Interview de rupture dans un pays en pleine rupture. Ainsi pourrait être résumé l’entretien radiotélévisé accordé vendredi dernier, par le chef de l’Etat aux médias de service public (RTI et Fraternité Matin). Tant elle a donné raison à ceux qui estiment que la Côte d’Ivoire a définitivement tourné la page d’une décennie perdue. Une décennie où gouverner était à peu près régner dans la cour du roi Petaud ! Sans véritable repères et où désordre, intrigues, opacité et combines en tout genre étaient la règle.
Eh bien, on peut le dire, les choses évoluent positivement sous Ouattara ! On est en pleine transparence et la gestion des affaires de l’Etat se fait dans une vitrine claire et accessible à l’appréciation des gouvernés.
C’est bien donc sous l’angle de la clarté, où rien n’est à cacher aux Ivoiriens, qu’il faut appréhender cette interview. Laquelle, dans sa conception, sa forme, sa réalisation et, surtout, l’esprit même qui y a présidé, aura fait oublier les véritables caisses à propagande politicienne qui nous ont été servie par le passé par cette même télévision.
Premier point de rupture : l’idée même d’une interview « locale » du chef de l’Etat, à sa propre demande, pour lui permettre, à peine un an après son accession au pouvoir, de faire le bilan de son action. On a beau regarder dans le rétroviseur de ces dix dernières années, on ne voit pas quand cela s’est passé ainsi.
Deuxième point de rupture : le décor à la fois solennel, sobre et raffiné où le chef de l’Etat, assis dans un somptueux bureau, le drapeau national dressé derrière lui, reçoit deux journalistes assis en face de lui, comme des visiteurs. Rien à avoir avec les plateaux surchargés où journalistes et interviewés suent parfois à grosses gouttes.
Troisième point de rupture : le choix des journalistes, qui n’est pas fait sur la base des affinités politiques avec le l’interviewé. Résultat : les débats étaient francs, sans fioriture ni flagorneries. Par exemple, notre consœur Agnès Kraidi, connue et reconnue pour sa proximité militante avec le FPI, a tenté d’acculer le chef de l’Etat par des questions que ne lui aurait peut-être pas posé un journaliste proche du RDR. Cela a eu pour mérite de donner du crédit à l’interview. D’autres n’ont jamais tenté cette « aventure ».
Quatrième point de rupture : le ton des débats. La légendaire courtoisie, la politesse et la civilité du chef de l’Etat, qui n’a jamais élevé la voix, tentant même parfois de mettre à l’aise les journalistes, ont rendu très digeste cette entrevue. On connaît bien de ce point de vue les non moins légendaires coups de gueule et désinvolture d’un Laurent Gbagbo, qui croyait qu’il fallait toujours intimider ses interlocuteurs pour se tirer d’affaires.
De fait, cette interview aura montré aux Ivoiriens que la Côte d’Ivoire, à l’instar des pays développés, peut consolider ses acquis démocratiques, donner de la pulsion aux principes de la bonne gouvernance, moteur de tout développement pour un pays. Il suffit seulement que le chef de l’Etat soit un homme moderne, ouvert et responsable. La presse, qu’elle soit hargneuse ou partisane finira par épouser cette trajectoire.
KORE EMMANUEL
Eh bien, on peut le dire, les choses évoluent positivement sous Ouattara ! On est en pleine transparence et la gestion des affaires de l’Etat se fait dans une vitrine claire et accessible à l’appréciation des gouvernés.
C’est bien donc sous l’angle de la clarté, où rien n’est à cacher aux Ivoiriens, qu’il faut appréhender cette interview. Laquelle, dans sa conception, sa forme, sa réalisation et, surtout, l’esprit même qui y a présidé, aura fait oublier les véritables caisses à propagande politicienne qui nous ont été servie par le passé par cette même télévision.
Premier point de rupture : l’idée même d’une interview « locale » du chef de l’Etat, à sa propre demande, pour lui permettre, à peine un an après son accession au pouvoir, de faire le bilan de son action. On a beau regarder dans le rétroviseur de ces dix dernières années, on ne voit pas quand cela s’est passé ainsi.
Deuxième point de rupture : le décor à la fois solennel, sobre et raffiné où le chef de l’Etat, assis dans un somptueux bureau, le drapeau national dressé derrière lui, reçoit deux journalistes assis en face de lui, comme des visiteurs. Rien à avoir avec les plateaux surchargés où journalistes et interviewés suent parfois à grosses gouttes.
Troisième point de rupture : le choix des journalistes, qui n’est pas fait sur la base des affinités politiques avec le l’interviewé. Résultat : les débats étaient francs, sans fioriture ni flagorneries. Par exemple, notre consœur Agnès Kraidi, connue et reconnue pour sa proximité militante avec le FPI, a tenté d’acculer le chef de l’Etat par des questions que ne lui aurait peut-être pas posé un journaliste proche du RDR. Cela a eu pour mérite de donner du crédit à l’interview. D’autres n’ont jamais tenté cette « aventure ».
Quatrième point de rupture : le ton des débats. La légendaire courtoisie, la politesse et la civilité du chef de l’Etat, qui n’a jamais élevé la voix, tentant même parfois de mettre à l’aise les journalistes, ont rendu très digeste cette entrevue. On connaît bien de ce point de vue les non moins légendaires coups de gueule et désinvolture d’un Laurent Gbagbo, qui croyait qu’il fallait toujours intimider ses interlocuteurs pour se tirer d’affaires.
De fait, cette interview aura montré aux Ivoiriens que la Côte d’Ivoire, à l’instar des pays développés, peut consolider ses acquis démocratiques, donner de la pulsion aux principes de la bonne gouvernance, moteur de tout développement pour un pays. Il suffit seulement que le chef de l’Etat soit un homme moderne, ouvert et responsable. La presse, qu’elle soit hargneuse ou partisane finira par épouser cette trajectoire.
KORE EMMANUEL
