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Économie Publié le mercredi 18 avril 2012 | L’intelligent d’Abidjan

Procès café-cacao / Aucun milliard sur leurs comptes : Même en prison, des barons effectuaient des opérations bancaires

© L’intelligent d’Abidjan Par DR
Filière café-cacao : Tapé Doh Lucien, ex-PCA de la Bourse du Café-cacao (BCC)
Le procès des ex-dirigeants de la filière café-cacao n’a pas encore fini de livrer ses secrets. L’audition des experts le mardi 17 avril 2012 a concerné les comptes des ex-patrons des structures en charge de la gestion de ladite filière et de certains collaborateurs. Surtout les mouvements transactionnels qui s’y sont opérés.

Le fait surprenant, c’est que les ex-barons de la filière café-cacao, depuis la prison, ont vidé leurs comptes. Plusieurs mouvements ont été constatés, prouvant ainsi une volonté des barons de dissimuler les ressources. Il y a eu des moments où certains ont fait des retraits atteignant le montant de 20 millions de FCFA. C’est le constant fait, à la lecture des mouvements sur le compte des différents anciens patrons. Au décompte, aucun d’eux n’a de milliard sur son compte. La plupart de leurs comptes sont devenus débiteurs dans les banques. Le pot-au-rose a été découvert à la suite de l’audition des mandataires judiciaires commis pour mettre sous scellé les biens des ex-barons de la filière café-cacao depuis le 16 juillet 2008, sur la base d’une ordonnance du juge d’instruction,. Mais à la barre, ils ont fait comprendre au tribunal qu’ils n’étaient pas en mesure de faire exécuter une telle décision. Et qu’ils auraient écrit au juge d’instruction des difficultés qu’ils rencontreraient s’ils exécutaient l’ordonnance du juge d’instruction. Mieux, ils auraient souhaité que la police économique soit commise à cette tâche pour répertorier tous les biens meubles, immeubles et financiers des ex-patrons des structures avant de procéder à une quelconque mise sous scellé de l’ensemble des biens. Argument que la partie civile n’a pas trouvé trop convaincant, arguant que c’est une volonté délibérée des mandataires judiciaires de refuser d’exécuter la décision du juge d’instruction, ordonnant le gel des biens des ex-patrons de la filière café-cacao. Abordant dans le même sens, le président du tribunal estime pour sa part que les mandataires judiciaires n’avaient pas besoin d’attendre qu’un autre service fasse le travail de recherche des biens des ex-patrons de la filière café-cacao. Par exemple, s’agissant des biens financiers, Ahmed Koulibaly, le président du tribunal estime que les mandataires pouvaient tout simplement se référer aux services des banquiers et financiers qui sont disponibles à fournir toute sorte d’information, étant donné qu’ils détiennent une ordonnance du juge d’instruction. Il en est de même pour les biens immobiliers qui pouvaient être vérifiés à partir du cadastre. Pour la partie civile qui n’apprécie pas l’attitude des mandataires judiciaires, quelque chose n’a pas marché. Elle les accuse de ne pas avoir appliqué de façon délibérée l’ordonnance du juge d’instruction. Tranchant, le tribunal a renvoyé l’affaire en délibéré au lundi prochain. C’est à cette date que les mandataires judiciaires seront situés sur leur sort.

Honoré Kouassi
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