On ne les a pas entendus joindre leurs voix au concert des témoignages de ceux qui furent les protagonistes ou témoins oculaires des événements du 11 avril 2011. Un silence d'autant plus assourdissant que l'on s'attendait à voir les chefs de guerre de l'ex-rébellion évoquer les heures chaudes de la bataille du 11 avril 2011, ayant débouché sur l'arrestation de Gbagbo. A juste titre du reste, vu qu'au lendemain de l'épique bataille d'Abidjan, plusieurs chefs militaires s'étaient répandus dans la presse, rapportant fièrement leurs hauts faits de guerre. On ne compte pas le nombre de « commandants » de tout poil qui ont raconté les derniers instants de l'ancien chef de l'Etat dans le « bunker » et plus généralement les combats dans les rues d'Abidjan. Aussi s'attendait-on naturellement à les voir donner de la voix pour témoigner de ce qu'ils ont vécu ce fameux 11 avril 2011. Mais curieusement, aucun des ex-com'zone, ni même d'autres chefs militaires ne se sont répandus dans les journaux pour dire leur part de vérité sur ces événements d'il y a un an.
Tous se sont murés dans un bruyant silence qui n'a qu'une explication : l'interdiction faite il y a quelques mois, aux militaires de se répandre dans la presse. On se rappelle que, suite à l'incident de Vavoua à la mi-décembre 2011, Alassane Ouattara était monté lui-même au créneau pour mettre au pas les militaires. Instruction ferme avait été donnée à la hiérarchie de prendre des mesures visant à mettre fin à la chienlit. Il s'agissait pour le chef de l'Etat d'en finir avec le laisser-aller au sein de la grande muette, qui donnait l'impression qu'il n'y avait pas de capitaine dans le navire Ivoire. Ainsi a-t-il été décidé de mettre fin au rodéo auquel se livraient des éléments des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (Frci) dans les rues. Ordre a été alors donné de procéder au casernement de ceux-ci et à la traque des récalcitrants par la police militaire, créée à cet effet. C'est dans la foulée de ces mesures draconiennes qu'il sera désormais interdit aux chefs militaires de parler publiquement sans avoir reçu le Ok de la hiérarchie. Depuis lors, les sorties médiatiques des com'zone et autres « commandants » se font rares. Même les plus réputés « people », si prompts à lâcher un mot devant l'ivresse du micro, l'ont bouclé depuis. Et ce n’est pas l’envie de parler qui manque. On comprend donc qu'ils n'aient pas rompu ce silence à la faveur de la commémoration du 11 avril 2011, pour clamer leurs hauts faits de guerre.
Assane NIADA
Tous se sont murés dans un bruyant silence qui n'a qu'une explication : l'interdiction faite il y a quelques mois, aux militaires de se répandre dans la presse. On se rappelle que, suite à l'incident de Vavoua à la mi-décembre 2011, Alassane Ouattara était monté lui-même au créneau pour mettre au pas les militaires. Instruction ferme avait été donnée à la hiérarchie de prendre des mesures visant à mettre fin à la chienlit. Il s'agissait pour le chef de l'Etat d'en finir avec le laisser-aller au sein de la grande muette, qui donnait l'impression qu'il n'y avait pas de capitaine dans le navire Ivoire. Ainsi a-t-il été décidé de mettre fin au rodéo auquel se livraient des éléments des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (Frci) dans les rues. Ordre a été alors donné de procéder au casernement de ceux-ci et à la traque des récalcitrants par la police militaire, créée à cet effet. C'est dans la foulée de ces mesures draconiennes qu'il sera désormais interdit aux chefs militaires de parler publiquement sans avoir reçu le Ok de la hiérarchie. Depuis lors, les sorties médiatiques des com'zone et autres « commandants » se font rares. Même les plus réputés « people », si prompts à lâcher un mot devant l'ivresse du micro, l'ont bouclé depuis. Et ce n’est pas l’envie de parler qui manque. On comprend donc qu'ils n'aient pas rompu ce silence à la faveur de la commémoration du 11 avril 2011, pour clamer leurs hauts faits de guerre.
Assane NIADA