Pendant que se tenait à Abidjan une réunion des ministres des affaires étrangères de la CE-DEAO, un coup d’Etat a eu lieu en Guinée Bissau, entre les deux tours de l’élection présidentielle visant à désigner un successeur à Malam Bacai Sanha, décédé en cours de mandat. Les résultats du 1er tour ont été vivement contestés par l’opposition, et Kumba Yala, un ancien président arrivé en deuxième position derrière le prétendant du parti au pouvoir Carlos Gomes Junior, a refusé de participer au second tour. Il est intéressant de noter que la CEDEAO, qui s’est fendue d’un communiqué avertissant que «tout contentieux devra être réglé à travers les voies légales de recours prévues en la matière», n’a pas été entendue par les militaires, qui ont parachevé leur coup de force. Peut-on vraiment s’en étonner, alors que le président en exercice de la CEDEAO, Alassane Dramane Ouattara, a été lui-même installé au pouvoir en Côte d’Ivoire par l’intervention meurtrière d’armées étrangères qui ont causé la mort de plusieurs milliers de personnes, sans qu’une chance ne soit donnée à une résolution du litige postélectoral par des voies de recours juridiques et pacifiques?
Politique Publié le mardi 17 avril 2012 | L’intelligent d’Abidjan