre 2011, 25 autres éléments retardataires ont déposé leurs armes et munitions. Mais, certains autochtones soutiennent que les armes de guerre qu’ils détenaient n’ont pas été toutes déposées et que ce sont plutôt les fusils de chasse qui l'ont été. Les miliciens, venus de Bangolo pour prêter main-forte à leurs camarades de Duékoué après leur échec face au déluge de feu des FRCI, se sont eux aussi volatilisés dans la nature avec les kalachnikovs qu’ils détenaient. Tous ces hommes illégalement armés circulent dans la région du Guémon et y créent les problèmes de sécurité. Des bruits circulent de partout sur leur cachette: la forêt classée du Mont Péko pour certains, et des campements pour d'autres. Ces Bandits ont décidé de mener la vie dure aux FRCI et aux gendarmes dans la région du Guémon. En témoignent les fusillades répétées entre les coupeurs de route et les forces de l'ordre dans les départements susmentionnés dont les populations interpellent le gouvernement et réclament des mesures draconiennes pour faire face à ce phénomène.
K.K Théodore (Région du Guémon et du Cavally)
Bangolo, nid des coupeurs de route.
La forêt classée du Mont Péko, une poudrière
Le gouvernement interpelé.
L'ouest de la Côte d'Ivoire demeure une zone dangereuse depuis la fin de la crise post-électorale. L'insécurité grandissante dans les départements de Duékoué et de Bangolo à atteint un niveau qui inquiète. Ce, à quelques semaines de la visite du chef de l'Etat, Alassane Ouattara, prévue du 20 au 24 avril prochain, après avoir été reportée une fois, il y a quelques mois. Après les élections législatives et le démarrage de la campagne agricole, les départements de Duékoué et de Bangolo sont devenus, en effet, de véritables nids de coupeurs de route. Il ne se passe de jour sans que des individus mal intentionnés ne fassent parler d’eux dans ces deux départements productrices de café et de cacao.
Une nouvelle race de coupeurs de route sévit
A Duékoué comme à Bangolo, les bandits, après avoir dépouillé leurs victimes, emportent leurs engins et même parfois leurs tenues vestimentaires. C'est ce qui s'est produit, il y a un mois, le dimanche 26 février 2012, au grand étonnement des populations de Bangolo. Ce jour-là, des coupeurs de route au nombre de six (6), et puissamment armés de fusils d'assaut, notamment des Kalachnikovs, ainsi que des fusils de calibre 12 à canon scié, vont s'attaquer à un minicar de transport en commun sur l’axe Dah-Guinglo. Le dimanche étant jour de marché à Dah, le minicar en provenance du village avait à son bord des commerçants. Après quelques minutes de route, des individus encagoulés sortent de la broussaille et intiment l’ordre au chauffeur de s’immobiliser. L'infortuné conducteur, qui tient la vie d’une vingtaine de personnes dans son véhicule, s’exécute. Les quidams dépouillent les passagers de leur argent et leurs téléphones portables. Alors que l’on croyait leur forfait achevé, les scélérats maintiennent leurs armes au poing et demandent aux passagers, hommes et femmes, d’ôter leurs habits. Etonnés de cette nouvelle pratique des malfrats, c'est des passagers tout désabusés qui se jettent les regards les uns aux autres, hésitant à s'exécuter. Sous la menace de l'un des bandits, les victimes ne se font plus prier pour se dépouiller de leurs habits et se présenter nus, femmes comme garçons, devant ces hommes en armes surexcités et prêts à tout pour obtenir leur butin. Sans remords, les scélérats emballent les habits dans un des pagnes arrachés aux femmes. L'un d’eux le charge et ils prennent la direction du village de Dah, où le marché continue de battre son plein. Au passage, ils intiment l'ordre à leurs victimes de remonter à bord de leur véhicule et de débrayer. Comme à Bangolo, dans le département de Duékoué, des agressions ont lieu généralement dans les broussailles aux alentours du camp des déplacés. Plusieurs plaintes ont été déposées à cet effet à la police et à la gendarmerie. Le fait le plus marquant de ces derniers temps, c'est l’assassinat de M. Minga Yatié, un paysan ligoté et tué le vendredi 02 mars, alors qu’il venait de son champ situé non loin du site des déplacés. La moto de la victime est aussitôt emportée par ces assassins. Outre ces genres d'attaques qui se déroulent dans la commune, les coupeurs de route font montre d'une capacité de nuisance à nul pareil sur les axes des départements de Bangolo et de Duékoué. L’insécurité a atteint des proportions qui dépassent le tolérable. A telle enseigne qu'elle plonge les populations dans une psychose sans précédent. Même en pleine journée, des quidams opèrent et violent leurs victimes.
Des populations complices de malfaiteurs?
A Duékoué tout comme à Bangolo où les coupeurs de route continuent de défier les forces de l’ordre, les populations refusent de dénoncer de façon claire les auteurs des actes criminels quand bien même certains habitants les connaissent. G.H, habitant de Gouégui, ville rattachée à Bangolo, dénonce cette complicité tacite avec beaucoup d'amertume. «Si tu dénonces un coupeur de route, ta vie est en danger. Parce que ce dernier après sa sortie de prison, peut te tuer ou ses parents peuvent même s'en prendre violemment à toi». Une source bien introduite dans le camp des déplacés de Duékoué indique même la présence de bandits parmi eux sur le site de Nanhibly. Selon ce confident, les scélérats sortent pour opérer et reviennent dans le camp des déplacés devenu une cachette idéale, un gîte pour battre en retraite. Mais, au fond, qui sont ces hommes armés qui sèment la terreur dans la région du Guémon?
Les populations s’accusent mutuellement
La prolifération des armes à la faveur de la crise post-électorale crée aujourd’hui l’insécurité dans les ex-régions Centre-Nord-Ouest (CNO) en général et en particulier dans la région du Guémon, nouvelle boucle du Cacao en Côte d’Ivoire. Depuis le démarrage de la campagne agricole, les coupeurs de route n'accordent plus de répit à leurs victimes, qui se multiplient tant du côté des passagers que des pisteurs de produits agricoles, plus exactement du café et du cacao. Dotés d'un véritable arsenal de guerre, et donc d'une puissance de feu infernale, ils traumatisent les populations qui vaquent tranquillement à leurs occupations et arrachent leurs biens en nature et en espèce. Les populations sont très divisées sur l'origine de ces bandes armées. Elles se rejettent réciproquement la pierre sur un fond tribal, attribuant l’appartenance de ces bandits aux groupe ethniques vivant dans la région, dont certains se regardent déjà en chiens de faïence depuis la survenue de la crise. Tantôt les autochtones Wê accusent les déserteurs des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI), à savoir les supplétifs au moment des combats, qui sont en général des fils du nord, d’être à la base de l’insécurité dans la région. Tantôt les ressortissants nordistes et les allogènes accusent des miliciens, des jeunes autochtones partisans de l'ex-président Gbagbo, de créer l’insécurité dans la région. Face à ces accusations mutuelles, un climat de méfiance se dessine entre les communautés. Au grand dam de l'élan de réconciliation prôné par les autorités.
Le désarmement, une priorité
Aujourd'hui, pour résoudre ce problème de l’insécurité dans les ex-zones CNO, il faut que l'Etat s'accorde certaines priorités. Le désarmement doit être une réalité pour retirer de la circulation, les armes de guerre avec lesquelles les bandits opèrent jour et nuit sans être inquiétés. A Duékoué, après la crise, aucune opération de dépôts d’armes n’a été organisée afin d’amener les miliciens et autres ex-combattants à déposer les armes cachées. A part à Bagohouo où les supplétifs des FRCI, dirigés en son temps par le célèbre Amandé Aurémy, ont déposé les armes, permettant ainsi aux populations qui avaient peur de regagner leur village, de le faire. La police, la gendarmerie et les FRCI s’unissent et tentent de faire ce qu'elles peuvent pour lutter contre le phénomène de l’insécurité. Face à la recrudescence du banditisme, elles n'ont d'autre choix que se mettre ensemble pour être plus fortes. Des patrouilles sont organisées pour dissuader les malfrats. Des stratégies mises en place donnent des résultats probants. A l'instar de ces bandits arrêtés après s'être retirés dans la forêt de CPAR pour échapper aux forces de l'ordre, suite à l'attaque en janvier dernier du domicile du chef Baoulé, de Duékoué, Koumassi Elvis. Qui s'en est sorti avec ses jambes broyées, sa fille violée et un préjudice financier de 1.105.000 F CFA, somme ; somme colletée au cours d’une réunion avec sa communauté.
La guerre entre bandits et force de l’ordre déclenchée.
Il y a deux semaines, le 18 mars dernier, sur l’axe Duekoué-Bangolo, une fusillade éclatait entre coupeurs de route et gendarmes non loin du village de Guinglo situé à 2 km environ de la ville de Bangolo. Ce dimanche-là, les malfrats ont réussi à détourner un minicar de transport en commun conduit dans les broussailles. Au moment ou les scélérats dépouillaient les passagers, ils ont été surpris par des gendarmes en patrouille non loin du village de Guinglo. Sans plus attendre, ils accueillent ces visiteurs inattendus par des feux nourris et les contraignent au replis sous l'effet des tirs et de leur puissance de feu. Ils aura fallu aux gendarmes de recourir au renfort des FRCI pour opposer une farouche résistance à ces bandits lourdement armés. Ce jour encore, les crépitements des armes vont rappeler aux populations la prise de Bangolo de mars 2011. Avant d'arriver à ces fusillades, en effet, les bandits avaient déjà fait 4 blessés graves dont 2 femmes par des tirs sur le mini-car pour contraindre le chauffeur à prendre une piste dans la broussaille. Ce sont ces coups de feu qui ont attiré l’attention des villageois et des gendarmes en patrouille. Il y a quelques jours, le samedi 24 mars 2012, un autre ''western'' et non des moindres s’est déroulé, vers 13 heures à Béoué. Village situé sur l’axe Duekoué-Bangolo et réputé nid des bandits. Selon les informations recueillies, ce jour-là, les malfrats, certainement du village, ont pourchassé des paysans burkinabé de leurs campements en tirant plusieurs coups de feu. Ceux-ci ont pris la fuite pour se retrouver dans le village de Béoué. Les gendarmes en patrouille, alertés par les détonations, se rendent dans le village. Au vu des véhicules de ces gendarmes et les FRCI, les bandits libèrent des tirs en leur direction. La riposte est instantanée. Selon notre informateur qui a vécu la scène, ces échanges de tirs ont duré plus de 30 mn. Deux jeunes paysans burkinabé ont été portés disparus, deux éléments des FRCI tués. Aux dernières nouvelles, deux autres corps auraient été retrouvés dans les broussailles, portant le nombre total des morts à quatre. Un autre exemple qui illustre fort combien les bandits foisonnent dans le département de Bangolo, troublant le sommeil et la quiétude des citoyens et n'accordant aucun répit aux forces de l’ordre.
Forêt classée du Mont Péko, une poudrière cachée ou un nid de bandits!
La forêt classée du Mont Péko, à cheval sur les départements de Duékoué, Bangolo et Kouibly, était, depuis la crise post-électorale, sous le contrôle du célèbre Burkinabé Amandé Aurémy. Un ex-combattant supplétif des FRCI qui avait à son actif plusieurs éléments. Ceux-ci, après avoir combattu se sont repliés dans cette forêt interdite pour vaquer aux travaux champêtres. Ils ont été désarmés le 10 août 2011 à Bagohouo, lors d'une cérémonie au cours de laquelle 85 ex-combattants ont déposé les armes. Le 30 septembre 2011, 25 autres éléments retardataires ont déposé leurs armes et munitions. Mais, certains autochtones soutiennent que les armes de guerre qu’ils détenaient n’ont pas été toutes déposées et que ce sont plutôt les fusils de chasse qui l'ont été. Les miliciens, venus de Bangolo pour prêter main-forte à leurs camarades de Duékoué après leur échec face au déluge de feu des FRCI, se sont eux aussi volatilisés dans la nature avec les kalachnikovs qu’ils détenaient. Tous ces hommes illégalement armés circulent dans la région du Guémon et y créent les problèmes de sécurité. Des bruits circulent de partout sur leur cachette: la forêt classée du Mont Péko pour certains, et des campements pour d'autres. Ces Bandits ont décidé de mener la vie dure aux FRCI et aux gendarmes dans la région du Guémon. En témoignent les fusillades répétées entre les coupeurs de route et les forces de l'ordre dans les départements susmentionnés dont les populations interpellent le gouvernement et réclament des mesures draconiennes pour faire face à ce phénomène.
K.K Théodore (Région du Guémon et du Cavally)