Simples éléments pour les uns, commandants de zone pour les autres, les anciens chefs de guerre d’Abobo grognent sous cap. C’est qu’un an après la fin du conflit armé, leur promotion traîne en longueur. C’est du moins, la confidence à nous faite, samedi dernier, au PK18, en marge d’un concert gratuit en hommage aux Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI). Sous le sceau de l’anonymat, un responsable Frci a, au nom de ses pairs, revendiqué des grades pour son contingent. « Nous ne demandons pas à devenir généraux, mais qu’on nous donne au moins des grades de lieutenant et de capitaine. Ce n’est pas exagéré pour les sacrifices que nous avons faits, au risque de notre vie, lors de la crise postélectorale », estime-t-il. Ces combattants de la liberté, qui ont enclenché les hostilités à Abidjan sur le site désormais symbolique de PK 18, n’auraient pas plus de 50 gradés en leur sein. Contrairement aux anciens FAFN dont le nombre, souligne notre interlocuteur, est de 136. ‘‘C’est inconcevable, déplore-t-il. Parce qu’au moment où nous menions le combat au PK18, ils étaient tous au Golf Hôtel’’. Les chefs de guerre sont d’autant plus sidérés qu’ils soupçonnent un manque d’intérêt de la part du chef d’Etat-major, le Général Soumaïla Bakayoko, vis-à-vis de leur dossier. Il s’agit, prévient notre informateur, d’une erreur grave. En ce sens que, insiste-t-il, ces chefs de guerre constituent un bouclier sûr pour le président Alassane Ouattara et son pouvoir. Loin d’eux, toute volonté de sédition, les grognons plaident tout simplement en faveur d’une reconnaissance pour service rendu. ‘‘Nous n’allons pas faire de soulèvement. Nous serons fidèles au président Ouattara jusqu’au bout. Mais, ces grades seront pour nous et nos enfants, le témoignage de nos actes de bravoure pour le salut de la nation », a-t-il lancé à qui de droit.
MARTIAL GALE
MARTIAL GALE