Le prétexte est trop gros et flagrant pour le pouvoir Ouattara, pour fouler au pied les droits élémentaires régissant la vie en société. Sous le fallacieux prétexte de traque des évadés de la Maca du 4 mai 2012, des rafles aux contours flous sont menées chaque jour à Abidjan, notamment dans la plus grande commune à Yopougon. Sans oublier Koumassi, Marcory et bien d’autres. Yopougon réputé être le fief du régime précédent, les populations continuent de souffrir le martyre. Chaque jour, des enlèvements des partisans de Laurent Gbagbo sont enregistrés. La situation va de mal en pis, avec un quasi couvre-feu instauré de fait à Abidjan par les Frci. Des éléments de cette armée mènent, depuis bientôt deux semaines, des opérations de rafles qui s’apparentent plutôt à des règlements de compte. La population exacerbée ne cache plus sa colère. «Les rafles sont devenues insupportables à Yopougon». Confie d’un air apeuré, un habitant de la commune qui précis d’ailleurs que cette opération «illégale» n’épargne pas les femmes. «Les femmes sont raflées et souvent humiliées», relate un autre habitant de Yopougon qui indique que hier dans le quartier Toit-Rouge les «populations ont dormi à 20h» sous la menace des hommes du pouvoir. Une attitude qui rappelle les moments forts de la crise. Ces rafles cachent en fait d’autres réalités. Abobo, dit fief du Rdr et des ex-rebelles, une commune où l’insécurité est totale, n’est portant pas inquiété. Curieux.
Toussaint N’Gotta
Toussaint N’Gotta