Bouaké - Les travailleurs d’Olhéol Côte d’Ivoire (ex-Trituraf de Bouaké), mis à nouveau en chômage technique, ont manifesté leur colère, jeudi dans les locaux de l’entreprise, pour exiger le paiement de trois mois d’arriérés de salaire.
Un bandeau rouge noué sur la tête et tenant des pancartes exprimant leur ras-le-bol, les travailleurs de l’usine Olhéol ont protesté pacifiquement contre la mise en chômage collective sans mesures d’accompagnement.
Les 165 travailleurs de la plus grande usine de Côte d’Ivoire en matière de production d’huile veulent liquider le patrimoine immobilier pour rentrer dans leur droit estimé à plus de 1,7 milliard FCFA.
Selon le délégué des travailleurs d’Olhéol, M. Béda, suite à un accord conclu avec le cabinet de l’ancien président de la République (Laurent Gbagbo, ndlr) en vue de mettre rapidement l’usine en activité, l’outil de production de l`ex-usine Trituraf de Bouaké, estimée à plus de trois Mmlliards FCFA, a été bradée en septembre 2009 à 480 millions FCFA lors d’une vente aux enchères simulée et à crédit dont le paiement a été remis en 2010. Mais depuis, la direction de l’usine prétextant du manque de financement a du mal à redémarrer et embauche par vague et par rotation.
"En 2009-2010 puis en 2010-2011 une cinquantaine d’employés ont été appelés pour la maintenance et libérés sans mesure d’accompagnement. Suite à une grève, la direction a rappelé tout le personnel par vague entre octobre et novembre 2011 pour être libéré aujourd’hui en mai 2012 avec trois mois d’arriérés de salaire", a fait savoir M. Béda avant de dénoncer les intimidations, les menaces et licenciements orchestrés par la direction chaque fois que les travailleurs expriment leur mécontentement.
Pour les travailleurs, Olhéol a fait un braquage économique et a pris Trituraf en otage avec le non respect, jusqu`à ce jour, des engagements pris par la direction, à savoir la révision générale de l’outil de travail en mai 2009 pour un redémarrage de l’usine pendant la campagne 2010, le versement de 382 millions FCFA pour payer le départ à la retraite de 33 ouvriers atteints par la limite d’âge en 2009, le rappel du personnel de l’ex-Trituraf avec des avantages sociaux. Seul le paiement de deux mois de salaire intégral au personnel a été tenu en partie, a précisé le délégué.
"Voici trois ans qu`Olhéol occupe le site et présente les anciens produits de Trituraf comme sa propre production, une manière d’entretenir le flou dans l’esprit des autorités", a fait remarquer M. Béda. Il explique que l’usine n’est pas prête pour redémarrer car la révision n’est pas terminée et elle n’a jamais acheté depuis trois ans un seul kilogramme de graine de coton, sa matière première, pour redémarrer l`usine.
"Olhéol qui se prétendait un si grand groupe si puissant et capable de faire redémarrer en si peu de temps l’usine nous a trompé dès le départ. En trois ans, il n’a pas pu gagner la confiance, ni de son personnel ni celle des opérateurs, des égreneurs qui refusent de leur donner la graine et même des banques pour le financement", s’est indigné le délégué des travailleurs.
Informés de ce que l’entreprise est aujourd’hui en situation de liquidation judiciaire, les travailleurs d`Olhéol ont par ailleurs dénoncé les agissements du liquidateur et demandé que le patrimoine immobilier soit vendu pour payer leurs droits. "Nous n’accepterons plus de souffrir, de mourir avec nos enfants déscolarisés et lui dans sont bureau pour jouer avec notre vie", a averti le délégué du personnel.
Interrogé à son bureau, le directeur, Francis Tintori a reconnu les difficultés de redémarrage de l’entreprise. Il a fait savoir que le non respect de certains engagements s’explique par l`injection de plus de 1,6 milliard FCFA dans l’entreprise sans une seule entrée dans les caisses, mais surtout à cause du départ de certains grands partenaires qui ont lâché la société Olhéol parce que l’entreprise n’était pas totalement propriétaire du site et du patrimoine bâtiments.
"Aujourd’hui, notre situation juridique est claire avec l’acquisition de l’outil, du site et le rachat de la partie immobilière avec la signature d’une convention depuis le 15 janvier 2007 pour plus d`un milliard FCFA dont le dernier versement est prévu à la fin de l’année 2012", a confié le DG d`Olhéol.
Francis Tintori s’est également engagé à payer dans deux semaines, la totalité des trois mois d`arriérés de salaire des 165 travailleurs de sa société et à prendre des mesures accompagnement si le chômage se prolongeait. Il a assuré également qu’avec la situation juridique de son entreprise qui conforte désormais ses partenaires, des négociations de contrat sont en cours pour l’approvisionnement d’au moins 150.000 tonnes de coton graine en vue du démarrage effectif de l’usine Olhéol pour la campagne à venir.
Des gages qui n’ont pas convaincu les travailleurs mécontents qui disent ne pas accorder du crédit aux nouvelles promesses de leur employeur. Aussi, ont-ils appelé au secours le Président de la République, Alassane Ouattra à qui ils demandent d`user de son expérience d’économiste et de sa vision politique pour voir s’il y une opportunité avec l’outil opérationnel acquis par la société Olhéol, afin de réduire le chômage en Côte d’Ivoire.
(AIP)
nam/cmas
Un bandeau rouge noué sur la tête et tenant des pancartes exprimant leur ras-le-bol, les travailleurs de l’usine Olhéol ont protesté pacifiquement contre la mise en chômage collective sans mesures d’accompagnement.
Les 165 travailleurs de la plus grande usine de Côte d’Ivoire en matière de production d’huile veulent liquider le patrimoine immobilier pour rentrer dans leur droit estimé à plus de 1,7 milliard FCFA.
Selon le délégué des travailleurs d’Olhéol, M. Béda, suite à un accord conclu avec le cabinet de l’ancien président de la République (Laurent Gbagbo, ndlr) en vue de mettre rapidement l’usine en activité, l’outil de production de l`ex-usine Trituraf de Bouaké, estimée à plus de trois Mmlliards FCFA, a été bradée en septembre 2009 à 480 millions FCFA lors d’une vente aux enchères simulée et à crédit dont le paiement a été remis en 2010. Mais depuis, la direction de l’usine prétextant du manque de financement a du mal à redémarrer et embauche par vague et par rotation.
"En 2009-2010 puis en 2010-2011 une cinquantaine d’employés ont été appelés pour la maintenance et libérés sans mesure d’accompagnement. Suite à une grève, la direction a rappelé tout le personnel par vague entre octobre et novembre 2011 pour être libéré aujourd’hui en mai 2012 avec trois mois d’arriérés de salaire", a fait savoir M. Béda avant de dénoncer les intimidations, les menaces et licenciements orchestrés par la direction chaque fois que les travailleurs expriment leur mécontentement.
Pour les travailleurs, Olhéol a fait un braquage économique et a pris Trituraf en otage avec le non respect, jusqu`à ce jour, des engagements pris par la direction, à savoir la révision générale de l’outil de travail en mai 2009 pour un redémarrage de l’usine pendant la campagne 2010, le versement de 382 millions FCFA pour payer le départ à la retraite de 33 ouvriers atteints par la limite d’âge en 2009, le rappel du personnel de l’ex-Trituraf avec des avantages sociaux. Seul le paiement de deux mois de salaire intégral au personnel a été tenu en partie, a précisé le délégué.
"Voici trois ans qu`Olhéol occupe le site et présente les anciens produits de Trituraf comme sa propre production, une manière d’entretenir le flou dans l’esprit des autorités", a fait remarquer M. Béda. Il explique que l’usine n’est pas prête pour redémarrer car la révision n’est pas terminée et elle n’a jamais acheté depuis trois ans un seul kilogramme de graine de coton, sa matière première, pour redémarrer l`usine.
"Olhéol qui se prétendait un si grand groupe si puissant et capable de faire redémarrer en si peu de temps l’usine nous a trompé dès le départ. En trois ans, il n’a pas pu gagner la confiance, ni de son personnel ni celle des opérateurs, des égreneurs qui refusent de leur donner la graine et même des banques pour le financement", s’est indigné le délégué des travailleurs.
Informés de ce que l’entreprise est aujourd’hui en situation de liquidation judiciaire, les travailleurs d`Olhéol ont par ailleurs dénoncé les agissements du liquidateur et demandé que le patrimoine immobilier soit vendu pour payer leurs droits. "Nous n’accepterons plus de souffrir, de mourir avec nos enfants déscolarisés et lui dans sont bureau pour jouer avec notre vie", a averti le délégué du personnel.
Interrogé à son bureau, le directeur, Francis Tintori a reconnu les difficultés de redémarrage de l’entreprise. Il a fait savoir que le non respect de certains engagements s’explique par l`injection de plus de 1,6 milliard FCFA dans l’entreprise sans une seule entrée dans les caisses, mais surtout à cause du départ de certains grands partenaires qui ont lâché la société Olhéol parce que l’entreprise n’était pas totalement propriétaire du site et du patrimoine bâtiments.
"Aujourd’hui, notre situation juridique est claire avec l’acquisition de l’outil, du site et le rachat de la partie immobilière avec la signature d’une convention depuis le 15 janvier 2007 pour plus d`un milliard FCFA dont le dernier versement est prévu à la fin de l’année 2012", a confié le DG d`Olhéol.
Francis Tintori s’est également engagé à payer dans deux semaines, la totalité des trois mois d`arriérés de salaire des 165 travailleurs de sa société et à prendre des mesures accompagnement si le chômage se prolongeait. Il a assuré également qu’avec la situation juridique de son entreprise qui conforte désormais ses partenaires, des négociations de contrat sont en cours pour l’approvisionnement d’au moins 150.000 tonnes de coton graine en vue du démarrage effectif de l’usine Olhéol pour la campagne à venir.
Des gages qui n’ont pas convaincu les travailleurs mécontents qui disent ne pas accorder du crédit aux nouvelles promesses de leur employeur. Aussi, ont-ils appelé au secours le Président de la République, Alassane Ouattra à qui ils demandent d`user de son expérience d’économiste et de sa vision politique pour voir s’il y une opportunité avec l’outil opérationnel acquis par la société Olhéol, afin de réduire le chômage en Côte d’Ivoire.
(AIP)
nam/cmas