ABIDJAN - Le ministre ivoirien de l` Intégration africaine Adama Bictogo ne fait plus partie du gouvernement, selon un communiqué de la présidence ivoirienne signé par le président Alassane Ouattara et publié mardi.
Si de manière officielle la cause du limogeage n`a pas été dévoilée, des sources proches du dossier évoquent un lien avec l` affaire des déchets toxiques qui fait grand bruit dans le pays en 2006. La société hollandaise et suisse Trafigura, reconnu coupable dans ce scandale, a payé des indemnités aux victimes. Une enquête de la police sur le détournement des indemnités, dénoncé par les victimes des déchets toxiques, met en cause trois personnalités dont Adama Bictogo.
L`annonce de son limogeage par le chef de l`Etat s`est répandue dans le pays comme une traînée de poudre.
Pour plusieurs observateurs de la vie politique ivoirienne, cette sanction se veut un signal fort pour la bonne gouvernance. Depuis sa prise de fonction à la tête du pays, Alassane Ouattara a fait de la moralisation de la vie publique et de la lutte contre la corruption son cheval de bataille.
LA RIGUEUR EN MARCHE
Sous sa houlette, une charte d`éthique a été instituée au niveau du gouvernement pour veiller à une attitude exemplaire des ministres dans le cadre de la bonne gouvernance.
Tous les membres de l`équipe gouvernementale soumis ont été informés de leur soumission à ce "code de bonne conduite" et aussi de leur évaluation périodique.
"Vous vous êtes engagés devant la Nation à respecter des règles, des valeurs morales et des principes déontologiques qui devront guider votre action. Je tiens au respect scrupuleux de cette charte et je dois vous le dire, je n`hésiterais pas à mettre fin aux fonctions des ministres qui en violeraient les règles ou pour qui des preuves seraient avérées", avait prévenu M. Ouattara lors d`un conseil des ministres le 14 mars.
"La lutte contre la corruption sous toutes ses formes sera une de nos priorités, car il faut extirper cette gangrène de notre société et de nos administrations afin de donner un visage au service public", avait renchéri le Premier ministre Jeannot Ahoussou, invitant les ministres donner l`exemple.
UN AVERTISSEMENT POUR "LES AUTRES" ?
Pour le président de l`ONG "Justice sociale" Paul Koné, le chef de l`Etat ivoirien a tout simplement mis à exécution ses menaces envers les contrevenants de la charte d`éthique.
"La moralisation de la vie publique est le socle de la relance de notre économie.
En sanctionnant quelqu`un de manière aussi concrète et spectaculaire, c`est un avertissement pour les autres afin que chacun se comporte bien", a énoncé M. Koné.
Pour sa part, Rémi Boka, étudiant en sciences juridiques à l` université d`Abidjan-Cocody, estime que cette action "de rigueur" marque la fin de l`impunité.
"C`est la première fois que le président démet un ministre. C` est dire aussi qu`il n`y a pas d`intouchables. Si une personne est touchée par une affaire, elle est sanctionnée quelque soit son rang social", expliqué M. Boka.
UN NEGOCIATEUR "ACTIF" DE LA CEDEAO
En plus de son titre de ministre de l`Intégration africaine dans le gouvernement ivoirien, Adama Bictogo avait la casquette de membre de la médiation ouest-africaine dans la crise malienne.
Ce médiateur de la Communauté économique des Etats d`Afrique de l`ouest (CEDEAO) était très actif ces dernières semaines dans les pourparlers avec les militaires maliens qui avaient pris le pouvoir au Mali avant de le céder au président intérimaire Dioncounda Traoré.
"Malgré les avancées diplomatiques et les succès obtenus par la médiation menée par Adama Bictogo et le ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso Djibril Bassolé, il n`a pas échappé à la sanction. M. Bictogo est même un membre influent du Rassemblement des républicains (RDR, parti de Ouattara). C`est une rigueur sans équivoque de la part du président Ouattara et tous les Ivoiriens qui ont des postes de responsabilité doivent comprendre ce message", commente la présidente de l`Association des femmes actives pour le développement (AFAD) Jeannette Gonto.
TRANSPARENCE ET JUSTICE
Si rigueur, fermeté, impartialité et sanctions sont les maîtres- mots qui guident l`action gouvernementale, la transparence et la justice constituent également des engagements pris par les autorités ivoiriennes.
Sur cette base, le ministre démis a demandé pour sa part la transparence dans le dossier des déchets toxiques et s`est tourné vers la justice.
"Suite aux derniers développements du dossier des déchets toxiques déversés à Abidjan par la société Trafigura, le ministre Adama Bictogo, qui a joué un rôle de facilitateur dans l`indemnisation des victimes, a demandé à se faire entendre par le procureur de la République d`Abidjan", indique un communiqué du ministère de l`Intégration africaine publié mercredi.
"Cette démarche s`inscrit dans la recherche de la vérité et des responsabilités, afin de mieux répondre aux interrogations et préoccupations soulevées par cette affaire, dans la communauté nationale et internationale", précise le document, indiquant que le ministre a donné sa démission qui a été acceptée par le Président.
Pour certains observateurs, le ministre limogé a aussi le droit de se défendre "au nom de l`Etat de droit", et "une suite judiciaire donnée à cette affaire pourra permettre de faire la lumière et situer les responsabilités à tous les niveaux".
Si de manière officielle la cause du limogeage n`a pas été dévoilée, des sources proches du dossier évoquent un lien avec l` affaire des déchets toxiques qui fait grand bruit dans le pays en 2006. La société hollandaise et suisse Trafigura, reconnu coupable dans ce scandale, a payé des indemnités aux victimes. Une enquête de la police sur le détournement des indemnités, dénoncé par les victimes des déchets toxiques, met en cause trois personnalités dont Adama Bictogo.
L`annonce de son limogeage par le chef de l`Etat s`est répandue dans le pays comme une traînée de poudre.
Pour plusieurs observateurs de la vie politique ivoirienne, cette sanction se veut un signal fort pour la bonne gouvernance. Depuis sa prise de fonction à la tête du pays, Alassane Ouattara a fait de la moralisation de la vie publique et de la lutte contre la corruption son cheval de bataille.
LA RIGUEUR EN MARCHE
Sous sa houlette, une charte d`éthique a été instituée au niveau du gouvernement pour veiller à une attitude exemplaire des ministres dans le cadre de la bonne gouvernance.
Tous les membres de l`équipe gouvernementale soumis ont été informés de leur soumission à ce "code de bonne conduite" et aussi de leur évaluation périodique.
"Vous vous êtes engagés devant la Nation à respecter des règles, des valeurs morales et des principes déontologiques qui devront guider votre action. Je tiens au respect scrupuleux de cette charte et je dois vous le dire, je n`hésiterais pas à mettre fin aux fonctions des ministres qui en violeraient les règles ou pour qui des preuves seraient avérées", avait prévenu M. Ouattara lors d`un conseil des ministres le 14 mars.
"La lutte contre la corruption sous toutes ses formes sera une de nos priorités, car il faut extirper cette gangrène de notre société et de nos administrations afin de donner un visage au service public", avait renchéri le Premier ministre Jeannot Ahoussou, invitant les ministres donner l`exemple.
UN AVERTISSEMENT POUR "LES AUTRES" ?
Pour le président de l`ONG "Justice sociale" Paul Koné, le chef de l`Etat ivoirien a tout simplement mis à exécution ses menaces envers les contrevenants de la charte d`éthique.
"La moralisation de la vie publique est le socle de la relance de notre économie.
En sanctionnant quelqu`un de manière aussi concrète et spectaculaire, c`est un avertissement pour les autres afin que chacun se comporte bien", a énoncé M. Koné.
Pour sa part, Rémi Boka, étudiant en sciences juridiques à l` université d`Abidjan-Cocody, estime que cette action "de rigueur" marque la fin de l`impunité.
"C`est la première fois que le président démet un ministre. C` est dire aussi qu`il n`y a pas d`intouchables. Si une personne est touchée par une affaire, elle est sanctionnée quelque soit son rang social", expliqué M. Boka.
UN NEGOCIATEUR "ACTIF" DE LA CEDEAO
En plus de son titre de ministre de l`Intégration africaine dans le gouvernement ivoirien, Adama Bictogo avait la casquette de membre de la médiation ouest-africaine dans la crise malienne.
Ce médiateur de la Communauté économique des Etats d`Afrique de l`ouest (CEDEAO) était très actif ces dernières semaines dans les pourparlers avec les militaires maliens qui avaient pris le pouvoir au Mali avant de le céder au président intérimaire Dioncounda Traoré.
"Malgré les avancées diplomatiques et les succès obtenus par la médiation menée par Adama Bictogo et le ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso Djibril Bassolé, il n`a pas échappé à la sanction. M. Bictogo est même un membre influent du Rassemblement des républicains (RDR, parti de Ouattara). C`est une rigueur sans équivoque de la part du président Ouattara et tous les Ivoiriens qui ont des postes de responsabilité doivent comprendre ce message", commente la présidente de l`Association des femmes actives pour le développement (AFAD) Jeannette Gonto.
TRANSPARENCE ET JUSTICE
Si rigueur, fermeté, impartialité et sanctions sont les maîtres- mots qui guident l`action gouvernementale, la transparence et la justice constituent également des engagements pris par les autorités ivoiriennes.
Sur cette base, le ministre démis a demandé pour sa part la transparence dans le dossier des déchets toxiques et s`est tourné vers la justice.
"Suite aux derniers développements du dossier des déchets toxiques déversés à Abidjan par la société Trafigura, le ministre Adama Bictogo, qui a joué un rôle de facilitateur dans l`indemnisation des victimes, a demandé à se faire entendre par le procureur de la République d`Abidjan", indique un communiqué du ministère de l`Intégration africaine publié mercredi.
"Cette démarche s`inscrit dans la recherche de la vérité et des responsabilités, afin de mieux répondre aux interrogations et préoccupations soulevées par cette affaire, dans la communauté nationale et internationale", précise le document, indiquant que le ministre a donné sa démission qui a été acceptée par le Président.
Pour certains observateurs, le ministre limogé a aussi le droit de se défendre "au nom de l`Etat de droit", et "une suite judiciaire donnée à cette affaire pourra permettre de faire la lumière et situer les responsabilités à tous les niveaux".