Le samedi 14 avril 2012, la salle ivoire de la jeune chambre internationale a servi de cadre à une conférence de presse organisée par l’Ong Agir pour la paix et le développement (Apd). Le président de l’Ong a saisi cette occasion pour présenter sa structure, se prononcer sur la situation sociopolitique et faire des recommandations pour résoudre les problèmes sociaux du moment. En effet, l’Ong «Agir pour la paix et le développement» a été portée sur les fonts baptismaux le 5 novembre 2011 à Abidjan. Cette initiative a été motivée par la fragilisation progressive de la Paix, perçue à l’époque comme la seconde religion des Ivoiriens, l’impact négatif de la crise postélectorale, le déficit de démocratie et surtout le manque de bonne gouvernance ainsi que la paupérisation galopante des populations. Ainsi, l’Apd voudrait par ses actions, promouvoir la paix au plan national et international, les valeurs citoyennes et démocratiques et contribuer à réaliser des projets socio-économiques. Se prononçant sur la situation sociopolitique, le Président Komenan Maurille a dénoncé, au plan social, l’impuissance du gouvernement devant la cherté de la vie, les coupures récurrentes d’eau et d’électricité dans certains quartiers d’Abidjan et autres contrées du pays. Il s’est indigné devant le climat d’insécurité qui règne dans le pays ainsi que l’occupation illicite de certaines structures publiques et privées par les Frci telles que la cité universitaire de Vridi-cité, les Universités d’Abobo-Adjamé et de Cocody, une partie de l’Institut Industriel de l’Afrique de l’Ouest (Iiao). Au plan politique, il déplore l’effectif pléthorique des membres du gouvernement. Pour lui, cet effectif apparaît budgétivore pour un pays pauvre très endetté, qui se remet difficilement d’une longue crise militaro-politique. Il s’insurge contre le cumul de fonction de certains membres du gouvernement dont 27 cumulent la fonction de ministre et député. Aussi, vu sa composition plus ou moins unicolore, il est à craindre que le parlement ivoirien n’apparaisse comme «une caisse de résonnance» du pouvoir. En ce qui concerne la réconciliation nationale, le président de l’Apd regrette l’impuissance du pouvoir quant à la création d’un climat propice à la négociation et au dialogue avec l’opposition ainsi que de véritables garanties au retour des exilés tant certaines arrestations et emprisonnements sont opérés sans motifs valables. Après avoir critiqué l’incompétence de la Cdvr ainsi que les propos virulents et guerriers des uns et des autres, il a émis quelques recommandations à l’endroit du pouvoir sur la nécessité de l’érection d’une justice impartiale, le respect de la liberté de la presse et la libération sans délai des prisonniers politiques. Enfin, à l’Onu, il demande de jouer véritablement son rôle de «maintien la paix» et non de «maintien de la peur».
Mike Parrain
Mike Parrain