Poumon de l’économie ivoirienne, le Port Autonome d’Abidjan (PAA) regorge en son sein, différentes structures, au nombre desquelles, la Communauté portuaire du PAA. Son secrétaire général, Ahiman Lobé, indique à travers cet entretien, les priorités et les actions de promotion pour rendre le Port autonome d’Abidjan plus attrayant.
Que faut-il entendre par communauté portuaire ?
C’est une communauté d’intérêts qui regroupe les différents acteurs portuaires que sont les pensionnaires, les transitaires, les armateurs et les administrations tels que la direction générale des douanes, la direction générale du port, l’Office ivoirien des chargeurs. Vous avez également la Chambre d’Industrie et de Commerce de Côte d’Ivoire, l’OCAB pour les fruits et légumes, les chambres consulaires des pays de l’hinterland (le Burkina Faso, le Mali et le Niger), le CBC (Conseil Burkinabé des chargeurs), les émacies pour les Maliens. Ces derniers ne sont pas encore rentrés dans le Conseil d’Administration en tant que tel, mais sont membres de la communauté portuaire.
Mais quel est le rôle de votre structure ?
Le rôle c’est d’assurer la plus grande facilitation du passage portuaire de la marchandise, fluidifier autant que possible ce passage à travers l’amélioration des procédures, des coûts, en tout cas, toute chose qui concourt à la facilitation du passage de la marchandise par le port d’Abidjan. Nous avons aussi pour rôle de promouvoir l’espace communautaire d’Abidjan qu’on embellit pour pouvoir séduire. La communauté portuaire a été créée en 1995 à l’époque de feu Moulod, qui était encore directeur général du Port autonome d’Abidjan, qui a eu le nez creux, parce qu’en ce moment cela n’existait pas en Afrique. Ici on avait en tête la compétition, même si on se considérait comme les leaders en Afrique. Mais on ne reste pas leader si on s’endort sur ses lauriers.
Quel est son poids sur l’échiquier national et sous-régional ?
Cette communauté portuaire a permis, à sa création, de faire entendre la voix du port au-delà de la voix de toute la place portuaire à l’extérieur du port et à l’intérieur également du port. Ne dit-on pas que lorsque vous êtes ensemble, vous êtes plus forts ? C’est quand même une communauté de force et d’intérêts. La communauté a permis aussi de faire en sorte de consolider la position du port auprès de nos clients traditionnels que sont les chargeurs, les armateurs, car on savait à un moment donné qu’on était capable de décisions communes. Quand vous prenez un membre de la communauté portuaire qui va défendre un marché dans un pays de l’étranger, n’importe lequel, à l’époque que se passait-il ? Il allait pour vendre simplement son produit ! Et comme il se retrouvait souvent en compétition avec des concurrents, il avait tendance à ‘’dénigrer’’ les autres compétiteurs. Or, en le faisant, c’est sur la communauté portuaire ivoirienne qu’il tapait. Puisqu’il créée les conditions de voir le client se détourner parce que pour le client, la marchandise, c’est du bout en bout. Pour l’acheteur, il faut que son produit arrive par le trafic dans les meilleures conditions possibles. C’est pourquoi les difficultés qui peuvent se produire sur le passage de la marchandise peuvent être de diverses sortes. L’intérêt de la communauté portuaire, c’est de faire en sorte que toutes ces difficultés puissent être réglées de la façon la plus optimale possible et de permettre d’être beaucoup plus compétitif.
Etes-vous dans une situation de monopole ou avez-vous des concurrents au niveau du Port d’Abidjan et est-ce que votre domaine de compétence s’étend aussi au niveau du Port de San-Pedro ?
Il s’agit de la communauté portuaire d’Abidjan. San-Pedro a également sa communauté portuaire. Ce sont deux entités autonomes, même si on peut être complémentaire.
En termes de sécurité et sûreté. Pensez-vous que la communauté portuaire peut rassurer tous ces armateurs pour la destination Côte d’Ivoire ?
Cela nécessite des actions concrètes. On a le code ISPS, un processus dans lequel on s’est mis depuis des années avec des certificats qui ont été effectivement délivrés et qui montrent que nous sommes très bien placés. Il y a donc une cotation qui est loin d’être mauvaise qui nous est attribuée.
Et en termes de qualité, êtes-vous certifiés ?
Nous avons plusieurs certifications. Nous avons toutes les certifications qu’on peut solliciter dans le cadre d’activités comme celle-là.
Y a-t-il eu une responsabilité de la part de la communauté portuaire dans l’affaire des déchets toxiques ?
Ce type d’incident extrêmement malheureux, n’est pas l’apanage du Port d’Abidjan. Ce sont des choses qui arrivent du fait des hommes, par les procédures. Je pense que si on n’avait pu faire attention à un certain nombre de chose, aujourd’hui, cette expérience douloureuse nous a permis de capitaliser là-dessus. Et donc de prendre un certain nombre de mesures pour permettre à ce que ça ne se répète plus. Maintenant, il ne m’appartient pas de définir les responsabilités. Il y a les autorités qui sont en charge de ces questions-là.
Mais la communauté se sent-elle comptable de cet incident?
Comme je l’ai dit, c’est un ensemble d’entités qui se met ensemble pour travailler au port d’Abidjan. S’il y a un problème sur la place portuaire d’Abidjan, tout le monde naturellement en souffre et se sent, d’une façon ou d’une autre, responsable.
Je veux revenir sur votre rentrée commerciale qui a eue lieu récemment. Est-ce que la communauté portuaire est satisfaite du résultat réalisé par le port d’Abidjan ?
C’est même très satisfaisant. C’est-à-dire qu’après cette crise qui a été lourde de conséquences étant donné qu’il n’y avait pas de trafic, sortir de là avec un tel résultat c’est satisfaisant. Comparer les chiffres avec ceux de la période précédente où il n’y avait pas de crise pour vous en rendre compte. Ce sont des résultats de relance et de reprise d’activité. A ce stade, on ne peut qu’être satisfait et souhaiter que cela continue.
Vous jugez les résultats satisfaisants, mais comment comprendre ou expliquer cette vague de licenciement au port ?
Les licenciements dans une société sont le fait du management de cette société. Je n’ai pas les conditions dans lesquelles ces licenciements ont pu se faire et permettez-moi de ne pas rentrer dans ce débat. Il y a des motifs de management qui amènent une société, à un moment donné, à se séparer de ses employés.
On voit que vous êtes en train de travailler à redynamiser cette communauté portuaire au vu des résultats efficients. Mais quelles sont les perspectives ?
Les perspectives s’évaluent en termes de trafic liés bien sûr à l’activité économique du pays et qui reprend. On a, à l’intérieur de la Côte d’Ivoire comme à l’extérieur, dans des pays comme le Niger, des potentialités de plus en plus importantes en matière de substances minières et autres gisements qui se découvrent et qu’on commence à exploiter. On a donc des potentialités importantes sur lesquelles il faut se préparer. Nous sommes un grand port avec énormément de potentialités et de capacité. Et ce port à la limite ne s’adresse pas qu’à la Côte d’Ivoire.
Quel est le rang qu’occupe le Port d’Abidjan en termes de fluidité et d’activité en Afrique et quels sont les objectifs de la communauté portuaire et quel rang visez-vous pour la Côte d’Ivoire ?
Nous sommes le 2ème plus grand port de l’Afrique subsaharienne. 2ème port après Durban. Naturellement, quand on est classé 2ème, on veut être 1er. Mais on veut surtout être un port de référence mondiale et on en a les moyens, car on se les donne. On était bien lancé mais cette crise a constitué un frein. Mais il faut repartir.
Au niveau des infrastructures du port, pensez-vous qu’elles vont évoluer ?
Ce qu’il y a à dire c’est d’anticiper le développement. Vu que nous sommes le 2ème port, cela voudrait dire que nous avons des infrastructures. Dans nos différents plans directeurs nous avons toujours su anticiper. Il s’agit de donner un peu plus de capacité d’accueil de navires à travers les profondeurs du Ghana, trouver les moyens pour l’élargissement du canal, afin de recevoir beaucoup plus de gros navires; créer de nouveaux espaces à travers des gains par remblais, par la lagune ou avec l’extension à l’île Bouley.
On se quitte…
J’espère que nous allons pouvoir entamer notre développement. Car on n’a surtout pas besoin de guerre. Nous devons pouvoir transcender un certain nombre de divergences qui empêchent le développement d’un pays qui était en développement et qui par notre faute est redevenu sous-développé. Inversons cette tendance rapidement. Je pense qu’il y a de l’espoir. La communauté portuaire d’Abidjan jouera sa partition, pour voir ce développement qu’elle appelle de tout son cœur arriver.
A Dedi
Que faut-il entendre par communauté portuaire ?
C’est une communauté d’intérêts qui regroupe les différents acteurs portuaires que sont les pensionnaires, les transitaires, les armateurs et les administrations tels que la direction générale des douanes, la direction générale du port, l’Office ivoirien des chargeurs. Vous avez également la Chambre d’Industrie et de Commerce de Côte d’Ivoire, l’OCAB pour les fruits et légumes, les chambres consulaires des pays de l’hinterland (le Burkina Faso, le Mali et le Niger), le CBC (Conseil Burkinabé des chargeurs), les émacies pour les Maliens. Ces derniers ne sont pas encore rentrés dans le Conseil d’Administration en tant que tel, mais sont membres de la communauté portuaire.
Mais quel est le rôle de votre structure ?
Le rôle c’est d’assurer la plus grande facilitation du passage portuaire de la marchandise, fluidifier autant que possible ce passage à travers l’amélioration des procédures, des coûts, en tout cas, toute chose qui concourt à la facilitation du passage de la marchandise par le port d’Abidjan. Nous avons aussi pour rôle de promouvoir l’espace communautaire d’Abidjan qu’on embellit pour pouvoir séduire. La communauté portuaire a été créée en 1995 à l’époque de feu Moulod, qui était encore directeur général du Port autonome d’Abidjan, qui a eu le nez creux, parce qu’en ce moment cela n’existait pas en Afrique. Ici on avait en tête la compétition, même si on se considérait comme les leaders en Afrique. Mais on ne reste pas leader si on s’endort sur ses lauriers.
Quel est son poids sur l’échiquier national et sous-régional ?
Cette communauté portuaire a permis, à sa création, de faire entendre la voix du port au-delà de la voix de toute la place portuaire à l’extérieur du port et à l’intérieur également du port. Ne dit-on pas que lorsque vous êtes ensemble, vous êtes plus forts ? C’est quand même une communauté de force et d’intérêts. La communauté a permis aussi de faire en sorte de consolider la position du port auprès de nos clients traditionnels que sont les chargeurs, les armateurs, car on savait à un moment donné qu’on était capable de décisions communes. Quand vous prenez un membre de la communauté portuaire qui va défendre un marché dans un pays de l’étranger, n’importe lequel, à l’époque que se passait-il ? Il allait pour vendre simplement son produit ! Et comme il se retrouvait souvent en compétition avec des concurrents, il avait tendance à ‘’dénigrer’’ les autres compétiteurs. Or, en le faisant, c’est sur la communauté portuaire ivoirienne qu’il tapait. Puisqu’il créée les conditions de voir le client se détourner parce que pour le client, la marchandise, c’est du bout en bout. Pour l’acheteur, il faut que son produit arrive par le trafic dans les meilleures conditions possibles. C’est pourquoi les difficultés qui peuvent se produire sur le passage de la marchandise peuvent être de diverses sortes. L’intérêt de la communauté portuaire, c’est de faire en sorte que toutes ces difficultés puissent être réglées de la façon la plus optimale possible et de permettre d’être beaucoup plus compétitif.
Etes-vous dans une situation de monopole ou avez-vous des concurrents au niveau du Port d’Abidjan et est-ce que votre domaine de compétence s’étend aussi au niveau du Port de San-Pedro ?
Il s’agit de la communauté portuaire d’Abidjan. San-Pedro a également sa communauté portuaire. Ce sont deux entités autonomes, même si on peut être complémentaire.
En termes de sécurité et sûreté. Pensez-vous que la communauté portuaire peut rassurer tous ces armateurs pour la destination Côte d’Ivoire ?
Cela nécessite des actions concrètes. On a le code ISPS, un processus dans lequel on s’est mis depuis des années avec des certificats qui ont été effectivement délivrés et qui montrent que nous sommes très bien placés. Il y a donc une cotation qui est loin d’être mauvaise qui nous est attribuée.
Et en termes de qualité, êtes-vous certifiés ?
Nous avons plusieurs certifications. Nous avons toutes les certifications qu’on peut solliciter dans le cadre d’activités comme celle-là.
Y a-t-il eu une responsabilité de la part de la communauté portuaire dans l’affaire des déchets toxiques ?
Ce type d’incident extrêmement malheureux, n’est pas l’apanage du Port d’Abidjan. Ce sont des choses qui arrivent du fait des hommes, par les procédures. Je pense que si on n’avait pu faire attention à un certain nombre de chose, aujourd’hui, cette expérience douloureuse nous a permis de capitaliser là-dessus. Et donc de prendre un certain nombre de mesures pour permettre à ce que ça ne se répète plus. Maintenant, il ne m’appartient pas de définir les responsabilités. Il y a les autorités qui sont en charge de ces questions-là.
Mais la communauté se sent-elle comptable de cet incident?
Comme je l’ai dit, c’est un ensemble d’entités qui se met ensemble pour travailler au port d’Abidjan. S’il y a un problème sur la place portuaire d’Abidjan, tout le monde naturellement en souffre et se sent, d’une façon ou d’une autre, responsable.
Je veux revenir sur votre rentrée commerciale qui a eue lieu récemment. Est-ce que la communauté portuaire est satisfaite du résultat réalisé par le port d’Abidjan ?
C’est même très satisfaisant. C’est-à-dire qu’après cette crise qui a été lourde de conséquences étant donné qu’il n’y avait pas de trafic, sortir de là avec un tel résultat c’est satisfaisant. Comparer les chiffres avec ceux de la période précédente où il n’y avait pas de crise pour vous en rendre compte. Ce sont des résultats de relance et de reprise d’activité. A ce stade, on ne peut qu’être satisfait et souhaiter que cela continue.
Vous jugez les résultats satisfaisants, mais comment comprendre ou expliquer cette vague de licenciement au port ?
Les licenciements dans une société sont le fait du management de cette société. Je n’ai pas les conditions dans lesquelles ces licenciements ont pu se faire et permettez-moi de ne pas rentrer dans ce débat. Il y a des motifs de management qui amènent une société, à un moment donné, à se séparer de ses employés.
On voit que vous êtes en train de travailler à redynamiser cette communauté portuaire au vu des résultats efficients. Mais quelles sont les perspectives ?
Les perspectives s’évaluent en termes de trafic liés bien sûr à l’activité économique du pays et qui reprend. On a, à l’intérieur de la Côte d’Ivoire comme à l’extérieur, dans des pays comme le Niger, des potentialités de plus en plus importantes en matière de substances minières et autres gisements qui se découvrent et qu’on commence à exploiter. On a donc des potentialités importantes sur lesquelles il faut se préparer. Nous sommes un grand port avec énormément de potentialités et de capacité. Et ce port à la limite ne s’adresse pas qu’à la Côte d’Ivoire.
Quel est le rang qu’occupe le Port d’Abidjan en termes de fluidité et d’activité en Afrique et quels sont les objectifs de la communauté portuaire et quel rang visez-vous pour la Côte d’Ivoire ?
Nous sommes le 2ème plus grand port de l’Afrique subsaharienne. 2ème port après Durban. Naturellement, quand on est classé 2ème, on veut être 1er. Mais on veut surtout être un port de référence mondiale et on en a les moyens, car on se les donne. On était bien lancé mais cette crise a constitué un frein. Mais il faut repartir.
Au niveau des infrastructures du port, pensez-vous qu’elles vont évoluer ?
Ce qu’il y a à dire c’est d’anticiper le développement. Vu que nous sommes le 2ème port, cela voudrait dire que nous avons des infrastructures. Dans nos différents plans directeurs nous avons toujours su anticiper. Il s’agit de donner un peu plus de capacité d’accueil de navires à travers les profondeurs du Ghana, trouver les moyens pour l’élargissement du canal, afin de recevoir beaucoup plus de gros navires; créer de nouveaux espaces à travers des gains par remblais, par la lagune ou avec l’extension à l’île Bouley.
On se quitte…
J’espère que nous allons pouvoir entamer notre développement. Car on n’a surtout pas besoin de guerre. Nous devons pouvoir transcender un certain nombre de divergences qui empêchent le développement d’un pays qui était en développement et qui par notre faute est redevenu sous-développé. Inversons cette tendance rapidement. Je pense qu’il y a de l’espoir. La communauté portuaire d’Abidjan jouera sa partition, pour voir ce développement qu’elle appelle de tout son cœur arriver.
A Dedi