Prisonniers depuis l’arrestation de Laurent Gbagbo le 11 avril 2011, Aké N’Gbo et seize autres membres de l’ex Majorité présidentielle (dont adolescent Zo Ogbé) ont été inculpé par la justice ivoirienne pour au moins dix-huit chefs d’accusation : crimes de sang, participation à des bandes armées, atteinte à la sûreté de l'Etat, incitation à la haine, crimes économiques, vol en réunion, détournements de biens de l'Etat... Interrogé sur cet état de fait, Maître Dako Toussaint Zahui n’est pas allé du dos de la cuillère pour s’exprimer. « Nous sommes en danger. En tout cas, certains Ivoiriens sont en danger », a-t-il dit. Avant de préciser sa pensée : « Il faut observer dans les personnes qui sont sous le coup de l’inculpation qu’il y a 18 personnes et autres. Ce qui voudrait dire que dans ‘’autres’’, on pourrait mettre tout le monde. C’est pour cela que je dis que nous sommes en danger. Car ça peut être vous comme moi », a fait remarquer l’homme de droit. Qui a confirmé l’inculpation de ses clients tout en faisant remarquer qu’il y a certains parmi eux qui sont en exil. Mais pour lui, le fait le plus ‘’marquant’’ et le plus ‘’déplorable’’ c’est qu’il n’y a pas d’avancée dans le dossier et cela depuis un an maintenant. «Depuis un an on tourne en rond. Ils ont été inculpés pour un certain nombre d’infraction pour lesquelles ils n’ont pas encore été entendus et on cherche d’autres faits d’inculpations alors qu’on ne leur a pas encore dit pourquoi on les poursuit. On fait du sur place, on tourne en rond », a-t-il regretté. S’il ne se plaint pas de la procédure, Maître Dako Toussaint Zahui a apporté quelques éclaircis à ce sujet: « En ce qui concerne la première comparution au terme du code de procédure pénale de Côte d’Ivoire, la présence d’un avocat n’est pas nécessaire. C’est important mais ce n’est pas obligatoire. Puisqu’on vient simplement pour lui dire qu’il est poursuivi pour telle infraction. C’est dans le cadre du fond de l’affaire qu’il faut la présence d’un avocat». Pas question cependant pour lui de lâcher prise. «Ce que j’aimerais ajouter c’est que la marche continue. Et tant que la marche continue, les bras ne s’arrêtent pas de balancer», a-t-il conclu.
A .Dedi
A .Dedi