Des choses vont changer au niveau des conditions pour la détention d`armes de petits calibres en Côte d`Ivoire. Pour ce faire, l`Etat ivoirien a décidé de procéder au marquage de toutes ses armes. « Le marquage se fera dans un premier temps sur les armes en stock », a indiqué le Général Désiré Adjoussou, président de la Commission nationale de lutte contre la prolifération des armes légères et de petits calibres(COMNAT-ALPC). C`était à l`ouverture d`un séminaire national sur le marquage des armes et le logiciel pour l`enregistrement des données, qui se tient depuis le 2 mai 2012 à l`Ecole de la Gendarmerie à Cocody. Dans le cadre de ce projet financé sur trois ans par l`Union Européenne, la Côte d`Ivoire bénéficie de deux machines et d`une formation sur leur utilisation. « Cela facilitera désormais un suivi systémique des armes légères et de petit calibre, depuis le fabricant jusqu`à l’utilisateur final », a-t-il ajouté. Avant d`estimer qu`il s`agit d`une grande avancée qui contribuera à mener le combat contre la prolifération et la circulation illicite des armes. On s`en souvient, le ministre d`Etat, ministre de l`Intérieur Hamed Bakayoko avait fait savoir qu`il mettait un terme aux anciens permis de port d`arme en Côte d`Ivoire. Il avait par conséquent invité les détenteurs de ces permis à les déposer auprès de ses services compétents. « Depuis un mois que nous avons lancé l`opération, nous n`avons enregistré que 38 permis de port d`arme. C`est peu », nous a confié un membre de son cabinet. Sur les raisons de ce manque d`engouement, nos sources révèlent ceci : « De nombreux Ivoiriens ont acquis cesdits documents de façon irrégulière. Ils ont peur qu`on découvre cette fraude ». « En clair, l`existence de circuits parallèles pour l`acquisition de permis de port d`arme était un fait indéniable ; il fallait y mettre fin, pour la sécurité des Ivoiriens », ajoute-t-il. D`ailleurs, il a été demandé aux Etats membres de s`assurer que pour l`acquisition de toute nouvelle arme légère et de petits calibres, le marquage classique et sécurisé y soit appliqué, conformément aux dispositions de l`article 18 de la convention de la CEDEAO sur les armes légères et de petit calibre. Toute arme doit désormais avoir le marquage suivant : le logo de la CEDEAO, le numéro de série, l’identification du fabricant, l`identification du pays de fabrication, l`année de fabrication, le code d`identification ISO 3181( ou Alpha 2) du pays importateur, l`année d`importation, l`identification de l`institution qui est supposée utiliser les armes. « Personne ne pourra effacer ce marquage car pour la vérification, on fait passer l`arme au rayon laser », prévient notre source. Celui-ci explique que ces dispositions visent à assurer une meilleure traçabilité des armes et éviter que certains pays prêtent leurs armes à d`autres Etats, dans le cadre des conflits.
Bertrand GUEU
Bertrand GUEU